Alors au sommet de leur gloire, les gars d’ATEYU décident de mettre le groupe sur pause question d’aller vers des projets divers. Alex Varkatzas s’allie donc avec le chanteur de BLEEDING THROUGH, Brandan Schieppati, afin de fonder le projet I AM WAR. De son côté, Brandon Saller met en place son side-project intitulé HELL OR HIGHWATER. Le tout premier disque portant le nom de "Begin Again" sort dans les bacs peu de temps après. Groupe intéressant s’il en est, puisque la musicalité y est plus tournée vers le Hard Rock avec une voix totalement claire et chantée : Une façon différente d’écouter le batteur et vocaliste donc. Pour terminer le tour d’horizon des projets divers, on retrouve Travis Miguel avec FAKE FIGURES et leur EP "Hail The Sycophants".

Les amis, tout ceci est merveilleux. Clairement, l’approche avait pour but de permettre aux membres d’aller vers d’autres musiciens, d’autres projets. Des contacts s’étaient créés au fil de l’aventure, des tournées et des festivals. Il était clair que nos amis avaient donc une envie de composer de la musique avec des partenaires d’horizons différents. Mission accomplie donc. D’autant plus que popularité des projets de tout un chacun n’a aucunement atteint celui d’ATREYU.

Les gars se réunissent finalement afin de s’atteler à un nouvel album. Selon les dires des hommes, ce serait un retour aux sources (on nous a déjà fait ce genre de déclaration des centaines de fois déjà). Réglons tout de suite la question : "Long Live" n’a RIEN à voir avec les débuts du groupe et n’est qu’une suite à "Congregation Of The Damned". J’avoue ne jamais rien comprendre à ce genre de déclaration : comme si un retour aux sources était automatiquement synonyme de qualité d’album. Dans le cas d’ATREYU, si la déclaration s’était avérée exacte, il aurait même été question de régression.

Autre mise au point : je me questionne sur les motivations du groupe. Après deux albums de très bonne facture, on était en droit de s’attendre à une suite du même acabit. Malheureusement, il n’en est rien. "Long Live" possède les mêmes codes, la même approche que ses illustres frères : un Metalcore accessible, varié, tourné vers la mélodie.

La chute est d’autant plus grande : la musique est effrontément pompée sur les galettes précédentes. Une façon comme une autre de ne pas satisfaire notre appétit artistique. Ici, tout semble artificiel, dénué de toute ambition et d’inventivité. Oui, je suis assez direct et vindicatif. Mais après deux albums qui donnaient beaucoup d’air frais à l’ensemble, la douche est d’autant plus glaciale pour notre esprit de metalleux. "Long Live" est du Metalcore conventionnel comme on en entend chez n’importe qui : de l’énergie contenue mélangée à une gentille agressivité. Voilà ce que vous réserve cet opus.

Maintenant que ma gastro verbale a été effectuée, la question de fond est : est-ce qu’il y a quelque chose d’intéressant à tirer de ce disque ? La réponse est oui, en partie. "Cut Off The Head" est plutôt musclé et possède un refrain intéressant. Le même avis peut être émis concernant "Heartbeats And Flatlines". De son côté, "Moments Before Dawn" peut se targuer d’avoir une superbe ambiance. Le reste ? Rien. On a des titres qui pourraient faire office de single popisant afin d’être balancé sur une station radio pour adolescents : circulez, il n’y a plus rien à voir.

"Long Live" est un album facile, accessible et demeure un bien piètre successeur aux deux disques précédents qui étaient beaucoup plus riches en idées et en musicalité. J’ai comme l’impression que nos hommes d’ATREYU ont simplement eu l’idée de reprendre les éléments élaborés sur les galettes précédentes en espérant que le tout tiendrait la route. Malheureusement, il en faut beaucoup plus pour réussir un album à succès. Ici, les fans n’auront pas été dupes : l’album sera mal reçu par la critique, et les fans eux-mêmes.

Et c’est là que je me repose la question : quelle était la motivation première du groupe ? Après tout, chacun était plongé dans ses projets personnels et semblait y prendre plaisir. Bien que le succès ne fût pas vraiment au rendez-vous, on pouvait supposer que nos Américains passaient un bon moment. Leur réunion semblait plutôt forcée, une sorte de mariage de raison. Le résultat se fait sentir : un naufrage, un ratage semi-complet malgré quelques petites réussites ici et là.

Morceau préféré : "Moments Before Dawn".