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REDEMPTION - I Am The Storm (2023)
Par HAPLO le 1er Août 2023          Consultée 1604 fois

Les musiciens de REDEMPTION ont ils encore quelque chose à prouver ? Ben, pas grand-chose ma bonne dame ! Combo US mené par le (bon) guitariste et multi-instrumentiste inspiré Nick Van Dyk, cette formation de Metal Prog somme toute encore assez peu connue du plus grand nombre a cependant su se construire une belle discographie où les pics sont bien plus présents que les creux… Car en dépit de débuts quelque peu laborieux marqués par un album éponyme dont la prod balbutiante avait elle-même du mal à dissimuler les effets trop verbeux d’un chanteur éphémère ou les échos d’une batterie digne de mes toilettes, REDEMPTION a su par la suite aligner de belles figures d’orfèvrerie enveloppées par le charisme vocal d’un Ray Alder (FATES WARNING) dont le timbre si particulier s’accordait pleinement avec les lignes rythmiques finement ciselées et délicieusement envoûtantes pondues par Van Dyk.

Ayant découvert REDEMPTION au travers du très réussi "Snowfall On Judgment Day" (2009), j’ai pu ensuite affiner cette bonne impression initiale à l’écoute des très convaincants "The Fullness Of Time" (2005) et "The Origins Of Ruins" (2007) qui confirmaient à mes yeux avec talent qu’on avait ici affaire à une jolie pointure du genre concerné. Mais comme nous le savons tous, la vie est aussi faite de plaies et de bosses… et elle n’a pas épargné les Américains : qu’il s’agisse du cancer de Nick Van Dyk, de la maladie de sa fille ou encore du départ d’un Ray Alder que les fans pensaient irremplaçable ! REDEMPTION parvient néanmoins à conserver une qualité acérée de composition et va même jusqu’à débaucher le Suédois Tom S. Englund (mentor et frontman d’EVERGREY) pour joindre sa voix reconnaissable entre mille à l’art riffé mais s’appliquant à être mélodique du combo. "Long Night's Journey Into Day" sort ainsi en 2018 et s’avère être une excellente surprise tant dans le fond que dans la forme où les Américains démontrent toute l’étendue de leur appétit et de leurs talents après plus de quinze ans de carrière. Subjugué par cette niaque et l’osmose que je jugeais quasi-parfaite entre une prod power-boostée, des compos taillées comme des bolides de course ainsi que la voix d’un Englund investi me faisant (presque) oublier Alder, je décernais le Graal nimien cinquétoilé à ce beau pied de nez musical adressé à cette chienne de vie comme à ses turpitudes.

En dehors de la parfaite maîtrise instrumentale des musiciens (je cherche toujours à deviner si Chris Quirarte ne dissimule pas deux, voir quatre appendices supplémentaires sous ses tee-shirts !) REDEMPTION forge son âme et sa patte artistique avec un Metal Prog ambitieux aux lignes de guitares tant travaillées qu’hargneuses éclairées par des mélodies délicieusement catchy ainsi qu’une foutue musicalité à toute épreuve… C’est donc après cinq longues années de silence studio (si l’on ne tient pas compte du Live "Alive In Color" paru en 2020) que les Américains et le Suédois -on ne change pas une équipe qui gagne- balancent dans les bacs en ce joli mois de mars 2023 un "I Am The Storm", qui, si l’on s’en tient à ce qui vient d’être lu, laisse présager le meilleur !

Aussi, faut-il te l’avouer, ô lecteur assidu, j’adore REDEMPTION ! Et comme on est légitimement plus exigeant avec ce que l’on aime, ce n’est pas sans une petite pointe d’appréhension enrobée d’un espoir turbulent que je m’attaquais à ce cru 2023 : nouveau prodige ? Redite embarrassante ? Ou nanar inclassable ?
Premier constat rassurant ; on est (très) loin du nanar ou même de la bouse à demie dissimulée : prod soignée et son musclé plaçant légèrement en avant les guitares et la batterie ultra véloce de l’ami Quirarte… un vrai plaisir ! L’attaque ainsi que les riffs trapus de REDEMPTION sont Dieu merci intacts, et c’est d’ailleurs ce qu’affiche clairement le titre éponyme qui démarre le bouzin, fort de sa rythmique compacte et de son refrain délicieusement tapageur, permettant par-delà même au fan larmoyant de retrouver avec bonheur tous ses petits !

La machine (foutrement bien huilée) REDEMPTION est donc lancée et fait péter sans ménagement de jolies grenades qui font clairement cligner des yeux : le virtuose et résolument accrocheur "Remember The Dawn" amorcé par une succulente intro instrumentale aux effets quasi-symphoniques m’a bluffé tant par son refrain catchy ou son solo guitare perçant que par la tension décapante qui l’habite... Tout comme le très efficace "Resilience", titre coup de poing clairement taillé pour la course aux multiples soli acrobatiques comme on les aime chez les Américains. Le combo s’aventure même sur la pente (ô combien savonneuse !) de la balade progressive et musclée pour s’en tirer avec les honneurs en délivrant un "The Emotional Depiction Of Light" dont le mélange piano – voix en retenue – crescendo bien mené, fonctionne à merveille.
Fidèle à son histoire, REDEMPTION renoue aussi avec la présence de titres longs au vu des standards habituels (deux de plus de dix minutes et un de plus de huit minutes) sur lesquels les instrumentistes exposent toutes les facettes de leur talent sans pour autant s’enliser à faire des ronds dans l’eau… pratique malheureusement trop courante dès qu’on parle de Prog.

Mais comme souvent, la surprise vient du côté où on ne l’attend pas… à savoir du par ailleurs si savoureux Mister Englund !

Car autant ses inflexions et sa signature vocale si particulière dynamisaient les riffs brûlants de Van Dyk comme les accompagnements mélodiques soignés de Vikram Shankar au fil d’un "Long Night's Journey Into Day" à l’énergie duquel il participait pleinement, autant ses attaques vocales paraissent ici quelque peu fadasses ou mal assumées… Ce qui finit par donner l’impression qu’à de rares exceptions près (et citées plus haut), Englund court à côté du train mais sans vouloir vraiment s’y accrocher. Soyons honnêtes néanmoins : Le Suédois n’offre pas ici une prestation au rabais mais semble tout bonnement donner moins de relief, de variété à son chant… qui demeure sagement dans les clous, et finit ainsi imperceptiblement par provoquer un début de soupçon de commencement de lassitude pour une oreille qui reçoit simultanément un si haut niveau instrumental et surtout qui conserve un si bon souvenir de l’opus précédent !

Si l’on ajoute à cela la présence de deux reprises (GENESIS et Peter GABRIEL), certes bien interprétées, mais pas vraiment convaincantes car ne s’intégrant pas complètement selon moi dans l’univers des Californiens auxquelles vient s’additionner une version (re)mixée de la balade pourtant réussie évoquée à l’instant… mais qui lui reste bien similaire ; on se dit que REDEMPTION aurait peut être pu se limiter à ses seules compos inédites (tout cela nous emmène quand même sur les 1h10 d’album !) avec un frontman un chouïa plus concerné… même si nous sommes d’accord pour dire que tout cela reste d’un niveau où l’on en est à calibrer le volume moyen de l’air brassé par une mouche en période de ponte.

Album convaincant et généreux, "I Am The Storm" démontre que le gang de Van Dyk est non seulement bien vivant mais également tout à son affaire : instrumentalement impeccable, mordant comme il faut tout en demeurant accessible aux oreilles du commun des mortels, REDEMPTION livre un opus riche et tabassant à souhait qui nous fait retrouver la griffe et la hargne d’un combo en pleine forme. L’ami Englund qui était apparu comme un diable émergeant de sa boîte sur le cru 2018 semble ici plus peiner à suivre ce haut niveau rythmique et plein de loopings que lui imposent les musiciens. Il accompagne dignement mais ne mène pas… Le temps est peut-être venu pour les Américains de se dégotter un chanteur à la voix porteuse mais qu’ils ne partageraient pas avec un autre groupe connu et dont l’originalité viendrait consacrer cette très talentueuse et méritante formation ?

Pris dans le cœur de la tempête dont les rafales me font tituber tout en me mitraillant avec les millions de gouttes qu’elles transportent, j’admire les éclairs qui zèbrent la nuit et tombent au hasard dans la campagne environnante. Cette énergie, comme celle que l’on perçoit sur "I Am The Storm", est colossale et cela fait plaisir de la retrouver. C’est cette chaleur très subjective des retrouvailles qui me fait attribuer un généreux 4/5 à cette dernière livraison d’une formation dont beaucoup pourraient s’inspirer. REDEMPTION donne sans compter, et ceci qu’elle que soit la météo !

- pour le démarrage au turbo : "I Am The Storm",
- pour la pièce de collection : "Remember the Dawn",
- pour le tabassage en règle : "Resilience".

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- Tom S. Englund (voix)
- Nick Van Dyk (guitare)
- Vikram Shankar (claviers)
- Sean Andrews (basse)
- Chris Quirarte (batterie)
- Session :
- Simone Mularoni (guitare lead)


1. I Am The Storm
2. Seven Minutes From Sunset
3. Remember The Dawn
4. The Emotional Depiction Of Light
5. Resilience
6. Action At A Distance
7. Turn It On Again (genesis Cover)
8. All This Time (and Not Enough)
9. The Emotional Depiction Of Light (vikram Shankar M
10. Red Rain (peter Gabriel Cover)



             



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