SEPTICFLESH fait l'unanimité avec ce digne successeur à "Communion", il conforte sa position du plus épique groupe de Death Metal. Bon, ok, « Péplum Metal » je veux bien ; ça fait kitsch, mais c'est évocateur, non ? Tant qu'à être dans le sujet, "The Great Mass" est chronologiquement bien pensé, car "Communion" sonnait très égyptien, alors qu'ici, on se rapproche de Rome et ses pains... et ses jeux. De bien belles images naissent instantanément de ce gros Death orchestral rond comme une barrique.

On a encore droit à des compos de grande qualité, à une brillante alternance entre les tubes en puissance ("Vampire", "Pyramid", "Rising", "Mad Architect") et les lentes processions avançant comme un convoi guerrier (les deux pièces du milieu... comme sur le dernier NILE). Si SEPTICFLESH se fait parfois trop easy listening, notamment avec ce "Rising" mou du genou, il se reprend illico avec de sombres et pesantes déclamations ("Apocalypse", entre autres).

Je pense enfin comme AAARGH : cette fois, ça va, "The Great Mass" est juste presque parfait comme ça. Mais est-ce que ça commencerait à sentir le réchauffé ? Est-ce que "Therianthropy" est un bon ou mauvais signe ? J'aimerais bien entendre dans le futur pour voir si SF réussira à éviter les écueils de la célébrité et du tournage en rond... Le risque est là, imminent.

En attendant, on ne crachera pas dans le potage de luxe, car SF poursuit dans son travail de démolition avec "The Great Mass". Un groupe sensas qui (ré)invente un genre à chaque album. Une autre invitation à décrocher de son petit monde pour se prendre du pain et des jeux dans la gueule.

Un gros 4 qui a envie de gonfler et qui y arrivera avec le temps.