Recherche avancée       Liste groupes



      
DOOM METAL  |  STUDIO

Questions / Réponses (1 / 0)
Lexique doom metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2004 Witchcraft
2005 Firewood
2007 The Alchemist
2012 Legend
2016 Nucleus
2020 Black Metal
 

- Style : Black Sabbath, Pentagram, Purson

WITCHCRAFT - Legend (2012)
Par DARK BEAGLE le 18 Juillet 2020          Consultée 2105 fois

Cinq ans, c’est le temps qui s’est écoulé entre le "Black Album" et "Load" pour METALLICA. Et durant ces cinq ans, il s’était passé des choses, les goûts avaient évolué, les personnalités avaient changé et ce qui était cool au début de leur carrière ne l’était plus forcément à ce moment là (au grand dam des fans). Cinq ans, c’est également ce qui sépare "The Alchemist" de "Legend" pour WITCHCRAFT. Et là, également, l’ordre établi a été bousculé, agressé et c’est une formation qui présente un visage différent qui revient. Différent ? Oui et non, tout ça en même temps et rien à la fois. "Legend", c’est un pas en avant pour des Suédois qui semblaient coincés dans un carcan au symbole ésotérique.

Première constatation, le groupe a signé chez le tout-puissant label allemand Nuclear Blast après avoir fait les beaux jours de Rise Above pour les trois opus précédents. Et forcément, cela sent des plus gros moyens mis à disposition, aussi bien pour l’enregistrement que pour la promotion. Déjà des voix s’élèvent. Signer sur NB, c’est le début de la fin, la prostitution d’une formation pour entrer dans des standards qu’aiment tous les metalleux. Bref, faire un pacte avec le Diable, avec pour conséquence de sortir des produits génériques. En tout cas, cela a permis à WITCHCRAFT de travailler avec Jens Bogren (OPETH, HAMMERFALL, PARADISE LOST…) qui a tout simplement boosté le son des Suédois.

Il y a également eu du remous au sein du line-up. Disons qu’à l’exception du bassiste Ola Henriksson et bien entendu Magnus Pelander, l’équipe a été complètement modifiée et ce n’est pas l’arrivée d’un guitariste que l’on note, mais de deux, ce qui va également beaucoup faire évoluer le son très Doom ’70 façon BLACK SABBATH (sans oublier PENTAGRAM, pauvres fous ! Sans la bande à Bobby Liebling, il n’y aurait pas de WITCHCRAFT). Bref, tout est en place pour que le groupe se réinvente, se trouve un son. Toute continuité avec ce qui a été fait précédemment pourrait être considérée comme un échec : il y a rarement autant de changements en interne pour au final rester sur un status quo.

Et pourtant, "Deconstruction" ne laisse pas entrevoir tant de changements que cela. C’est WITCHCRAFT, qui sonne de façon un peu plus Heavy que sur les opus précédents et qui semble s’écarter un peu de ses relents psychédéliques. En revanche, ce qui saute aux oreilles d’entrée de jeu, c’est que l’ensemble sonne plus énergique, l’aspect Doom est toujours présent, mais c’est surtout le côté Heavy Metal qui semble être mis en avant et niveau dépaysement, ce n’est franchement pas si mal que cela. Quand on se remémore l’étrange et décalé "Walk Between The Lines" sur l’opus précédent, cette ouverture-là est bien plus pertinente.

Mais attention à la suite ! WITCHCRAFT, ou plutôt Magnus Pelander, son âme damnée, va donner un grand coup de pied dans la fourmilière et nous balancer un titre que l’on ne voyait pas venir. Comme ça. Paf ! Directement à la seconde place (à la première, cela se serait appelé un suicide commercial ou avoir des cojones grosses comme des boules de bowling (*)). "Flag Of Fate", c’est un groove infernal sur une texture plus Hard Rock dans l’idée que purement Doom, ce sont également des riffs frénétiques et une ouverture musicale inattendue, qui fonctionne très bien. Et à partir de là, le disque est une ouverture sur les possibles.

Aucun morceau ne ressemble à ses petits camarades, chacun développe une personnalité qui lui est propre et surtout, qui est forte. Entre l’hypnotique "White Light Suicide" et l’aspect plus Psyché d’un "Ghosts House", il y a deux univers qui se télescopent sans pour autant se détruire. C’est un véritable travail d’équilibriste auquel se livre le groupe, qui explore les années 70 avec une facilité plus que déconcertante. Pelander est ici en état de grâce. Non seulement il réinvente le son WITCHCRAFT, mais il lui offre ce qui lui faisait le plus cruellement défaut jusqu’ici : une véritable personnalité dans sa globalité. Et c’est cela qui cimente le tout, qui crée la force de ce disque.

Et que dire du final de l’album ? "Dystopia" impressionne par sa maîtrise et ne serait la voix chaude de Pelander, qui rappelle parfois celle de Jim Morrison, on pourrait croire qu’il s’agit d’un inédit de "Sabbath Bloody Sabbath". Mais cela ferait presque sourire en comparaison à "Dead End", pièce lourde et puissante qui s’étale sur douze minutes et des poussières, toujours dans des tons proches des sidérurgies de Birmingham, et qui en devient épique tellement il se veut lancinant. Et ainsi s’achèvent cinquante minutes de haute volée.

Parce que oui, WITCHCRAFT et par extension Pelander frappe fort ici. Le groupe atteint un niveau où nous ne l’attendions pas forcément, même si "The Alchemist" montrait clairement une formation qui gagnait en puissance. Mais cinq ans séparent ces deux albums et ce temps a amené sagesse, régularité et une certaine forme de remise en question pour que nous assistions à pareille éclosion. Le nom de cet opus pouvait faire peur. "Legend". C’est viser haut, c’est faire une promesse à ses fans. C’est témoigner d’une certaine prétention également et là, il n’y a pas droit à l’erreur. Et il n’y en a pas.

Ce n’est pas un album parfait non plus, il y a bien un ou deux détails qui peuvent faire tiquer ou demander un peu plus de réflexion, mais tout semble couler de source. C’est bien pensé, bien exécuté, c’est solide. Pour ne pas dire brillant. À ce moment-là, WITCHCRAFT semble intouchable. En tout cas, il livre son disque référence, celui par lequel le groupe indique qu’il est vivant, qu’il s’appartient plutôt que de servir de vitrine pour un autre groupe à travers une multitude d’hommages. Et cela fait plaisir à entendre. Si vous ne devez en avoir qu’un, c’est celui-ci.


(*) Ce qui, nous en conviendrons, n’est pas pratique du tout.

A lire aussi en DOOM METAL par DARK BEAGLE :


The ORDER OF ISRAFEL
Wisdom (2014)
Le premier coup de trompe.




PARADISE LOST
The Plague Within (2015)
Un éternel recommencement

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Magnus Pelander (chant, guitare)
- Tom Jondelius (guitare)
- Simon Solomon (guitare)
- Ola Henriksson (basse)
- Oscar Johansson (batterie)


1. Deconstruction
2. Flag Of Fate
3. It's Not Because Of You
4. An Alternative To Freedom
5. Ghosts House
6. White Light Suicide
7. Democracy
8. Dystopia
9. Dead End



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod