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2006 Speaking To Stones
2012 Elements
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- Membre : Fates Warning
 

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SPEAKING TO STONES - Elements (2012)
Par HAPLO le 2 Février 2022          Consultée 1009 fois

En dehors du simple fait d’être un guitariste foutrement adroit doublé d’un compositeur inspiré, Mister Tony Vinci a su faire preuve d’une autre belle qualité reconnue comme souvent nécessaire pour parvenir à ses fins : l’opiniâtreté !

Car, musicien new-yorkais perdu au milieu d’un continent qui compte autant de zicos illuminés que d’amateurs d’entrecôte roussie au barbecue, il a néanmoins su faire tant preuve de patience que de volonté afin de mener à bien son projet musical le plus abouti dont nous parlons ici, à savoir SPEAKING TO STONES. Obscure formation dont l’anonymat n’a d’égal que la belle musicalité, née en 2004 autour du projet un peu fou de trois potes et d’un vocaliste au nom royal et à l’oreille bien trempée ayant rejoint le combo en cours de route, SPEAKING TO STONES mature lentement pour enfin sortir son premier-né courant 2006 ; galette qui bien qu’abritant un tas de bonnes choses passera néanmoins sous de nombreux radars !

Aussi, faisant preuve d’une étonnante maturité musicale, Tony Vinci et ses comparses y proposent un Metal prog joliment riffé et pourtant extrêmement mélodique, mêlant avec un certain bonheur des rythmiques décapantes, des lignes mélodiques volontairement accrocheuses, une mise en place ainsi qu’une technique d’interprétation irréprochable sans oublier les soli délicieusement labyrintho-acrobatiques du Maestro Vinci… Seule réserve à mon humble avis pour ce premier opus titré au nom de la formation : la présence d’une batterie électronique dont la programmation pourtant sans fautes ne parvient malheureusement pas à couvrir une résonance un chouïa artificielle… Oui, une minuscule couille de plancton dans un océan de bonnes intentions. Le Diable se glisse dans les (micro)détails !

Ainsi, fort de son oreille avertie, et des quelques critiques lui ayant (peut-être) été remontées à l’époque, notre guitariste progueux en chef va décider de renouveler son line-up et donner de facto une épaisseur supplémentaire à sa musique sans oublier… de prendre son temps ! Ce ne sont donc pas moins de six longues années de patience dont devront faire preuve les fans de la première heure avant de voir revenir la patte si singulière de ce drôle de guitariste et de son tout nouveau SPEAKING TO STONES. Pour l’occasion, l’ami Vinci a mis les petits plats dans les grands, sans oublier la nouvelle salière en porcelaine ! Avec "Elements", le combo se régénère et rallie à sa cause de vieux soudards de studio qui, s'ils ne sont pas interdits de séjour dans les transports en commun pour risques d’émeutes à la rock-star, ont quand même quelque peu roulé leur bosse. C’est ainsi que la voix claire et puissante d’un Andy Engberg (SECTION A – SORCERER), les claviers agiles d’un Anthony Brown (GRAPHITE SYMPHONY) sans oublier la basse discreto-efficace d’un Greg Putnam (JAM PAIN SOCIETY) viennent talentueusement épauler Tony Vinci pour ce second chapitre. La cerise sur le cheese-cake est néanmoins constituée par l’arrivée d’un batteur en chair, en os et de sa (vraie) batterie en la personne de l’expérimenté Mark Zonder (FATES WARNING, WARLORD, SLAVIOR…) qui vient indiscutablement donner du swing à une musique par ailleurs déjà addictive comme la conçoit alors SPEAKING TO STONES. Tous ces jolis ingrédients étant présents dans la recette puis dans la concoction, quid du plat qui s’apprête à sortir du four ? L’incontestable pincée de talent guitaristique et de composition de Tony Vinci sera t’il parvenu à donner du liant à cet ensemble théoriquement vertueux ?

La réponse est incontestablement affirmative.

Car "Elements", c’est d’abord une musique vivante et expressive répartie de manière très homogène sur les cinq titres-fleuves qui arment cette ode philosophico-auditive dédiée à l’élémentalisme ainsi qu’à ce si mystérieux cinquième élément qui en assure la cohésion : SPEAKING TO STONES y déploie un Metal mélodique puissant, coloré, à la technique instrumentale soignée ainsi qu’aux variations vivifiantes (sans être paumantes) où la voix d’un Andy Engberg en grande forme vient habilement équilibrer une musique torsadée à ravir dont la richesse n’a d’égal que la générosité. Avec ce second opus et cette brochette de talents, Tony Vinci enfonce le clou pour produire ce qu’il avait sans doute rêvé de faire avec son trio de potes après 2006 : un art ultra-abouti qui, tout en restant très proche du style du premier-né, s’en dégage par la qualité et l’épaisseur acquises au travers de cette nouvelle équipe. La guitare, et il est important de le préciser, demeure la star incontestée de "Elements" sans pour autant en occulter le reste. Elle s’y illustre au travers de nombreuses figures de styles, qu’il s’agisse de riffs puissants ou de lignes rythmiques compactes et travaillées. Maestro Vinci nous adresse ici des soli fluides, aériens, dont les lignes acrobatiques percent régulièrement les nuages et permettent d’admirer une lumière plus pure : la technique est bien là, mais loin de s’étendre dans un secouage de manche technico-stérile qui ne ravirait que les exégètes onanistes, notre imaginatif new-yorkais se rend accessible aux oreilles humaines en y injectant une belle dose de feeling ; ce qui concourt directement à rendre cette musique encore plus attractive. Le mix, très convenable par ailleurs, peine presque à restituer fidèlement cette haute teneur calorique découlant de la musique de SPEAKING TO STONES qui mériterait sans doute un coffrage plus ample.

Alors autant dire que les cinq pièces musicales de "Elements", en intégrant toutes ces qualités natives, sont de ce fait très difficilement classables. Car même si elles acquièrent une identité propre, que cela soit en terme de rythme, d’amplitude, d’agressivité ou au contraire de douceur, ces cinq facettes ne composent au final qu’un tout, un kaléidoscope sonore, hérissé mais prenant, nous proposant un voyage musical fait de tensions, d’énergie, mais aussi de quelques pauses, dans l’univers guitaro-baroque de SPEAKING TO STONES…

Comme tu le comprendra aisément ô lecteur attentif, il m’est donc impossible ici de mettre en valeur un titre au lieu d’un autre, tant ceux-ci soutiennent équitablement l’ensemble : l’ultra rythmé "Wind", hymne riche et accrocheur qui revisite avec bonheur les principales figures de style du Prog m’aura peut-être fasciné de quelques millimètres supplémentaires qu’un "Fire" rentre-dedans et tout en tension au solo guitare céleste échouant sur une belle ligne de piano… ou qu’un complexe "Earth" dont le bridge aux sonorités arabisantes conduit vers un final en apothéose mêlé de chœurs en mode gospel, sans oublier le hargneux et fédérateur "Quinta Essentia", magnifique pièce de clôture dont les riffs tapageurs n’ont d’égal que la fluidité des séquences acoustiques… Technique sans être clinique, mais dégageant au contraire une belle chaleur humaine, la musique conquérante de SPEAKING TO STONES indique que le Prog a encore de beaux jours devant lui à partir du moment où ses servants y croient et y investissent leur talent comme leur cœur...

Avec un line-up expérimenté et soudé, fort de ces six années de maturation artistique, Tony Vinci et SPEAKING TO STONES proposent ainsi avec "Elements", un album d’exception fait pour régaler les gourmands et autres amoureux du style. Faite de tensions mélodiques, de cassures et de variations rythmiques puis saupoudrée de soli guitaristiques virtuoses quand se ne sont pas les claviers qui s’y collent, la musique de ce drôle de combo inattendu peut s’avérer exigeante en termes d’écoute et n’est ainsi pas forcément à placer entre toutes les oreilles sous peine d’indigestion ou d’incompréhension. Les refrains volontairement accrocheurs ne suffisant pas, même s'ils la rendent agréable, à en faire une musique vraiment accessible. Je ne crois cependant pas que le but de Vinci eut été de produire un gros bouzin ultra populaire… Ça tombe bien ! Cette (petite) difficulté d’accès ajoutée à de micro-longueurs sur le pourtant très convaincant "Water" font que "Element" ne manque selon moi la perfection musicale qu’à un milliardième de poil près. Oui, NIME est exigeant, mais c’est que qui vous fait l’aimer !

Refermant doucement ce gros bouquin traitant de la théorie des quatre éléments née durant l’Antiquité mais ayant influencé jusqu’à l’astrologie moderne, je comprends enfin ce qui rend "Elements" aussi attrayant : l’équilibre ! Un équilibre que ne rompra sûrement pas le 5/5 que j’assume pleinement et attribue à cette très belle réalisation en espérant de nouveau entendre parler de SPEAKING TO STONES un de ces jours : t’as raison Tony, régale-nous et… Prends ton temps !

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   HAPLO

 
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- Andy Engberg (voix)
- Tony Vinci (guitare)
- Anthony Brown (claviers)
- Greg Putnam (basse)
- Mark Zonder (batterie)


1. Fire
2. Wind
3. Water
4. Earth
5. Quinta Essentia



             



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