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CTHULHU DEATH METAL   |  E.P

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Lexique death metal
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SULPHUR AEON - Deep Deep Down They Sleep (2012)
Par WËN le 28 Novembre 2020          Consultée 1956 fois

Dans le contexte actuel, ou seul manque le déchaînement d'un Grand Ancien pour couronner comme il se doit ce merveilleux 2020, revenir sur le cas de SULPHUR AEON semble tout à fait approprié, même s'il s'agit de parler ici de ses toutes jeunes années. Enfin, 'toutes jeunes' … On se doute bien que la monstruosité allemande patientait, sommeillant depuis des millénaires en d'aquatiques ruines quelque part au fond des océans, n'attendant qu'un prétexte pour subitement relâcher son courroux sous forme d'un Death Metal que, dorénavant, l'on sait cataclysmique. Car c'est un peu l'avantage de revenir sur un méfait de début de carrière d'une formation bien établie une décennie plus tard, tout le chemin parcouru vers une surface empourprée de ses futurs méfaits n'en devient que plus tangible. Et pourtant, il y a eu des prémices à tous ces vices.

S'extirpant des entrailles du moribond DECEMBER FLOWER (T. : guitare, basse, compositions) auxquelles vient instantanément se greffer M. (chant, textes), cet EP n'est certes pas la première pierre non-angulaire extraite de cette carrière sous-marine en devenir, mais sans doute demeure-t-elle la plus importante. En effet, "Deep Deep Down They Sleep" fait suite à un "Sulphur Psalms" (démo, 2010) qui, s'il ne manquait déjà pas de caractère, était cependant à des éons de ce que le duo (passé trio) a pu produire ici, tant en termes d'ambiance que de démence. Car si son tentacule abject s'y reconnaissait déjà, c'est véritablement avec ce 7" qu'il marque d'un jet violacé le début de ses exactions lovecraftiennes actuelles.

La principale différence - et celle-ci de directement vous choper à la jugulaire - est, bien sûr, l'apport d'une véritable batterie en remplacement de celle programmée précédemment, et à la vue de l'impressionnante quantité de sashimis de Gros Ancien qu'elle sait vous débiter à la double croche, il fallait mentionner cette remarquable arrivée de D. (également transfuge de chez DECEMBER FLOWER) derrière ces fûts de corail acéré. En découle un incommensurable pas en avant au moment d'aborder les tempi que notre Grand Ancien envoie, salves après salves, à l'assaut de nos écoutilles. En tout cas, l'adage du fond des âges, affirmant que SULPHUR AEON tend à ralentir son tempo à chacune de ses sorties est ici vérifié, entériné et enterré, point, bar, tant ce disque semble être de loin sa plus foudroyante offrande. Sournoisement et sans pitié, ça trace ici comme un poisson-torpille au salon de la raie un jour de grande marée.

Quant au reste, c'est de la haine primale, inaltérée, altière et entière. Mais à un tel point qu'on en contemple, béat, la beauté du carnage qui s'offre à nous, tandis que sur la jetée en contrebas, la Bête vous cisaille un cargo comme un gamin ses croustibats. En deux titres pour à peine neuf minutes, SULPHUR AEON nous offre un aperçu très hautement condensé de ce qu'il nous prépare pour l'année suivante ; ceux-ci, se hissant sans peine au niveau des pires infamies de "Swallowed By The Ocean's Tide". La furieuse vélocité des tempi d'un "Incantation", de tentaculaires matraquages dans la veine d'un "Inexorable Spirits", les leads sorties d'on ne sait quel abysse pélagique qui vous harponnent sans coup férir, les breaks apocalyptiques : tous les éléments qui feront le succès du premier full-length des cultistes l'année suivante sont déjà vicieusement en place. Et le chant, parlons-en du chant. Viscéral, caverneux, incantatoire, une diction hallucinée et possédée, les "euargh" jouissifs et régressifs en guise de ponctuation, les "ïa ïa" impies de fin de morceaux : M. est incontestablement l'une des grosses voix de cette nouvelle génération de growlers.

En tout cas, si vous me demandez, j'avouerai afficher une petite préférence pour la face B "Ruins Underneath The Waves..." et son démarrage au fût tentaculaire. Moins rapide d'une tête de crevette à peine, mais peut être encore plus lourd et possédé que le titre éponyme. Quatre minutes de pure brutalité Death Metal dédiées au plus abominable panthéon qui soit. À la rigueur, ne manquent à l'ensemble que quelques courts et incisifs soli à desquamer son céphalopode. Mais c'est tout… et au final bien dérisoire, tant le mal est déjà fait.

Forcément, deux compos, ça ne paraît sans doute pas grand-chose, mais pour les plus fidèles servants de la dévastatrice déité, celles-ci s'avèreront essentielles. En tout cas, oui, non-euclidien et à géométrie variable ce single l'est indubitablement et eu égard aux deux brasses titanesques le composant, difficile de ne pas lâcher la note maximale pour ce court rite océanique de pure haine lovecraftienne. En tout cas, celui-ci annonce vigoureusement l'ouverture des portes de R'lyeh, pour le passage prochain d'un Cthulhu qui à l'époque n'en avait plus guère à attendre en rêvant. Fhtagn !

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- M. (chant, textes)
- T. (guitare, basse,compositions)
- D. (batterie)


1. ... Deep Deep Down They Sleep
2. Ruins Underneath The Waves ...



             



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