Il y a un bon moment déjà que je n’attends plus grand-chose d’ALL THAT REMAINS : Pour moi, les gars étaient désormais devenus qu’un groupe banal parmi tant d’autres. Depuis "Overcome", Phil Labonte avait démarré un virage partant du Metalcore à tendance progressif des débuts en direction d’un Metalcore beaucoup plus stéréotypé. Dernièrement, "Madness" avait terminé d’enfoncer le clou bien en profondeur dans mon petit cœur de metalleux en jetant l’ancre vers un Metal hyper léché, mais (ô combien) vidé de toute parcelle musicale au profit de vocaux surreprésentés. Comme pour confirmer l’échec à venir, je jette un coup d’œil sur le dernier album pour réaliser que seulement un an sépare cette catastrophe galette de "Victim Of The New Disease" : rien pour me rassurer… Et pourtant !

Dire que le huitième album d’ALL THAT REMAINS est un retour aux sources serait un peu trop simpliste. Disons sobrement que les musiciens ont enfin repris du service : les morceaux sont beaucoup plus travaillés qu’auparavant, en plus d’être joués à un rythme effréné. La complexité est au rendez-vous avec des envolées musicales qu’Oli Herbert n’avait pas fait depuis des temps immémoriaux. Malgré tout, on reste bien éloigné des premiers albums sur le plan de la longueur des titres.

ALL THAT REMAINS reste toujours intouchable niveaux production, avec un son surpuissant encore une fois au poil. Contrairement à "Madness" qui n’était produit que pour le chant de Philipou, ici tous les instruments sont bien équilibrés et on fête le retour en force des guitares qui se font entendre avec notre plus grande joie.

Comme bien souvent, une bonne nouvelle ne peut arriver sans une dose de tragédie. ALL THAT REMAINS ne fait pas exception : Peu de temps avant la sortie de "Victim Of The New Disease", le groupe annonce le décès de leur guitariste, seul membre stable après Phil Labonte, Oli Herbert à l’âge de quarante-quatre ans. Il serait décédé par noyade due à une surdose d’antidépresseurs et de pilules pour le sommeil. Loin d’être abattu, Labonte recrute plutôt Jason Richardson et repart en tournée.

Retour aux sources ? Non. Il est clair pourtant qu’il s‘agit d’un virage à cent quatre-vingt degrés pour les Américains qui, après plusieurs albums de qualité moyenne à médiocre, décident de se remettre sur la route du Metalcore plus complexe et beaucoup moins stéréotypé afin de nous offrir des compositions plus complexes. Un seul souhait à faire maintenant : espérer que l’inspiration va continuer pour Phil malgré la perte de son ami !

Morceau préféré : "Misery In Me".