Je sais pas c’est quoi que j’aime le plus chez ENTER SHIKARI. Le Metalcore ? L’Électro ? La Pop ? Tout ? Rou Reynolds ? Et, question qui me travaille le plus : "A Flash Flood of Colour" ou "The Mindsweep" ? Parce que si le premier est déjà une véritable tuerie, le second est lui aussi une vraie pépite qui se montre tout aussi géniale si ce n’est plus, et je ne saurais vraiment pas dire lequel des deux est mon favori tant ils semblent au final si proches et si différents en même temps.

Les deux albums sont proches car évidemment, c’est du ENTER SHIKARI et on reconnaît directement le groupe, toujours dans ce mélange hétéroclite de Metalcore, d’Électro et de Pop. Pas de changement de line-up, toujours des performances au top (Rou Reynolds en tête évidemment, mais je suis une fangirl de ce mec) et toujours la même envie d’aligner les tubes à la fois accessibles et complexes pour notre plaisir. Déjà on a l’intro qui nous fait bien monter la hype, et si "System…" et "...Meltdown" foutaient la patate, "The Appeal And The Mindsweep I" est une grosse torgnole qui annonce un album plus tendu et sombre avec son « Don’t be fooled of its simplicity, there was never a broadcast made of such urgency » qui annonce l’ambiance et qui nous assène un « I am a Mindsweeper! Focus on me! » hurlé sur un riff pilonnant pour directement nous plonger dans le bain sans aucune pitié. On continue d’ailleurs avec certains passages vraiment bourre-pif avec ce breakdown final sur "Anaesthetist", les couplets juste énormes de The Last Garrison, l’explosion de "Myopia" après une introduction assez calme et "There’s A Price On Your Head" qui doit bien être le morceau le plus violent et barré du groupe et pour finir "The Appeal and the Mindsweep II" qui clôture l’album en reprenant le fameux moment « I am the Mindsweeper ». Les autres morceaux sont peut-être moins axés Metalcore mais on retrouve toujours cette science de l’accroche avec "Torn Apart" qui a cette mélodie Électro obsédante ou "The One True Colour" qui offre un tube typique ENTER SHIKARI avec gros refrain à chanter en chœur.

Et pourtant, "The Mindsweep" n’est pas un "A Flash Flood Of Colour" 2, loin de là. Déjà on est sur une ambiance tout autre, loin de l’énergie positive du précédent album, "The Mindsweep" nous plonge dans quelque chose de plus sombre et de plus urgent voire désespéré. Alors les instants plus fun existent toujours, mais ont est loin du « yeah we’re the nice guys, until we’re not » de "Sssnakepit" quoi. Viens aussi s’ajouter à tout ça la créativité folle du groupe qui part encore une fois dans tous les sens. On a "Anaesthetist" et "Never Let Go Of The Microscope" qui joue sur des gros beats un peu à la PRODIGY assez insidieux pour maintenir la tension avant des explosions toujours bienvenues. "The Last Garrison" va partir sur des refrains super aériens pour finir sur un refrain final avec un beat Drum'N'Bass du plus bel effet (et franchement, ce morceau c’est juste un énorme tube). On va taper dans du gros Mathcore à la DILLINGER ESCAPE PLAN sur "There’s A Price On Your Head" (et balancer aussi un peu de mélodie orientalisante et de chant à la SYSTEM OF A DOWN) et "The Banks Of England" va nous sortir des airs et des lignes de chant que ne renierait pas IRON MAIDEN. Puis il y a "Dear Future Historian", balade au piano très simple qui déborde pourtant d’émotion et qui là encore explose de beauté quand les autres instruments rentrent en jeu après plusieurs minutes.

Avec "The Mindsweep", ENTER SHIKARI reste dans son paradoxe d’être un groupe accessible et accrocheur malgré des expérimentations dans tous les sens, une violence parfois assez viscérale et un mélange des genres qui risque d’en repousser certains. Mais pourtant, on est sur un grand album, qui se pose comme un complément à "A Flash Flood Of Colour" pour en faire une doublette indissociable et c’est pour moi la plus grande réussite du groupe à ce jour que d’avoir proposé à la suite deux des meilleurs albums des années 10 (oui oui, je le pense réellement et je le soutiendrai jusqu’au bout).