Vous savez, écrire cette chronique me fait chier. Ça me fait chier non pas parce que je dois écrire, ça, y a pas de soucis, par contre, devoir me farcir un album qui m’emmerde, c’est autre chose. Parce que je le dis clairement, "The Spark" est un album chiant et qui me fait d’autant plus chier qu’il est la suite directe à l’excellentissime "The Mindsweep" et que comparer les deux fait très mal.

Enfin non, comparer "The Mindsweep" et "The Spark" n’aurait aucun sens. Le premier reste dans la lignée des premiers albums du groupe, un Metal teinté de multiple influences, expérimentant moult choses tout en restant accrocheur pour le commun des mortels tandis que "The Spark"… bah c’est un album de Pop Rock Électro plutôt banal… Alors en soi, y a rien de mal à ça et l’évolution est plutôt logique surtout que "The Mindsweep" arborait déjà des aspects Pop un poil plus prononcés qu’avant, mais quitte à faire son virage vers la Pop, faudrait déjà faire des titres mémorables (je sens que je vais pas être gentil...).

On va faire simple, sur les onze morceaux de l’album, on jarte déjà "The Spark" et "The Embers", intro et outro qui ont juste le mérite d’exister, et sur les neuf restants, y en a genre quatre que je retiens vraiment. On va quand même les nommer histoire de pas faire que du négatif, "Live Outside" est un très bon tube au refrain qui reste bien en tête et le tout avec une bonne énergie qui fait plaisir, pareil pour "Take My Country Back" qui ressort le ENTER SHIKARI un peu foufou qu’on aime bien ; c’est juste con que la prod de l’album étouffe complètement la guitare et l’énergie du groupe. Autre bon titre, "Rabble Rouser" ressort la grosse Électro bien urbaine et vicieuse en fond de phrasé Hip-Hop qui défonce, et y a aussi "An Ode To Lost Jigsaw Pieces" qui montre une plutôt belle maîtrise du morceau final qui finit l’album en fanfare avec Rou qui se défonce plutôt bien et une jolie progression émotionnelle.

En parlant d’émotion, c’est certainement pas "Airfield" qui va vous en filer, c’est pour moi le pire morceau de l’album. J’ai l’impression qu’il tente de faire un "Dear Future Historians" bis dans sa structure mais sans comprendre comment réussir à transmettre la moindre émotion, du coup tout tombe à plat et je m’emmerde comme jamais à l’écouter. Après pour les autres morceaux que j’ai pas mentionné, ça va en vrai, c’est pas si horrible. J’aime bien entendre le batteur se lâcher sur "Shinrin-Yoku" alors que tout le reste de la musique reste bien calme, j’aime bien la rythmique assez entraînante de "The Revolt Of The Atoms" et les petits « oh oh oh » de "The Sights". Mais diantre que ça manque de mordant. C’est pas nul, mais c’est tellement… inoffensif, comme si ENTER SHIKARI avait eu envie de faire un album de Pop sans vraiment plus y mettre du sien que ça. Parce qu’on reconnaît la patte du groupe, pas de souci, mais à par ça ? Où est l’énergie ? Où est la magie ? Où est le groupe ?!

Vous comprenez, chers lecteurs, que cet album me rend méchante, c’est triste à dire parce que venant d’un autre groupe et ne succédant pas a un album que j’adore, j’aurais été en mode « allez, y a des faiblesses, mais ça s’écoute quand même plutôt bien, un bon petit 3/5 pour l’effort en espérant que le groupe s’améliore par la suite », mais là non. C’est putain d’ENTER SHIKARI quoi ! Le groupe qui te retourne le cerveau et qui te fait kiffer comme jamais, pas du sous TWENTY ONE PILOTS, IMAGINE DRAGONS ou je ne sais quel autre groupe de Pop Rock un tant soit peu talentueux. Je me dis que ça peux plaire à ceux qui trouvent que le break avec Rou qui hurle un peu sur "Live Outside" est le truc le plus violent écoutable pour eux. Tant mieux pour eux, tant pis pour moi.