Ah BRAINSORM... Sont toujours vivants ceux là ! Les Allemands sont persévérants y a pas à dire. Malgré "Soul Temptation", véritable pépite de Power Metal, laquelle a marqué l’apogée du groupe en 2003, BRAINSTORM n'a depuis jamais su - pu ? - concrétiser malgré un "Liquid Monster" de qualité. Incapables d'accéder à l'échelon supérieur, la faute à une succession d'albums bien moribonds depuis 2005 ("Downburst", "Memorial Roots", "On The Spur Of The Moment"), ça commençait à faire, les Allemands de BRAINSTORM sont rentrés dans le rang, pour ne pas dire plus... Laissant même SYMPHORCE (l’autre groupe d’Andy B. Franck) leur exploser la face ("Twice Second", "Godspeed", "Become Death", albums que je vous recommande d'ailleurs). Heureusement pour BRAINSTORM (et dommage pour nous !), SYMPHORCE a depuis cessé d’exister après il faut le dire un album assez décevant ("Unrestricted"). Bilan : plus de concurrence entre les deux groupes et un Andy B. Franck qui peut désormais s’adonner à 100% dans BRAINSTORM.

Condamnés tout au plus à rester un groupe de seconde zone, les Allemands de BRAINSTORM reviennent pourtant en cette année 2014, avec un dixième album beaucoup plus pêchu que ses trois prédécesseurs et bien plus attrayant. De toute évidence, les Allemands ont fait le plein de Topset, la petite barre chocolatée des costauds. En effet, "Firesoul" renoue il faut bien le reconnaître avec la hargne, l’énergie ou encore la vivacité qui habitaient les albums que sont "Ambiguity", "Metus Mortis", ou encore "Soul Temptation". Pas certain d'ailleurs que la ressemblance entre l’artwork de ce nouvel album et celui de "Soul Temptation" soit totalement un hasard.

Les Allemands, qui ont du se rendre compte que leurs derniers albums n'avaient pas fait l'unanimité tant et si bien que BRAINSTORM ne suscitait d'ailleurs plus beaucoup d'intérêt (en France notamment), semblent cette fois s'être sortis les doigts pour nous concocter (enfin !) des compositions quand même beaucoup plus convaincantes et proches surtout de ce que le groupe composait au début des années 2000. Outre une certaine homogénéité et un certain classicisme au niveau des compositions (entendez par là qu'il n'y a strictement aucune surprise, aucune originalité, le groupe a quand même un peu de mal à se renouveler c'est un fait), "Firesoul" tient néanmoins et solidement la baraque.

La faute à des compositions de qualité qui pour la plupart, avoinent sévèrement à l'image de ce "Erased By The Dark" qui ouvre l'album avec brio. Cela faisait un petit moment que le groupe ne nous avait plus habitués à une telle entrée en matière (c'est à marquer d'une pierre blanche). C'est à un véritable mur du son qu'on a affaire avec ses riffs et rythmiques si caractéristiques (la marque de fabrique du groupe), ses subtils claviers qui ornementent l'ensemble et qui créent une certaine atmosphère, ses soli absolument flamboyants (la paire Torsten Ihlenfeld / Milan Loncaric est particulièrement affûtée) et le chant toujours aussi puissant et rageur d'Andy B. Franck qui flirte parfois avec le screaming.
Dans le même ordre d'idée, il y a "Descendants Of The Fire" qui ne fait absolument pas dans la dentelle avec ses guitares triple couche et là encore des soli et descentes de manches absolument vertigineuses, "Shadowseeker" au rythme très soutenu qui aurait très bien plus figurer sur l'album "Ambiguity" ou bien encore le très bon "What Grows Inside" et ses guitares acérées. Le thrashy et très accrocheur "Firesoul" est tout bonnement une belle mandale en pleine figure alors que l'agressivité des deux excellents Bonus Tracks, "Disappeared" & "Strangled", soutient largement la comparaison avec le reste de l'album.
Bien évidemment, BRAINSTORM sait aussi ralentir le tempo à bon escient et nous ressert les sempiternels mid tempi qui le caractérisent si bien, accrocheurs et mélodiques au possible à l'image de "Recall The Real" au chant presque grégorien en introduction, de "Entering The Solitude" bien qu'un tantinet classique, ou encore de l'ultra Heavy "Feed Me Lies", efficace à souhait et sans conteste l'un des meilleurs morceaux de l'album.

Alors si on regarde d'un peu plus près tout ça dans le rétro ? On s'aperçoit très vite que le contenu de "Firesoul" est sans aucun doute le meilleur matériel proposé par le groupe depuis "Liquid Monster" et sans aucun doute aussi le plus pêchu. La volonté première du groupe ? Remettre les pendules à l'heure et nous rappeler à nos bons souvenirs la teneur et le contenu qui ont fait le succès de "Metus Mortis" et/ou de "Soul Temptation". Pas un hasard d'ailleurs si le groupe a refait appel à Achim Köhler pour le mix et la production.
Pas étonnant non plus de voir BRAINSTORM se cantonner uniquement à nous sortir l'artillerie lourde (à défaut de savoir - pouvoir ? - se renouveler), à savoir des compositions pour la plupart en béton armé, franchement autoritaires et dotées de refrains rageurs et conquérants sans pour autant perdre de vue le coté mélodique de la chose. C'est mission réussie.
Cependant, on aurait souhaité voir BRAINSTORM prendre un peu plus de risques, créer davantage histoire d'apporter un peu d'eau fraîche à son moulin. Ça sera sans doute pour le prochain album, espérons-le !

Note : 3,5/5 arrondi à un très généreux 4/5.

Morceaux préférés : "Feed Me Lies", "Firesoul", "Erased By The Dark", "Disappeared".