Le départ d’Adam Gontier de THREE DAYS GRACE m’était apparu comme anecdotique. À la limite, j’avais interprété cette sortie comme une petite crise d’adolescence un peu tardive. Une espèce de saute d’humeur d’un leader/chanteur qui croyait que son groupe ne survivrait pas sans lui. Adam est parti de son côté et a fondé SAINT ASONIA en compagnie du guitariste mercenaire Mike Mushok (STAIND, NEWSTED). Ils ont ainsi sorti deux galettes de Post Grunge tout à fait respectables. Comme quoi Adam avait simplement besoin d’un nouveau partenaire dans le but de se tenir inspiré.

Les membres restants de THREE DAYS GRACE ont recruté "le frère de l’autre", Matt Walst, frangin du bassiste Brad au micro. Avec "Human", les gars avaient pratiquement connu un naufrage et prouvé que THREE DAYS GRACE sans Adam n’était rien. Puis, "Outsider" était sorti en 2018 et avait montré un Matt Walst beaucoup plus à l’aise dans son nouveau rôle. Les espoirs étaient donc permis d’espérer une suite digne de ce nom en cette année 2022.

Puisqu’il est désormais clair que le retour d’Adam Gontier au sein du groupe l’ayant fait connaitre est loin de se faire à court/moyen terme, il est temps de faire notre petit deuil et d’aller de l’avant avec "Explosions", le septième album de nos Canadiens. Pandémie oblige, les gars étaient enfermés chacun dans leurs maisons respectives, s’envoyant des morceaux de riff et de partitions dans le but de les assembler et de former "Explosions".

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est en terrain connu : on nous présente la même sauce Post Grunge taillée sur mesure pour les ondes radiophoniques. Un refrain hyper accrocheur et une production au petit poil, voilà ce qui vous attend. Néanmoins, on trouve quelques petites touches Électro par-ci par-là. Le single "So Called Life" débute l’album et je dois dire que je ne suis aucunement impressionné : C’est du réchauffé, du déjà-entendu. La suite, "I Am The Weapon", rehausse légèrement le niveau avec quelques "breaks" de la part de Neil Sanderson apportant de la lourdeur à l’ensemble.

Si THREE DAYS GRACE a toujours eu un talent certain pour les ballades, les Canadiens trébuchent cette fois avec un "Lifetime" anecdotique. Autre morceau manquant la cible, "A Scar Is Born" possède un refrain beaucoup trop répété. L’auditeur semble toujours attendre LE "hit" qui sera repris en chœur lors des prochains concerts de THREE DAYS GRACE mais il est difficile de réellement en trouver un. Il faut dire que c’est un vrai défi de se renouveler avec une structure musicale si limitée.

Heureusement, la solution se situe du côté de la seconde moitié de l’album qui remonte légèrement le niveau. On y retrouve le Pop "No Tomorrow" et la balade "Redemption". Finalement, la chanson-titre clôture l’album de bien belle façon : la musique est là, le feeling aussi. On retrouve de l’émotion dans la voix de Matt Walst qui transmet réellement quelque chose et on y croit pour une fois. Malheureusement, comme mentionné, il s’agit de la fin de "Explosions". Il est donc trop peu trop tard pour nos amis canadiens.

En termes de qualité, le troisième album avec le frère de Brad se situe entre "Human" et "Outsider" : correct, sans plus. La production est énorme, les refrains faciles à se remémorer, mais les titres manquent d’accroche et on sent le réchauffé à un kilomètre à la ronde.

Morceau préféré : "Explosions".