À un moment, certaines maisons de disques en France vont avoir l’idée de proposer à des artistes (ici américains) de faire des concerts et des disques live spécial hommage. En Blues on aura Popa Chubby avec Hendrix et de par chez nous c’est GREAT WHITE combo californien qui va se coller à un hommage complet à LED ZEPPELIN.

Le groupe est déjà habitué à des reprises (son plus gros hit "Once Bitten, Twice Shy" en est d’ailleurs une). Il va donc se plier plutôt facilement à l’idée. Ici pas de réinterprétation comme ont pu le proposer les fantasques DREAD ZEPPELIN, ou la version sublime, magique (les mots me manquent) de PAGE & PLANT sur "Unledded".
Ici c’est un Live tiré d’une soirée à Bakersfield le 16 décembre 1996.

Bon qui dit LED ZEP dit surtout quid de la voix ? Et c’est bien là,toute la force de ce Live : Jack Russell possède à cette époque une voix magnifique qui franchement crée très bien l’illusion.
Bon évidement c’est au niveau batterie que le bât blesse ! En même temps quand on voit les tanches que se sont fadés les membres originaux lors de réunions ponctuelles, on mesure facilement l’Everest à gravir ! Tanches pour LED ZEP, hein ! Il ne sera pas dit que je dirais du mal de Phil Collins en tant que batteur (en tant que producteur je serais moins sympa !). Pour moi le seul qui faisait vraiment l’affaire fut l’ex The CULT, Michael Lee !

Le concert débute par "In The Light" et déjà on peut dire que le groupe est malin ; en effet commencer par un titre jamais joué par le ZEP sur scène prouve qu’ils ont le nez fin et qu’on va éviter les seuls titres archi connus (ils sont là aussi ne vous inquiétez pas). "Since I’ve Been Loving you", comme le rappelle Russell avait déjà été joué par le groupe lors du fameux Live au Ritz (hé oui, alors managé par Alan Niven le groupe avait ouvert pour les GUNS).
C’est un euphémisme de dire que le groupe s’est approprié le titre, tant il semble issu de son propre répertoire.
"No Quarter" est aussi une réussite (si l’envie vous en prend n’hésitez pas à écouter la version faite par TOOL, évidement profondément transformée mais magique elle aussi).

Les mecs de GREAT WHITE en plus d’être des musiciens tout à fait compétents doivent aussi être fans du ZEP (Hommes de goût !) et se fendent d’autres titres, soient peu connus ("All My Love") ou très rarement joués par leurs géniteurs ("Living Loving Maid (She’s Just A Woman)", "D’yer Mak’er" avec son pont Reggae du plus bel effet ou encore "The Rover").

À propos de "All My Love" au style très FM (ah ses claviers hyper présents !) on peut dire qu’il va comme un gant au grand requin blanc et ne dépareillerait pas dans son répertoire perso. À noter aussi que ces quatre titres ne sont inclus sur aucune des sorties officielles de LED ZEP. Ce Live-ci permet enfin d’entendre des versions potables de ces morceaux (comprendre autre que du vieux bootleg où on frise souvent l’inaudible). Bien vu aussi l’intermède à base de guitares acoustiques autour du duo ("Tangerine", "Going To California") et qui se termine avec une électrique toute en finesse sur "Thank You".

On peut résumer en disant que GREAT WHITE fut malin en mettant en avant la majorité des facettes du dirigeable et ne se contentant pas de juste creuser le sillon heavy du groupe ! Ça paraît évident dit comme ça mais lorsque l’on regarde les multiples Lives hommages douteux qui sortent on se pose des questions !

Ce disque fut avec celui de PAGE & The BLACK CROWES le meilleur Live du ZEP, jusqu’à ce que Page sonne la fin de la récré en sortant d’abord les "BBC Sessions" et surtout "How The West Was Won" en 2003. En 2021, Jack Russell aujourd’hui divorcé du grand blanc, a sorti de son côté un second Live en hommage à LED ZEP !

Morceaux préférés : "Tangerine", "Living Loving Maid (She’s Just A Woman)", "Since I’ve Been Loving You" et "D’yer Mak’er".