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1998 One Hour By The Concrete Lake
2000 1 The Perfect Element I
2002 Remedy Lane
2004 1 Be
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2017 In The Passing Light Of Day
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 Pain Of Salvation (250)

PAIN OF SALVATION - The Perfect Element I (2000)
Par FREDIAN le 27 Mai 2023          Consultée 1720 fois

Prologue

Après deux albums exceptionnels mais confidentiels (sortis respectivement en Asie en août 97 et juillet 98 sous le label Avalon), la signature fin 98 chez Inside Out, séduit par leur dernier disque, va propulser la carrière de PAIN OF SALVATION (POS). Dès janvier 99, "One Hour By The Concrete Lake" débarque en Europe et "Entropia" est réédité en fin d'été (quelques mois plus tard aux US dans les deux cas). En mars, ils ouvrent pour ELDRITCH et THRESHOLD en Europe et participeront au ProgPower à Tilburg (Pays-Bas) en fin d'année. Un an plus tard sort leur troisième album au titre énigmatique : "The Perfect Element, Part I" ("TPE").

Chapitre I : réception (deux mondes qui s'entrechoquent)

"TPE" est généralement considéré comme le magnum opus de POS par les fans (il se tire la bourre avec "Remedy Lane"). Pourtant, son positionnement à la frontière des genres a pu crisper. Moins Metal qu'auparavant (pas assez pour les plus metalheads) mais quand même trop pour les plus Rock Progueux. Trop Fusion/Alternatif pour d'autres...

D'une manière générale, si POS ne sonne pas comme beaucoup de groupes de Metal Progressif, c'est qu'au-delà de leur talent et de leur personnalité, leurs influences ne sont pas RUSH / FATES WARNING première époque (i.e. jusqu'à "No Exit" inclus) / DREAM THEATER mais plutôt QUEENSRŸCHE / MARILLION pour le côté purement Rock/Metal Prog et surtout The BEATLES / FAITH NO MORE des dires même de Daniel Gildenlöw. Je rajouterai le GENESIS 70s avec Peter Gabriel pour un certain côté théâtral, notamment au chant. D'ailleurs, si je devais définir (de manière évidemment bien trop réductrice) le chant de Daniel, j'y verrais un croisement entre Peter Gabriel et Mike Patton.

Chapitre II : le concept (au-delà du point de non retour)

"TPE" est le premier volet d'un concept en deux parties qui traite de l'enfance et de l'adolescence, ce qui nous forme en tant qu'individus, ce qui nous fait avancer et ce qui nous freine. D'une certaine manière, il s'agit d'un roman d'apprentissage classique avec une attention particulière portée aux aspects sociaux et éducatifs. Bien qu'en partie influencé par leurs vies, le groupe insiste sur le caractère non autobiographique ni inspiré d'une histoire vraie de ce récit.

Dans le bien-nommé premier chapitre, l'album explore la rencontre de deux personnages au passé douloureux, enfants maltraités, battus, abusés, qui se sont construits en reproduisant cette violence pour s'affranchir de leur douleur ("He" – "Used") ou en s'y soumettant quitte à se marginaliser et reconstituer un environnement "familial" dégénéré ("She" - "In The Flesh"). "Ashes" décrit leur relation construite sur les traumatismes qu'ils partagent et "Morning On Earth" pose les bases du conflit interne de "He" (son amour pour "She" se heurte à sa "croûte de silence") qui servira de fil rouge à l'album. Ces sentiments ambivalents vont nourrir sa culpabilité, ses peurs et sa recherche de rédemption.

Dans le deuxième chapitre, ils font face à leur passé douloureux et comprennent que leur idioglossie masque leurs traumatismes et souille leur amour ("Idioglossia", "Her Voices"). "He" se confronte aux pertes qu'il a endurées, qu'il ne comprend ni n'accepte (son grand-père, voire Dieu de façon imagée, le seul rayon de soleil de son enfance, "Dedication"). "He" se sent abandonné, pas à sa place dans cette société qu'il subit mais "He" essaie de comprendre (ses blessures brouillent sa perception, il doit s'en affranchir, "King Of Loss").

Dans le dernier chapitre, nous assistons à la chute de "He" qui finit par accepter ses blessures et ses péchés ("Reconciliation") afin d'aider "She" (leur enfant ? Nous ?) à s'accepter telle qu'elle est (que nous sommes, "Song For The Innocent") mais qui comprend que pour y parvenir totalement il doit se sacrifier ("the perfect element" est une allégorie de l'acceptation de soi).

Tout ceci est très imagé, très torturé, une forme de poésie noire. C'est une exploration d'un cerveau malade, blessé, presque une psychanalyse. Le nom du groupe prend ainsi tout son sens.

Chapitre III : la musique (tout s'éclaire quand on se pose)

Là où POS fait fort, c'est que la musique est au final moins sombre que le concept qu'elle porte, il y a même des moments assez lumineux qui tranchent parfois avec le poids des paroles qu'ils portent (les parties intimistes de "Morning On Earth" et "Dedication", le passage Prog Folk de "Her Voices", la mélodie entraînante de "Reconciliation", le feeling délicat et léger de "Song For The Innocent").

Cet album est une ode au chant, à fleur de peau, de Daniel Gildenlöw qui couvre une palette très large avec une aisance impressionnante. Rien que sur "Idioglossia", il balaye une partie de son grand éventail vocal proposant un chant vindicatif et rappé, clair et apaisé, "envolé" et plaintif, hurlé et rageur. Mais il est aussi à l'aise sur des chansons plus simples comme le hit "Ashes" où son chant torturé épouse à merveille la profondeur sombre des paroles, ou les plus intimistes "Dedication" et "Song For The Innocent" où il sait être touchant avec simplicité et délicatesse.

La cohérence et l'homogénéité conceptuelle de l’œuvre sont bluffantes. Daniel sait véritablement raconter des histoires en musique, aussi torturées et complexes soient elles. Les titres s’enchaînent naturellement et se font écho intelligemment ("Idioglossia" reprend le refrain de "Ashes", "Reconciliation" accélère le thème de "Morning On Earth", "Dedication" introduit le motif récurrent de "King Of Loss" qui se permet un bref clin d’œil à "Used", etc). Mais au-delà de cette remarquable fluidité, le tour de force est d'avoir préservé l'intérêt intrinsèque de chaque piste (peut-être à l'exception de "Falling" qui sert surtout de rampe de lancement au titre éponyme).

Cette homogénéité conceptuelle n'empêche pas la musique de POS de garder toute sa richesse, sa finesse et sa diversité. Les passages typiquement Prog' sont ainsi particulièrement jubilatoires (ce Rock Prog' aux sonorités Folk sur "Her Voices", ces structures à tiroirs sur "Idioglossia" (délicieuses lignes de basse en riff-tapping puis slappée) et "King Of Loss", la double progression de "The Perfect Element"). Le travail sur les harmonies vocales est très soigné (e.g. "Used", "In The Flesh", "Her Voices", les finals de "Idioglossia" et "The Perfect Element") et le feeling apporté aux soli (e.g. "King Of Loss", "Song For The Innocent", "Falling") transpire des émotions procurées par le récit.

Ainsi leurs influences protéiformes ressortent par petites touches (point d'effet patchwork). Fusion façon FAITH NO MORE sur "Used", une coloration presque Grunge sur le refrain de "Ashes", un pattern hypnotique Neo/Indus sur celui de "King Of Loss", des soli (e.g. "King Of Loss", "Falling") Gilmour-esque dans l'âme, des accalmies (e.g. "Song For The Innocent", "Morning On Earth" voire "The Perfect Element") évoquant les débuts de YES ou GENESIS, et même, une fois n'est pas coutume, un gimmick de clavier à la DREAM THEATER sur "Idioglossia".

Notons enfin la subtilité des orchestrations, portées par un ensemble à cordes de cinq musiciens (présents sur "Used", "Morning On Earth", "Idioglossia", "Her Voices", "King Of Loss" et "The Perfect Element"), dont les interventions restent discrètes (la grandiloquence qui sied à "Be" aurait été superflue ici) mais sont naturellement intégrées et mises en valeur par la production, claire et équilibrée, qui rend d'ailleurs justice à chaque instrument (c'est remarquable sur l'intro frénétique de "Idioglossia"), chaque strate de composition (e.g. harmonies vocales).


Épilogue

Alors, parfait "The Perfect Element" ? Je suis tenté de dire oui. Je peux pinailler à l'extrême, l'apex du title-track aurait pu être un poil plus développé et son final lancinant (à l'instar de "Idioglossia") raccourci. Mais au fond c'est anecdotique. Vraiment. Ce le sera moins sur "Be".

"TPE" est une œuvre magistrale dotée d'une écriture intelligente au service d'un concept profond qui ne prend jamais le pas sur la musique. Un must absolu de Metal Prog, singulier et original.

Mike Portnoy sera tellement enthousiasmé par cet album qu'il invitera POS à assurer leur première partie sur leur "World Tourbulence" european first leg, qui révélera les Suédois à un plus large public.


Le chef d’œuvre : "The Perfect Element"
Le "tube" : "Ashes"
Les perles : "Her Voices", "Idioglossia", "King Of Loss"
Le morceau pêchu : "Used"


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Édition limitée
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À noter que l'édition limitée 2 CDs contient sur le CD bonus:

-- les bonus tracks japonais de "Entropia" ("Never Learn To Fly") et "One Hour by The Concrete Lake" ("Beyond The Mirror" et "Time Weaver's Tale") ;

-- une partie multimédia avec :
- trois démos de 1992-93 : la très speed "Repent", "Timeweaver" la démo de "Time Weaver's Tale" et "Unknowing" qui avec quelques arrangements n'aurait pas dépareillé sur "Entropia",
- les vidéoclips de "! (Foreword)", "Pilgrim" et "Ashes" ainsi qu'un vidéoclip backstage de "The Big Machine" et le making of du vidéoclip de "Ashes",
- une courte interview à propos du concept de l'album et du tournage du vidéoclip de "Ashes".

Petit coup de gueule tout de même! Le bonus track japonais de "TPE", "Epilogue" (morceau Classique sombre qui conclut l'album à merveille en assemblant certaines des parties pour ensemble à cordes (e.g. "Used", "Morning On Earth", "King Of Loss") comme pour boucler totalement la boucle – c'est un jeu de piste amusant que de les y retrouver) n'y est pas présent ! Ça vaut bien la peine de faire une édition limitée !

En dehors du pressage japonais d'époque, cet "Epilogue" se trouve sur la réédition 2014 double vinyle + CD de l'album.

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   (2 chroniques)



- Johan Langell (batterie, chœurs)
- Kristoffer Gildenlöw (basse, chœurs)
- Fredrik Hermansson (claviers, piano, samples, arrangements cordes)
- Johan Hallgren (guitare, chœurs)
- Daniel Gildenlöw (chant, guitare, arrangements cordes)
- --
- Ensemble à Cordes


- Cd 1
- Chapter I: As These Two Desolate Worlds Collide
1. Used
2. In The Flesh
3. Ashes
4. Morning On Earth
- Chapter Ii: It All Catches Up On You When You S
5. Idioglossia
6. Her Voices
7. Dedication
8. King Of Loss
- Chapter Iii: Far Beyond The Point Of No Return
9. Reconciliation
10. Song For The Innocent (what Else Can The Dying Do?
11. Falling
12. The Perfect Element
- Japanese Bonus Track
13. Epilogue

- Cd 2 - Bonus édition Limitée
1. Beyond The Mirror
2. Never Learn To Fly
3. Time Weaver’s Tale
4. "enhanced Elements" (démos, Vidéos, Interview, Etc



             



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