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HARD ROCK  |  COMPILATION

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1977 Foreigner
1978 Double Vision
1979 Head Games
1981 4
1984 Agent Provocateur
1987 Inside Information
1991 Unusual Heat
1994 Mr Moonlight
2009 Can't Slow Down
 

- Style : At The Movies, The Magnificent, Reo Speedwagon
- Membre : Lou Gramm , Mick Jones , Michael Schenker, Dokken, Black Swan, Black Sheep

FOREIGNER - The Very Best Of (1992)
Par BAAZBAAZ le 25 Septembre 2015          Consultée 3281 fois

J’ai volé cet album, et je me suis fais prendre.

Comme un idiot. A l’époque, j’étais ado, j’avais pris l’habitude de voler des choses. Des livres et des disques, principalement. Je pouvais me les payer, mais il y a avait le défi, la transgression, etc. Dans la petite ville où je vivais, ça devait se savoir. J’avais mis au point des tas de subterfuges, par exemple cacher les livres dans mes santiags (autre temps, autres mœurs...), mais je n’étais pas si malin que ça. Donc ça devait se voir et se savoir. Mais, étant fils de notable, les commerçants fermaient sans doute les yeux et regardaient ailleurs. Du moins j’imagine.

Avec ce disque-là, ma piètre carrière de voleur s’est stoppée net. J’avais entraîné un pote dans un supermarché du coin, lui disant que ça serait facile. Mais en fait je n’en savais rien. Ce que je ne savais pas, surtout, c’est que dans ce genre d’endroit des employés en civil étaient chargés de repérer les voleurs amateurs. Ils m'ont expliqué ensuite que c'était parce que les vacanciers de passage leur dévalisaient tous les préservatifs. Autrement dit je m’étais attaqué à un trop gros poisson. Donc ils nous avaient vu prendre les disques (en cassette, chacun le sien, mon pote avait pris MIDNIGHT OIL), les emmener dans une cabine d’essayage pour couper maladroitement au cutter le boîtier en plastique destiné à les sécuriser, et ressortir l’air de rien.

Nous avions poussé la stratégie jusqu’à acheter deux ou trois bricoles (des stylos...) pour passer à la caisse ni vus ni connus. C’est là qu’ils nous ont intercepté. La honte. Ensuite ? Discussion avec le directeur, peur du scandale, négociation... On a fini par passer l’après-midi à nettoyer une chambre frigorifique en échange de leur silence.

On a payé les disques, et on les a gardé. Je suis donc reparti, penaud, avec ma compilation de FOREIGNER. Je connaissais déjà l’album "4", mais je ne savais pas trop à quoi m’en tenir pour le reste. Le groupe avait une réputation vaguement ringarde. Un arôme 70s qui faisait un peu peur.

Alors est-ce que ça valait le coup ?
Oui. Car à peu de choses près, c’est bien la compilation ultime. Tout est là. Dans l’ordre chronologique, forcément. Les meilleures compilations ont les chansons dans l’ordre chronologique, car c’est le plus logique, le plus cohérent. On peut saisir l’évolution du groupe, les changements de style. On peut entendre le son se transformer au fil des époques, des modes, des producteurs. On revit de façon condensée l’histoire du groupe. Autant dire que dans le cas de FOREIGNER, c’est un banquet.

Tout est là, donc. On gravit les marches les unes après les autres : il y a "Cold As Ice", "Starrider" et "Blue Morning, Blue Day", les formidables pépites des premières années. Il y a "Hot Blooded", incursion décisive en territoire Hard Rock, et la planante "Double Vision". Puis l’entrée fracassante dans les 80s avec les tubes à la chaîne, la batterie odieusement gonflée par Mutt Lange ("Juke Box Hero", "Urgent"...), et la ballade terrible, monstrueuse, poisseuse, cannibale ("I Want To Know What Love Is")... Enfin, la déchéance, les synthés envahissants et les derniers tubes dont les Américains furent friands jusqu’au bout. Ultime signe de bon goût : aucune trace de l’album enregistré sans Lou Gramm.

A ce degré d’épure, avec un tel tri, on ne peut obtenir qu’un monument. Il y a bien quelques disparus notables ("Break It Up"), mais la qualité d’écriture, la justesse des arrangements et le talent explosif des musiciens (le chanteur, le guitariste... par ailleurs assez laids et peu glamours) dégoulinent le long de cette compilation lumineuse.

Pourquoi celle-ci, et pas une autre ? La même année, après tout, sort pour le marché US une version concurrente agrémentée de quelques (déplorables) inédits. Et dix ans plus tard, la compilation de 2002 est quasiment identique et tout aussi valable, même si les chansons sont dans le désordre. Mais celle-là, je n’avais plus l’âge de la voler dans un supermarché. Il suffisait, à la limite, de la télécharger. Voler de la musique, finalement, est devenu banal. Plus de transgression, de risque ou de honte. On ne mérite plus la musique comme autrefois, voilà tout. Il n’y a plus l’effort qui la rendait sacrée. Et ce "Very Best Of" de 1992, plus que tout autre, est donc bel et bien sacré. Inutile, futile, oublié, mais sacré.


(Spéciale dédicace à Cédric... encore désolé mon pote.)

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   BAAZBAAZ

 
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- Lou Gramm (chant)
- Mick Jones (guitare)
- Ian Mcdonald (guitare, claviers)
- Al Greenwood (claviers)
- Rick Wills (basse)
- Ed Gagliardi (basse)
- Dennis Elliott (batterie)


1. Feels Like The First Time
2. Cold As Ice
3. Starrider
4. Hot Blooded
5. Blue Morning, Blue Day
6. Double Vision
7. Dirty White Boy
8. Women
9. Head Games
10. Juke Box Hero
11. Waiting For A Girl Like You
12. Urgent
13. That Was Yesterday
14. I Want To Know What Love Is
15. Say You Will
16. I Don't Want To Live Without You



             



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