Les USA sont la terre du Metal, faut se rendre à l’évidence. Même l’Angleterre et l’Allemagne sont loin derrière. Imaginez tous les groupes ricains qui ont marqué notre satanée musique. Quand on y réfléchit bien, toutes les innovations, les genres, les styles viennent plus ou moins du pays du Mc Donald. Du coup, c’est assez intéressant d’aller jeter une oreille sur ce qui cartonne là-bas. Les succès US d’aujourd’hui seront ptet les nouvelles sensations de demain. D’autant qu’il y a tout un tas de groupes dont on ignore complètement l’existence par chez nous et qui jouissent d’un succès florissant de l’autre coté de l’Atlantique.

Allez hop, je vous invite à une petite traversée musicale pendant une quarantaine de minutes, histoire de voir ce qui nous attend. Peut être.

3 DOORS DOWN fait partie de ces groupes qui rencontrent un succès dépassant notre entendement européen, mais dont la tornade commerciale n’effleure même pas nos contrées. Quoi j’exagère ? En mai 2008, le groupe s’est placé sur la première marche des charts avec plus de 150 000 galettes vendues en une semaine. 3 DOORS DOWN se vend comme des petits pains tout chauds, tout moelleux (mais avec la croute qui craque un peu), z’avez pas idée.

Aux States, on appelle ça du Post-Grunge. Les petits frangins de NIRVANA en gros. C’est à la mode en ce moment. Concrètement, ça ressemble à une sorte de Néo-Rock teinté Metal avec une grosse louche de mélancolie. Plus métaphoriquement, on dirait du NICKELBACK qui encule du GODSMACK en fantasmant sur du PEARL JAM. Si 3 DOORS DOWN fonctionne aussi bien aux USA, c’est tout simplement parce que le groupe fait dans le « tube » accrocheur. Vous prenez une grosse guitare qui vrombit, un tempo Rock, un chanteur à la voix légèrement plaintive et vous les faites s’activer sur un refrain imparable ou une bonne mélodie. Vous connaissez sans connaitre. Ça ressemble à quelque chose que vous avez déjà entendu, sans pour autant arriver à mettre le doigt dessus.

Ce parti pris du « tout mélodique » facilite les choses. L’album s’écoute gentiment, modérément, plaisamment. Vous avez du gros tube ("Give it to me"), une poignée de titres plus agressifs ("Train"), quelques ballades passe-partout ("When it’s over") pour un résultat final fort convenable. 3 DOORS DOWN est bien foutu, trop bien foutu même. Un rien superficiel peut être, ce qui donne à l’album un petit coté « musique d’ascenseur » qu’on pourrait conspuer avec véhémence mais là n’est pas le propos.

Même si – de temps à autre – on relève la tête en se disant « ah ouais c’est pas mal ça », la majeure partie de l’album bénéficiera de notre bienveillance peu attentive. Parce que forcément avec 16 titres au compteur (avec les bonus track), il y a du déchet. Il aurait été préférable que 3 DOORS DOWN s’en tienne à une dizaine de titres impeccables en élaguant dans les grandes largeurs, au lieu de noyer son talent dans un flot de morceaux gentillets.

Avec leur look de Rockeurs Fashion, ce coté « produit » quelque peu formaté en fera très certainement vomir plus d’un. Il n’empêche que je connais un certain Jon BON JOVI qui rêverait de sortir un album pareil.


Note : un bienveillant 3/5.


Morceau préféré du Canard : "It’s not my time".
Tubes : "Train", "These Days", "Give it to me".
Burk j’ai des haut-le-cœur : "She don’t want the world".