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REDEMPTION - Redemption (2003)
Par HAPLO le 31 Juillet 2020          Consultée 1276 fois

Il y a quelques années, j'ai découvert par hasard REDEMPTION avec ce magnifique morceau qu'est "Keep Breathing", tiré du non moins bien ficelé album studio "Snowfall on Judgment Day" paru en 2009. Quelle claque ! Ou plutôt devrais-je dire, quelle fichue armoire normande reçue sur le coin de ma caboche de petit progueux insignifiant et étriqué ! Cri d'amour paternel lancé par le mentor du groupe Nick Van Dyk à sa fille (alors malade) porté par des riffs ciselés et lancinants, la voix poudreuse pleine d’émotion de Ray Alder en fait un voyage unique et immersif au cœur de nos fragilités comme de nos espoirs pour les combattre…

Coups du sort, mon intronisation comme kroniqueur par les Hauts Dieux NiMIENs et Fredouillant se joua sur la dure mission de devoir retranscrire mon ressenti, et pire, mon avis de misérable fourmi, concernant le véritable missile sol-air de Metal Prog constitué par le dernier opus studio en date du combo, à savoir le monumental "Long Night's Journey Into Day" de 2018. Le talent des Californiens, dopé aux vocalises de Mister Tom S.Englund et aux power-arrangement de Jacob Hansen, agrémenté de mes modestes gribouillis, valent à cette Kro d’être l’une des plus consultées de ma quinqua-production 2019-2020…

J’entamais alors cette chronique par une question fondamentale… Histoire de boucler la boucle, je débuterai cette revue du tout premier album éponyme de REDEMPTION, né en 2003, par une autre question que je juge aujourd’hui essentielle : que dire du style d’un Raymond Poulidor ou d’un Eddy Merckx quand celui-ci, âgé de deux ans, pédalait laborieusement (en bavant sur son guidon) juché sur son premier vélo muni de deux petites roulettes à l’arrière ?

Sauf qu’en ce qui concerne les musiciens qui forment ce REDEMPTION made in 2003, on a tout sauf des bébés nageurs à roulettes : Pour ce premier opus, Nick Van Dyk rassemble autour de lui une team de « gros bras » issus du monde Metal Prog comme peuvent l’être le chanteur Rick Mythiasin (STEEL PROPHET), le guitariste Bernie Versailles (AGENT STEEL et pigiste live chez FATES WARNING) qui ramène lui-même dans ses valises un certain Ray Alder pour les secondes voix, le batteur Jason Rullo (SYMPHONY X) accompagné de Môssieur Michael Romeo qui va jusqu’à filer un coup de pouce pour les orchestrations… Notre mentor guitariste se gardant les partie basse et claviers.

Tout ce beau monde concourt à la naissance d’un mythe ! Le style inimitable de REDEMPTION vient montrer sa tête et lever ses yeux sur le monde : un Metal structuré, mélodique, compact, porté par des lignes rythmiques travaillées aux riffs nerveux qui déploient une musique énergique, prenante où les soli duo guitares/claviers viennent agrémenter de leur virtuosité un ensemble déjà bien riche… Même si l’on n’est ici pas encore au REDEMPTION connu et apprécié des albums ultérieurs.
La voix claire de Rick Mythiasin s’intègre quant à elle assez naturellement dans ce riche ensemble et n’est pas sans rappeler tant par la tessiture ou le phrasé l’ami Ray Alder (en embuscade sur ce premier opus car déjà au micro sur la seconde séquence de "Desperation"). Le frontman de STEEL PROPHET y délivre une prestation tout à fait honnête, fort de sa puissance dans les aigus, et se sort relativement bien de certaines séquences particulièrement verbeuses même si au fil des écoutes il n’est pas sans générer une once de lassitude… Sans doute du fait de l’absence de variations plus prononcées. J’ai dit « verbeuses ». C’est vrai que REDEMPTION, avec ce premier album éponyme se plaît à raconter des histoires… De longues histoires ! Le titre d’ouverture (découpé en quatre chapitres pour un total d’environ vingt minutes !) tout comme le long "Something Wicked This Way Comes" de près de vingt-cinq minutes qui clôture l’album, font tous deux référence à des best-seller de l’épouvante et du bizarre : le fameux roman de Stephen King « Desperation » (« Désolation » en VF) paru 1996 pour le premier et le non moins célèbre roman de Ray Bradbury qui sortira dans l’hexagone sous le titre « La Foire des Ténèbres » en 1964 pour le titre final. Ceci expliquant cela.

Alors, inévitablement, ces deux pistes fleuvesques phagocytent un tantinet l’album en étalant sous toutes leurs multiples facettes l’art et la dextérité dont sont capables les musiciens... Sachant que les malchanceux qui ne connaissent pas les œuvres de King et Bradbury ne savoureront pas pleinement les longues parties chantées. A contrario, les trois titres restants (dont le très convaincant "Window To Space" de treize minutes !) s’en sortent honorablement et permettent même de faire découvrir un nouvel instrument peu entendu jusque là : la basse !
Petite boutade de ma part afin d’indiquer au lecteur attentif que le gros point faible de "Redemption"… Et ben… c’est le son : ce qui, pour un album de musique, peu s’avérer fâcheux !
Niveau de volume respectif des instruments / voix variant d’un morceau à l’autre, un son global qui, à l’image de la caisse claire, sonne bigrement sec et sans profondeur... On est même effleuré par le sentiment, sur certains passages, que les instruments se superposent très artificiellement les uns aux autres, sans lien, comme de vulgaires pistes qu’on aurait assemblées mais qui sonnent bizarrement une fois ensemble. À l’image de cette basse que l’on découvre quasiment à la moitié de l’album, le mix réserve vraiment des surprises dignes d’un gentil petit groupe amateur alors que, comme nous l’avons vu, nos loulous savent tous de quoi ils parlent… Surprenant et frustrant pour un groupe et un album de cette envergure… Si quelqu’un détient l’explication (et le détail sur le crédit du mix/mastering même si je suppose qu’en l’absence de mention, c’est l’ami Nick Van Dyk qui s’y est collé) : je suis preneur !

Malgré ce handicap auto-infligé, REDEMPTION donne ici tous les signes d’un avenir prometteur. En dehors des pièces de bravoure technique que peuvent être les deux morceaux science-fictionnesques déjà cités, une petite mention particulière pour la rythmique ultra nerveuse et la mélodie catchy bien troussée du titre "Desperation, Part IV" au déroulé haletant ainsi qu’à l’original "Nocturnal" au thème mélodique lancinant (et sur lequel on parvient à discerner une basse !). Ce qui explosera deux ans plus tard sur le magnifique "The Fullness Of Time" est ainsi dors et déjà bien présent… Même s'il faut tendre quelque peu l’oreille pour l’entendre.

Premier album plus significatif pour les espoirs qu’il porte que pour son originalité brillantissime ou la qualité de sa production, "Redemption" s’écoute avec tout le respect que l’on doit à ce talentueux groupe de Metal Prog et à son grand timonier Mister Van Dyk. La très haute qualité des albums ultérieurs de REDEMPTION fait qu’il ne sera pas un incontournable de la discographie du combo californien ; mais je reste persuadé que les fans, même les plus récents de 2018, y trouveront sûrement un quelconque bonheur… Et la boucle sera ainsi bouclée !

- pour ne pas mourir idiot : "Nocturnal",
- pour entendre la ligne de basse : "Window To Space"
- pour les fans de SF et des morceaux marathoniesques : la suite "Desperation" et "Something Wicked This Way Comes".

Hein !? Ma question initiale ? Ah oui, Je l’avais oubliée celle-là… Ben le style on s’en fiche un peu en fait… L’essentiel, c’est qu’un futur cycliste champion apprenne à faire du vélo non ?

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- Rick Mythiasin (voix)
- Nick Van Dyk (guitare, claviers, basse)
- Bernie Versailles (guitare)
- Jason Rullo (batterie)
- Guest :
- Ray Alder (chant sur 2)
- Michael Romeo (orchestrations 1-4)
- Mark Zonder (batterie sur 7)


1. Desperation, Part I
2. Desperation, Part Ii
3. Desperation, Part Iii
4. Desperation, Part Iv
5. Nocturnal
6. Window To Space
7. As I Lay Dying
8. Something Wicked This Way Comes



             



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