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SWALLOW THE SUN - When A Shadow Is Forced Into The Light (2019)
Par LYRR le 9 Juin 2019          Consultée 2666 fois

SWALLOW THE SUN nous a habitué aux reconversions. Il y a en effet eu des débuts très Doom, une suite de plus en plus mélodique et gothique, des digressions Dark Folk et Funeral Doom sur "Songs From The North I, II & III", pour ensuite repartir sur une nouvelle voie avec ce "When A Shadow Is Forced Into The Light". Il y a également eu la sortie en 2016 de l’unique album de TREES OF ETERNITY, projet parallèle de Juha Raivio avec feue sa chère et tendre Aleah (*), qui contribue à la redéfinition musicale du groupe. Ces différentes expériences musicales, couplées à la tragique perte de la compagne de Raivio, forment ainsi le terreau sur lequel nos Finlandais ont fait pousser ce nouvel opus que nous allons de suite explorer.

Ce qui frappe d’emblée lors de l’écoute est la légèreté de l’ambiance générale du disque. Les riffs ne sont que rarement écrasants ; ils caressent délicatement l’oreille, ils attisent les sens sans pour autant les déranger. Le chant clair prédomine, et des passages atmosphériques ponctuent l’œuvre, apportant un peu de calme après des refrains plus intenses. Le groupe (enfin, surtout Raivio) semble avoir trouvé dans sa composition un équilibre qui lui convient, entre ce qui relève du Metal pur et dur et ce qui tient plus du gothique, du symphonique ou du Folk. Un équilibre qui fonctionne dans l’ensemble, mais qui a parfois du mal à générer un véritable engouement pour cette musique peut-être trop personnelle.

Car il faut savoir que "When A Shadow Is Forced Into The Light" doit être interprété comme une manière pour Raivio de faire son deuil. Tout l’album parle d’Aleah sans la nommer : chaque mélodie, chaque riff, chaque plainte, chaque growl lui est dédié, tout comme l’entièreté des paroles, qui évoquent la perte et la souffrance (en particulier sur "Never Left"). Avoir cet élément en tête aide à mieux appréhender l’album : il est une ode à un amour disparu, et porte donc en lui une douceur qui se répand dans l’air au fil des notes, qui berce l’auditeur plutôt que de le plonger dans un univers de noirceur comme l’auraient fait certains albums précédents.

"When A Shadow Is Forced Into The Light" est lumineux, ouvert ; désespérément accroché à la terre, il tourne son regard vers les cieux, vers l’au-delà qu’il aspire tant à atteindre. L’œuvre est bercée d’un romantisme sobre qui transparaît au travers des choix esthétiques du groupe : emphase sur la douceur des émotions plutôt que sur leur violence par l’usage de différentes voix claires (en harmonie sur nombre de refrains), de violons ou encore de guitares acoustiques (sur "The Crimson Crown" en particulier).

L’ensemble est assez cohérent et reflète bien cette envie de montrer une face plus sensible que d’ordinaire : des titres comme "Clouds On Your Side" ou l’excellent "Upon The Water" sont d’une grande intensité émotionnelle, plus fragiles que par le passé. L’album manque toutefois quelque peu sa cible sur le titre éponyme de l’album (ce qui est dommage pour une ouverture) ainsi que sur les deux chansons de fin, qui ne font pas justice au talent du groupe pour composer des titres beaux, tristes et légèrement kitsch ; tant pis, l’on se réconfortera avec "Stone Wings" et son puissant final.

Cependant, la présence de quelques titres plus faibles que les autres (toute proportion gardée) n’est pas la faiblesse majeure de ce disque. Non, le plus gros défaut de "When A Shadow Is Forced Into The Light" réside dans ce qui fait son identité même, c’est-à-dire le fait qu’il s’agisse d’une création aussi personnelle pour Raivio. Ce dernier y a mis tout son cœur, toutes ses larmes, mais il n’y a, hélas, pas mis toute sa créativité. Après une œuvre aussi ambitieuse que "Songs From The North I, II & III", l’on pouvait s’attendre à plus de relief, plus de couleurs dans cette musique qui semble plate en comparaison. L’album est émouvant, mais l’on a parfois du mal à entièrement entrer dans son univers : on peut l’apprécier avec une certaine distance, mais l’immersion n’est pas suffisamment poussée pour que l’on se sente emporté par le flot des notes durant les 52 minutes qui le composent.

Finalement, "When A Shadow Is Forced Into The Light" laisse une impression un peu mitigée à l’auditeur : d’un côté, il contient nombre d’ingrédients qui font un bon disque de Doom, dont une histoire tragique à narrer, mais de l’autre il perd une partie de son potentiel et de son originalité en étant trop porté sur la douceur. Il y a des passages particulièrement prenants, en particulier autour du milieu de l’album, mais l’ensemble ne va pas assez loin dans ses idées : moins de retenue, plus d’intensité, que diable ! SWALLOW THE SUN a déjà souvent prouvé ses capacités par le passé, et il ne manquait pas tant que ça pour faire de ce disque un magnum opus, vu le matériel émotionnel à retranscrire.

(*) Pour plus d’informations, consulter la chronique de
"Hour Of The Nightingale".

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- Juha Raivio (guitare, claviers)
- Matti Honkonen (basse)
- Mikko Kotamäki (chant)
- Juuso Raatikainen (batterie)
- Juho Räihä (guitare)
- Jaani Peuhu (claviers, chant)


1. When A Shadow Is Forced Into The Light
2. The Crimson Crown
3. Firelights
4. Upon The Water
5. Stone Wings
6. Clouds On Your Side
7. Here On The Black Earth
8. Never Left



             



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