Ce qui a toujours fait la force de CHROME DIVISION c’est son Hard-Rock distillé à la sauce Metal extrême. Trois ans après leur dernier album le groupe revient des terres scandinaves avec ce "3rd Round Knockout". Quelques changements de line-up ont eu lieu, mais aussi de gros bouleversements au niveau musical !

Pour parler franchement CHROME DIVISION s’est un peu assoupli, les riffs sont toujours portés par ce son rentre-dedans, mais ils se font légèrement plus accrocheurs et les refrains sonnent parfois très Pop. Est-ce vraiment un défaut dans le fond ? Ben la plupart du temps ça va, mais sur un titre comme "Join The Ride" c’est désagréable, on a l’impression d’entendre une sorte de VOLBEAT sous Valium… Tandis que sur "Satisfy My Soul" c’est une sorte de croisement entre KISS et NICKELBACK qui semble s’être incrusté sur l’album. Le refrain tue, il est hymnique à souhait je le reconnais aisément, mais le reste du morceau est plat et faussement méchant.

Mis à part ces petits bémols le reste de l’album est de qualité tout à fait honorable. Le groupe a gardé son côté Heavy qu’il avait adopté sur l’opus précédent : on l’entend bien sur "Long Distance Call Girl", sur le petit pont mélodique de "7 G-Strings", et sur l’intégralité de "Zombies & Monsters" qui ressemble à s’y méprendre à un morceau tiré de la disco de WASP. Mais surtout, CHROME DIVISION entretient cet esprit MOTÖRHEADien qui lui tient à cœur depuis ses débuts. On se retrouve encore face à des titres vus et revus tels que "Bulldogs Unleashed", "Unholly River" ou encore "Fight (Rumble’N’Roll)", mais qui sont toujours d’une efficacité monstre. Surtout le dernier morceau cité qui est un vrai défouloir: un refrain qui te fait facilement lever le poing, un pont très bien amené et des soli de furieux.

Mais ce n’est pas tout ! Là où le groupe surprend réellement c’est sur son morceau bluesy aux accents de CLAPTON: "The Magic Man". Ce sont 5 minutes de Blues cradingue à la sauce CHROME DIVISION qui passent à une vitesse folle. Le chant est à la fois suave et écorché, l’harmonica apporte une touche de folklore au morceau, on est très vite plongé dans le vieux bar miteux où les Blues Brothers doivent jouer derrière un grillage pour une bande de ploucs fan de Bluegrass. Tiens en parlant de Bluegrass et de Blues Brothers, la chanson suivante vous rappellera aussi un passage du film (le deuxième cette fois) car ce n’est autre que "Ghost Riders In The Sky". Cette reprise de Stan Jones, lorsque les Scandinaves l’interprètent, devient un joyeux bordel couillu à tendances Punk mais bourré de petits clins d’œil. En à peine 3 minutes 30 la formation a le temps de caser des breaks bien Thrashos, un final à consonances ACCEPTiennes, et en plein milieu du solo un extrait de "Peer Grynt" d’Edward GRIEG: "The Hall Of The Mountain King".

Rien de très révolutionnaire sur le papier mais au final le rendu est très digeste et le skeud passe tout seul. Après on accroche aux morceaux ou non mais l’ensemble a été pensé pour que ce soit un moment d’écoute agréable. Alors même si le groupe n’a pas inventé la machine à défriser le persil, il nous fait profiter d’un moment très sympa.