Née en 1985 et aujourd'hui disparue, CHROMING ROSE est une formation teutonne assez méconnue en France. Il s'agit pourtant d'un combo influencé à l'époque par la scène speed metal germanique. Autrement dit, et pour faire très court, CHROMING ROSE officie ici dans un registre pas très loin d'un HELLOWEEN (époque "Keepers"). Cette ressemblance sera particulièrement flagrante sur les 2 premiers albums du groupe, en l'occurrence sur "Garden of eden" sorti en 1991, et donc sur ce "Louis XIV" qui marque les débuts discographiques (réussis d'ailleurs!) du groupe. La suite de leur parcours sera quelque peu différente musicalement parlant et ce dès 1992 avec l'album "Pressure", un très bon album de Heavy Mélodique ma foi, mais qui n'a quasiment plus grand chose à voir avec les débuts du groupe (même si quelques titres tel "Skyline in the world" rappellera indubitablement l'ancien matériel et donc du coup ce si bon coté "Helloweenesque"). Enfin, en 1997, avec leur 4ème album "New world" et un line-up largement remodelé, le groupe sera cette fois totalement méconnaissable. A noter qu'après 1999 et la sortie d'"Insight", leur dernier album, le groupe splittera.

Mais revenons-en à ce fameux "Louis XIV". Comme je le disais précédemment, CHROMING ROSE nous propose ici un power speed metal à la HELLOWEEN. L'ensemble de l'album est ultra mélodique et un peu fun à la manière des citrouilles ("Power & glory", "Louis XIV", "10,000 miles", "You and I"). Chaque morceau a d'ailleurs le don de nous faire chantonner à tue-tête ("Power & Glory", "10,000 miles et ses fameux sifflements ou encore le fameux titre éponyme de l'album "Louis XIV", son délicieux refrain : "Looouis XIV, Finesse and Force" et ses oooh, ooohh, oooh très festifs - Une réussite dans le genre!). Un signe qui ne trompe d'ailleurs pas sur la qualité de la marchandise.
Outre, ce coté très mélodique qui amuse bien la galerie, et qui n'est d'ailleurs pas pour me déplaire, CHROMING ROSE sait également se faire violence. Certains titres tel que "Gods of noise" par exemple bastonne sévère à coups de guitares particulièrement mordantes, agressives ou riffs "killers". Car question riffs qui tuent net, CHROMING ROSE s'y connait un minimum en la matière si l'on écoute par exemple l'introduction du fulgurant "Shoot the fox". Terrible et succulent!
Coté chant, Gerd U. Salewski, navique très régulièrement dans les aigus et nous délivre globalement une très belle prestation (agressivité, mélodie, hurlements) même si parfois (c'est rare quand même!), il arrive que sa voix déraille. Il n'atteint quand même pas la qualité vocale d'un M. Kiske.
Enfin, comment ne pas dire quelques mots sur le très bon boulot, ahurissant, du gratteux, S.C. Wuller qui nous délivre tout au long de cet opus des soli à couper le souffle : la plupart du temps ultra mélodiques et parfaitement en concordance avec les morceaux, et parfois un peu "fou-fou" comme sur "Shoot the fox" et son petit solo de basse bienvenu. On a d'ailleurs l'impression sur cet opus, que ses soli foisonnent de partout.

En bref, "Louis XIV" s'avère être un bien bel opus, qui a peut-être un peu vieilli (la production de l'album bien que correcte pour l'époque - Tommy Hansen aux manettes - n'est pas optimale) mais qu'importe! De par sa tonicité, sa fraîcheur, sa fougue, "Louis XIV" nous apporte en un peu plus de 47 minutes, du plaisir. Et c'est bien là le principal.