Après seulement un album, 3 DOORS DOWN connaît ce que des milliers de groupe avant eux ne pouvaient qu’espérer : la reconnaissance mondiale, des tournées un peu partout dans le monde et des milliers de dollars à la clef. Il faut dire que leur musique avait tout pour plaire à la masse d’auditeurs : du "Post Grunge" classique tout en douceur, des lignes de chant plaintif et des paroles pas trop dépressives. Les stations radio et les MTV de ce monde ont vite été séduits par "The Better Life" et les singles sont sortis à la chaine.

"Away From The Sun" était donc attendu de pied ferme, particulièrement par des adolescents en manque de sensations. La bonne nouvelle ? Les gars de 3 DOORS DOWN ne les déçoivent pas et reprennent exactement la même recette que sur "The Better Life". La mauvaise nouvelle ? 3 DOORS DOWN reprend EXACTEMENT la même recette que sur son premier essai. On a donc droit à un air de déjà-vu constant sur la majorité de la galette.

Ne faisons tout de même pas la fine bouche : "Away From The Sun" n’est pas complètement exempt de bonnes idées et de bons titres. "When I’m Gone" est d’ailleurs un exemple de ce que les gars sont capables de faire en termes d’efficacité. Bien sûr, nos Américains ne réinventent pas la roue et on ne peut définitivement pas crier au génie. J’aime également la délicieuse ligne de chant du refrain sur la chanson-titre : une belle voix, pas trop plaintive délivrant juste la bonne dose d’émotion.

Impossible d’écrire sur "Away From The Sun" sans parler du tube intemporel de 3 DOORS DOWN, "Here Without You". Connu d’entre tous, même de l’adepte Trve Metal par excellence qui refuse tout de même de l’admettre, le titre est le classique que n’importe quel groupe de Rock rêve de composer. Avouons-le d’emblée, la balade est tout simplement parfaite : de belles notes de piano pour débuter, une incroyable montée en puissance survolée d’un bridge parfait. Brad Arnold délivre d’ailleurs juste assez d’émotion pour ne pas tomber dans le trop-plein de larmoyant.

Stylistiquement parlant, de l’autre côté du spectre, on retrouve "Changes" avec une guitare très lourde et un Arnold qui pousse de façon surprenante vers du couillu. Il s’agit d’une belle surprise pour un groupe connu pour plus de légèreté. S’ensuit par la suite un popisant "Going Down In Flames" pour rééquilibrer les choses. Le dixième morceau de "Away From The Sun" possède un refrain entêtant qui reste mémorisable dès la première écoute.

En résumé, nous voici donc avec cinq morceaux tenaces, bien mémorisables qui vont être de futurs classiques du groupe. Malheureusement, le reste le sera beaucoup moins. La raison de cet échec ? Les chansons utilisent les mêmes enchaînements, les mêmes riffs, les mêmes tics. Nos Américains ratent leur cible : à force de tenter de créer des classiques instantanés, les gars tentent le tout pour le tout à chaque nouveau titre, entrainant un air de déjà-vu constant.

Malgré tout, il est clair que "Away From The Sun" est une galette recommandable pour n’importe quel fan de "Post Grunge" lorgnant vers la Pop : les lignes de chant sont plaisantes, les bonnes idées sont là et les tubes aussi. La suite logique et facile de "The Better Life".

Morceau préféré : "Here Without You".