CHROME DIVISION était à la base un side-project censé amuser un peu le frontman de DIMMU BORGIR et ses potes, histoire de poser pour un moment son costume evil et d’enfiler un perf de motard. Aujourd’hui la formation en est à son quatrième album et fête au passage ses 10 ans d’existence.

Alors quoi de neuf chez ces fanas de MOTÖRHEAD ? Et ben justement on s’éloigne un peu, depuis le dernier album, de cet hommage, un peu trop appuyé, à Lemmy et ses copains. Le groupe prend des accents plus réellement Hard Rock à la GUNS N'ROSES, voire Glam à la MÖTLEY CRÜE. Qu’on se le dise ça sonne nettement plus FM qu’avant, mais le fait que ce soit très accrocheur ne fait pas de cet album un truc dégueulasse inécoutable.

Prenons "Endless Nights", la piste qui suit l’intro acoustique, sympathique mais dispensable. Dans cette chanson l’utilisation de la talk box surprend vachement, au premier abord j’ai cru que c’était un vocoder et j’ai eu très peur : j’ai pensé que le groupe avait viré dans un délire ultra popisant. Mais après une ou deux écoutes en fait ça rend super bien ! Alors oui on est bien loin d’un "Iron Fist" ici, mais c’est pas dérangeant, à part peut-être pour les über fans qui peuvent hurler à la trahison. Qu’ils se rassurent, il y a quand même de quoi les satisfaire : "Mistress Is Madness" est limite un plagiat de l’intro de "Overkill" et "Not Bet For Free" est là pour rappeler les influences Heavy du groupe, même si à chaque fois que j’entends l’intro j’entends quasi le même riff que celui de "School’s Out" d’ALICE COOPER.

Mais dans l’ensemble ouvrons les yeux, le groupe a choisi de rendre ses mélodies accrocheuses comme sur "(She’s) Hot Tonight" et en même temps d’explorer divers horizons. Ainsi il va s’aventurer à plusieurs reprises sur le terrain du Stoner avec "You’Re Dead Now" ou "On The Run Again" qui choppe au passage quelques sons très Country. Et même sur le chemin du Punk avec "ØL".Si en plus on précise que "ØL", en norvégien, signifie bière, la référence paraît évidente. Tout est décidément lié ! Et c’est donc avec un tatanage de fûts en règle que ce titre démarre rappelant d’un coup des DISCHARGE ou DRILLER KILLER avec une prod un peu plus soignée. C’est seulement lorsque Shady Blue vient poser sa voix éraillée qu’on a l’impression d’entendre du MOTÖRHEAD sous speed.

Tout cela c’est très bien mais on peut quand même leur reprocher quelques trucs. Du genre la ballade "Lady Of Perpetual Sorrow" qui sonne comme du NICKELBACK. Whoaw ça pique un peu quand même, déjà le morceau en lui-même est chiant, mais s'il faut en plus supporter ce chant mielleux... Vous savez ce genre de chant qui se veut à la fois méchant « parce qu’on fait du Rock » mais beau-gosse quand même « parce que ça va passer à la radio et que ça va me mettre en valeur ».
Bof bof quoi. Et puis certains titres comme "The Moonshine Years" ou "The Absinthe Voyage" ont beau être relativement bons, ils sentent le creux à plein nez, le remplissage quoi.

Alors dans l’ensemble, cet album est nettement plus varié que ses prédécesseurs, plus hétérogène, le groupe ne singe plus MOTÖRHEAD mais n’a pas pour autant trouvé une personnalité propre. Il bouffe un peu à tous les râteliers et mixe les trouvailles les plus catchy de chaque niche pour faire sa sauce. Ce qui a pour conséquence de légèrement troubler l’auditeur, qui risque d’assimiler assez rapidement ce skeud comme une galette sympa en guise fond sonore pour un barbecue entre motards, mais qui ne mérite pas sa place de disque de chevet.