"The Funeral Of Hearts" est l’archétype de l’EP qui ne sert à rien et qui est limite du foutage de gueule. Réservé à un marché assez restreint (Allemagne, Russie et, bien entendu, Finlande), il ressemble à un single amélioré. Et encore, en comptant le clip inclus sur le CD, on se tape cinq versions de la chanson, ce qui devient rapidement lourd, ainsi qu’un remix de "Soul On Fire", un titre extrait de l’album "Love Metal".

Bon, pour être un brin sympa, "The Funeral Of Hearts" n’est pas un titre déplaisant. Ce n’est pas non plus un chef d’œuvre intemporel. Une bonne petite composition qui traîne ses guêtres du côté de "Razorblade Romance" pour les mélodies. On notera que la guitare électrique est plus présente que sur "Deep Shadows And Brillant Highlights", plus saturée également. Ce qui n’est pas pour déplaire. Oscillant entre la balade et le bon Rock (Goth) des familles, on se trouve en face d’un morceau qui tient plutôt bien la route et qui est plutôt de bon augure pour l’album à venir. Et ça passe très bien dans sa version radio. Dans sa version définitive aussi. Après, ça commence à devenir salement redondant.

Alors je veux bien, HIM nous propose ce titre de façon acoustique, mais il perd de son charme. On a l’impression que Ville Valo par en sucette dès qu’il essaye d’évoluer vers un registre plus aigu que ses graves habituels. Donc déjà une version de trop. Quant au remix Dr Dagon’s Dub, il est purement anecdotique, même si le groupe a jugé bon de nous fournir un autre titre pour varier un peu les plaisirs avant de nous le livrer.

Eh ben, parlons-en rapidement de "Soul On Fire", présenté ici dans sa forme Erich Zann’s Supernatural Remix. À la base, le titre se veut assez remuant, avec une guitare rêche bien comme il faut. Encore une fois, on note la volonté de HIM de revenir à quelque chose de plus rentre-dedans après le trop lisse "Deep Shadows…" sauf que là, on ne s’en rend pas vraiment compte, vu que nous nous retrouvons face à des instrumentations de type Electro. Un brin trop classique pour être vraiment passionnante.

Et il y a le clip. Qui met en scène Ville Valo. Beaucoup. Le groupe aussi. Un peu moins. Des shamans (ou d’autres gars du genre) et des types torse-nu dans la neige, qui nous donnent froid mine de rien. Et qui nous balancent donc la version radio de "Funeral Of Hearts", histoire de boucler la boucle. On peut se passer du clip. On peut se passer de l’EP également, si on poursuit dans cette logique.

Bon, vous l’aurez compris, cet EP est gentiment redondant. Le genre à rapidement fatiguer l’auditeur malgré ses vingt et une petites minutes. HIM aurait pu proposer une reprise, des prises live, peut-être un remix pour faire joli, un réenregistrement d’un vieux titre ou une version Heavy d’un extrait de "Deep Shadows…" mais non. HIM a fait dans la simplicité sur cet EP qui avait tout de l’objet collector et qui s’avère être un sacré pétard mouillé.