“Mystic Places Of Dawn” et “ESOPTRON” avaient révélé le talent et l’originalité du Death de SEPTIC FLESH, brillant groupe grec dont la moindre qualité n’est pas son ambition aussi bien musicale qu’intellectuelle. Le superbe « Ophidian Wheel » avait quant à lui enfoncé le clou, en donnant à la cantatrice Natalie Rassoulis une place conséquente dans la musique du groupe. Aussi, et histoire de consolider sa reconnaissance bien méritée, SEPTIC FLESH se fendit-il en 1998 d’une vraie petite friandise...

« A Fallen Temple » ne saurait être considéré comme un véritable album. Divisé en trois chapitres, il offre un vaste panorama et nous invite à déambuler parmi les vestiges du passé autant qu’à embarquer pour un petit voyage annonciateur du futur du groupe : Entamant ce disque sur une première partie en quatre chapitres intitulée « The New Order », SEPTIC FLESH expose sa patte musicale, nous immergeant dans l’ennivrante qualité d’un Death qui se pique de plus en plus de gothique : « Marble Smiling Face » est un vrai tube, sorte de « Draconian Times » de PARADISE LOST qui aurait être visité par la lumière, tandis que l’entraînant « Brotherhood Of The Fallen Knights » signe pléthore de riffs et chorus somptueux, et approuve l’utilisation d’un chant clair étonnant en parallèle de la voix toujours aussi gutturale de Spiros.

Titre phare de cette première partie, « The Eldest Cosmonaut » est incontestablement le plus étrange morceau du lot, avec son ambiance éthérée, voire même vaporeuse, ses guitares cristallines et son duo chant masculin de Sotiris / vocalises saisissantes et haut perchées de Natalie. Quant à « Underworld Part I », qui referme « The New Order », nous ne devons y voir autre chose qu’une extension plus approfondie et audacieuse du mariage Classique/Opéra entrevue avec « Tartarus » sur « Ophidian Wheel ». Un titre à part qui annonce la scission à venir de SEPTIC FLESH, qui décidera pour son enregistrement suivant de concentrer l’aspect metal du groupe dans la seule entité SEPTIC FLESH, accouchant en parallèle d’une autre créature, CHAOSTAR, où cette facette théâtrale et symphonique trouverait à s’épanouir plus allégremment.

Pour en revenir au disque, SEPTIC FLESH nous offre une deuxième partie, « Testimonial », qui consiste en fait en un réenregistrement de son très rare mini-lp « Temple Of The Lost Race » daté de 1991. Quelle bonne idée ! SEPTIC FLESH pratiquait en ces heures originelles un Death d’une géniale originalité (déjà), truffé de riffs à la fois brutaux et immanquablement accrocheurs et singuliers, ainsi que de très intéressants claviers visuels et ténébreux. Un vrai délice que ces quatre titres, tous de très haute tenue, et qui profitent ici de la qualité d’une production valorisante.

Pour conclure, un court Troisième chapitre, « End Of The Circle », nous est proposé par le groupe, avec le deuxième volet de « Underworld », ainsi qu’une version dite « Dark » de « The Eldest Cosmonaut ». Bref, un disque vraiment unique que ce « A Fallen Temple », et un enregistrement qui pourra introduire favorablement bien des amateurs curieux aux différentes facettes de SEPTIC FLESH et de son Death unique et onirique. Excellent !