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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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ACOD [A.C.O.D] - To The Maelstrom (2015)
Par T-RAY le 19 Mars 2019          Consultée 1171 fois

"To The Maelstrom" est un album à vous flanquer des acouphènes. Ça n'est pas pour décrier le travail de Shawter, frontman de DAGOBA, aux manettes de la production de ses confrères marseillais, parce qu'il permet à ACOD d'avoir un très gros son pour la première fois de la carrière du groupe, mais tout de même… Sans avoir pris la peine de vérifier les différents niveaux sonores mais après avoir écouté une bonne vingtaine de fois le troisième opus studio des Phocéens à l'aide de plusieurs types de casques (filaires, Bluetooth), d'écouteurs (classiques puis intra-auriculaires) et de lecteurs, "To The Maelstrom" donne sérieusement l'impression que tout son contenu a été poussé à fond. Et ça ne rend pas l'analyse du bazar facile, parce qu'il faut du temps pour distinguer ses qualités et se rendre compte de son relief.

Alors quelles sensations le troisième d'ACOD procure-t-il, en dehors d'une certaine fatigue auditive ? Tout d'abord, celle que la formation a fait un sérieux pas en avant, sur le plan artistique. Alors que "Point Zero" puis "First Earth Poison" donnaient l'impression d'un groupe qui se cherchait encore en termes de style, même si le combo assumait un Metal aux influences très variées, qualifié par ses soins de “Blended” Metal, en 2014, un an à peine avant que sorte "To The Maelstrom", il semble avoir fait un choix : celui du Death Mélodique. Comme un symbole, le départ de Berserk, l'autre vocaliste du groupe depuis les débuts de l'aventure ACOD, a ouvert la voie vers des vocaux uniquement saturés. Fini les voix claires et c’est tant mieux car, bien que responsables des lignes les plus mémorisables des deux premiers albums, elles ont toujours paru un peu hors de propos dans la musique du groupe.

C'est donc à un ACOD plus extrême auquel on a affaire sur "To The Maelstrom" (ou "II The Maelstrom", tel qu'orthographié sur la pochette, ce que les paramètres de NIME ne permettent pas de retranscrire dans le titre). Et c'est le son d'une formation poussée dans ses retranchements par le susnommé Shawter que l'on entend ici. Celui qui leur a d'abord conseillé de sortir un E.P, intitulé "Another Path…" et paru dix-huit mois plus tôt, a sérieusement challengé la bande à Chris, JB, Fred et consorts, pour qu'ils sortent leurs tripes sur le disque. On retrouve d'ailleurs sur "To The Maelstrom" les cinq morceaux qui constituaient la tracklist de "Another Path…", lequel annonçait sans ambages qu'ACOD allait désormais emprunter un chemin différent. Nul besoin de revenir sur l'E.P, donc, car il suffit d'écouter "To The Maelstrom" pour comprendre que l'avertissement a été suivi d'effets.

Ce troisième album est autrement plus rude et brutal que tout ce qu'a pu proposer ACOD jusqu'ici. L'arrivée de Raph derrière les fûts en remplacement de Didier n'y est pas plus étrangère que l'influence de Shawter sur le son de la formation, d'ailleurs. Le bonhomme est solide derrière son kit et sa frappe musclée apporte un supplément de violence au Melodeath désormais ouvertement pratiqué par le quintette marseillais. Il suffit d'entendre des titres tels que "Another Path", "Death Breath" ou l'excellent "Cold", mélange très équilibré de puissance belliqueuse et de mélodie catchy, pour le saisir. Sur ce morceau, d'ailleurs, ça trémolote sévère et lorsqu'on l'écoute avec la pochette sous les yeux, le titre, l'ambiance qui s'en dégage et la sphère de l’artwork nous transportent presque sur une planète Hoth en pleine bataille entre l'Alliance Rebelle et l'Empire Galactique.

ACOD semble enfin se réaliser en tant que formation de Metal Extrême sur "To The Maelstrom", ce qu'elle hésitait encore à être franchement sur ses deux premiers opus studio. Ça transparaît sur l'ambivalent "Unleash The Fools", titre sur lequel Shawter, justement, vient poser sa voix claire – la seule de tout l'album – ce qui aurait pu créer un lien avec le passé récent du groupe sur le plan stylistique. Mais non, de ce côté-là, ACOD reste cohérent et résolument Melodeath. Et dans l'ensemble, même si c’est lorsque le groupe accélère la cadence qu'il est le plus violent, il sait tout de même l'être lorsqu'il ralentit le mouvement. Ainsi, il faut entendre un mid-tempo autoritaire (et non exempt d'accélérations létales) tel que "Way Of Death" pour saisir qu'ACOD finit (presque) toujours par trouver moyen d'imposer sa volonté féroce à l'auditeur.

Cette violence et la surpuissance de la production donnent, aux premières écoutes, l'impression qu'ACOD a perdu de sa capacité à produire de bons riffs, efficaces et facilement mémorisables. Sauf qu'ils sont bel et bien là et nécessitent un effort auditif supplémentaire pour qu'ils s'imposent enfin à nous. "To The Maelstrom" n'est pas un disque qui se dévoile spontanément et les morceaux qui le composent non plus. Enfin, un effort… Ceux du très accrocheur "Fallen" impactent l'auditeur sans crier gare ! Ainsi que ceux du bien ficelé "Crimson", qui prouvent qu'ACOD a retenu la leçon de style des maîtres du Death Mélodique dont il s'inspire fatalement, de manière consciente ou non. Mais d'autres morceaux du disque, toutefois, imposent plusieurs écoutes pour révéler l'efficacité de leur riffing. Ainsi en va-t-il de "Black Wings", de "Ghost Memories" – sur lequel Björn “Speed” Strid, de SOILWORK, vient pousser la chansonnette – et de "Rise", où les vocaux font beaucoup pour accrocher l'oreille.

Forcément, sur un disque de treize titres et de cinquante minutes bien tassées, il y a du filler, c’est inévitable. Pardi, même les grands albums de grosses pointures historiques du Metal contiennent leur lot de morceaux juste là pour faire le nombre et rares sont les chefs-d'œuvre absolus à n’en compter aucun. Alors sur un album-étape comme "To The Maelstrom", il ne pouvait qu'y en avoir ! "Abuse Me", par exemple, est obtus pas bien trop d'aspects (rythmique bourrine, absence de hooks de qualité, final atmo téléphoné). Le très groovy – et longuet – "Words Of War" peine à imprimer sa marque, d'autant que son riff Heavy ne brille pas par son originalité : il faut attendre son dernier quart et son fade out pour qu'il décolle enfin. Tout un paradoxe. Quant au morceau-titre, qui conclut l'opus, il est plutôt terne et aurait été avantageusement remplacé dans cette fonction par son prédécesseur direct dans la tracklist.

Avec son troisième album studio, cependant, ACOD repart sur de bonnes bases après un "First Earth Poison" mitigé, même si une production un poil plus aérée aurait sans doute permis à certains morceaux de se détacher davantage, comme les gratte-ciels d’une jolie skyline, et à nos oreilles de respirer un peu. Un certain déficit d'originalité, comme souvent dans le Death Mélo, pèse également sur le bilan de cet opus mais ça ne lui nuit pas foncièrement. Si le tout, cumulé, empêche toutefois "To The Maelstrom" de viser davantage d'étoiles, il y a largement, ici, de quoi apprécier le travail des Phocéens. Le combo marseillais est assurément sur la bonne voie : celle qui va lui permettre de décrocher une reconnaissance nationale et de dépasser son statut de challenger régional.

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- Fred (vocaux)
- Chris (guitare)
- Jb (guitare)
- Jérôme (basse)
- Raph (batterie)


1. Another Path
2. Way Of Death
3. Abuse Me
4. Ghost Memories
5. Words Of War
6. Black Wings
7. Rise
8. Cold
9. Death Breath
10. Unleash The Fools
11. Fallen
12. Crimson
13. To The Maelstrom



             



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