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DOOM UNPLUGGED  |  STUDIO

Lexique doom metal
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2004 Witchcraft
2005 Firewood
2007 The Alchemist
2012 Legend
2016 Nucleus
2020 Black Metal
 

- Style : Black Sabbath, Pentagram, Purson

WITCHCRAFT - Black Metal (2020)
Par DARK BEAGLE le 1er Décembre 2020          Consultée 1741 fois

Magnus Pelander est un type étrange. Certainement mégalo par certains côtés, peut-être inconscient que toute tentative d’humour a du mal à pénétrer le cerveau humain. Déjà, l’artiste met entre quatre et cinq ans pour sortir un disque depuis "The Alchemist". Jusque là, pas (trop) de problèmes, les albums sont assez qualitatifs. Qu’il fasse une petite escapade solo acoustique en 2016, c’est louable également, rien à redire. Mais balancer un nouvel opus après une olympiade d’absence, l’affubler d’une jaquette blanche et le nommer "Black Metal", c’est déjà gentiment osé. Renouveler l’expérience unplugged au sein de WITCHCRAFT et sans musiciens pour l’épauler, c’est chiement chié, comme dirait feu Frédéric Dard.

Ceux qui attendaient avec impatience le retour de l’enfant terrible du Doom suédois n’auront plus à trembler : Pelander ne s’est pas tartiné la gueule de blanc et de noir et n’a pas troqué la pesanteur de sa musique pour les miaulements désincarnés du Black. Aussi, le nom "Black Metal" est ici complètement mensonger ; le disque ne fera même pas concurrence avec celui de VENOM, celui qui aura donné son titre à un genre entier. Mais passons, un peu d’humour n’a jamais nui à personne (enfin, faut pas trop en chatouiller certains quand même), ça sent le gag parce que personne ne trouvait quelque chose de satisfaisant pour appeler l’album ou quelque chose d’apparent.

Reste la musique. Et là, il y a deux solutions : soit le dépouillement de ce "Black Metal" vous transporte, soit il vous laisse de marbre. Dans mon cas, nous serions plutôt dans une espèce d’entre-deux un brin morose. Depuis "Nucleus", Pelander est donc seul maître à bord et il le prouve de manière magistrale ici en se mettant seul devant un micro et en appuyant sur la touche « Rec » d’un vieux magnétophone. L’enregistrement de l’album n’a pas dû mettre longtemps à être réalisé, tant il dégage quelque chose de cru, qui ne semble pas avoir été retouché en studio pour arrondir les angles, apporter une certaine profondeur ou gommer quelques petits détails. Cela sonne donc très live et c’est peut-être là le point le plus sincère de ce disque.

En effet, en tendant l’oreille, nous distinguons très bien quand les doigts de Pelander pincent ou grattent les cordes, comme un refus d’offrir un produit complètement lisse et par extension, aseptisé. Le chant de Magnus n’est pas toujours exemplaire non plus, comme s’il avait tout enregistré en une prise. Nous entendons très bien quand il reprend son souffle, rien n’est gommé, tout est brut, ce qui tranche avec les mélodies mélancoliques délivrées tout du long, parfois un peu téléphonées.

Le disque va faire illusion pendant un peu plus de cinq minutes, le temps d’un "Elegantly Expressed Depression" magnifique, qui nous offre une solide prestation de Pelander aussi bien à la guitare qu’au chant. Le genre de titre qui n’aurait pas dépareillé sur l’un des trois opus précédents, sans provoquer de baisse de régime. Nous reconnaissons tout de suite la touche WITCHCRAFT, dans cette simplicité du riff qui insiste plus sur la mélodie que sur la technique à proprement parler. Le morceau entame donc les débats avec beaucoup de mélancolie et déjà le moment le plus intense de l’album.

Le reste n’est pas forcément mauvais. Il y a même de belles choses qui s’échappent çà et là, comme "Free Country" ou "Sad Dog", mais globalement, l’ensemble est quand même assez terne. Magnus Pelander n’est pas un Cat Stevens ou un Paul Simon et il ne parvient pas à apporter tout le temps la profondeur dont ont besoin les morceaux, s’éternisant finalement plus sur la forme que sur le fond. Le meilleur exemple demeure "Grow", morceau-fleuve de plus de sept minutes qui ne parvient pas à toucher la corde sensible et ce à aucun moment.

Ce dépouillement n’est au final qu’une façade, qui va tromper l’oreille quand le contenu s’avère au final assez creux. Il manque peut-être un brin d’habillage malgré tout à cela pour lui insuffler ce surcroît d’âme qui manque cruellement à l’ensemble. Ici, l’esthétisme sans fard agit plus comme un leurre qu’autre chose et cela devient évident quand on commence à essayer de capter les gestes de la main de Pelander au travers des sons qu’elle produit en parcourant les cordes de la guitare, offrant une distraction à la fois étrange et nécessaire.

Sept petits titres pour trente trois minutes, le bilan semble assez maigre, surtout après quatre années de silence, pour un disque qui ressemble plus à un effort solo qu’à un réel nouvel album de WITCHCRAFT, dont nous reconnaissons l’ADN par intermittence, au travers la voix de Pelander ou par une construction qui n’est pas sans évoquer les œuvres passées. Après, que nous appréciions ou non le disque, il n’est pas certain que nous soyons encore prêts à attendre quatre ans pour un autre effort dans ce style, qui s’avère finalement assez stérile.

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   DARK BEAGLE

 
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- Magnus Pelander (chant, guitare)


1. Elegantly Expressed Depression
2. A Boy And A Girl
3. Sad People
4. Grow
5. Free Country
6. Sad Dog
7. Take Him Away



             



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