Quelle grosse merde !

Quelle infâme déjection, quel excrément répugnant ! Comment ne pas détester ce disque, que dis-je ce disque, cet insulte au goût ? Comment ne pas haïr un fatras de romantisme aux yeux bleus tout calcinés, d'égotrip répugnant, de pornographie scatophile, de ploucitude totale, et d'introspection pré mortem ? Ce patriotisme de bar-tabac ? National-anarchiste ! Et pourquoi pas anarcho-royaliste tiens, à quand une jam avec les copains du Lys Noir, qu'on s'enjaille un peu ? Va falloir s'expliquer avec les royalo-cathos par contre parce que Vive le Roy, d'accord, mais Satan Roy ça va mal se passer, Fafa d'amour : Alleye au bûcher !

Comment ne pas être dégoûté par une "çalope !" si peu capable d'appliquer sa doctrine de séparation des cultures qu'elle en vient à prêcher la suprématie Aryenne sur une musique "enrichie par la diversité" ?(*) Non, mais comment fait-il ? A t-on vu plus vulgaire, plus gras, que le solo de basse de la piste deux ; et ces samples ; et ces gros beats ? Un substitut phallique ? Où est passée ma Sanie ? Où est passé mon Moyen-Âge ? Et ma street cred' alors, comment écouter cette grotesque ignominie en public ?

"Sans quoi révéré Père Capet" ? Fais-toi plaisir, tu peux bien naviguer soixante minutes avec ton armada de riffs black – thrash – punk – ska – heavy – doom – mabite – mdr plus rutilants les uns que les autres, on ne te prendra pas plus au sérieux. Un natio sodomite ? Un rêveur immoral ? Un beauf poète ? Un skinhead mélancolique ? Un franchouillard de l'extrême plus-gros-que-la-vie sous perfusion d'hubris(**) concentré sucré ? Et puis quoi encore, pourquoi pas Houellebecq chanteur de variétoche ?(***)

Je peux vous le jurer sur tout ce qui est sacré, c'est à l'arbalète que Famine me force à l'écouter cet album. Je, incarnation révélée du bon goût ne pourrait souiller mes saintes oreilles de cet étron que sous la menace d'une arme possiblement létale. Et si en ma retraite où je reste caché, vous pourriez m'apercevoir par le trou de la serrure – vilains polissons ! - tour à tour tête-bougeant et puis affichant une mine compassée, douloureuse c'est assurément qu'il est la derrière-moi, ne me lâchant jamais de son regard mauvais, de son arbalète déglinguée, et son compère suédois – de Stockholm – est là avec lui : tout un syndrome !

Oui Famine se montre ici au faîte de sa déchéance, au zénith de sa folie, et pourtant même pas aussi malade que le dégénéré DIAPSIQUIR, ce n'est qu'une ordure oui, mais pas n'importe quelle ordure : la plus détestable des ordures, la plus grandiose, la plus injurieuse, la plus animale, la plus humaine, la plus magnifique, la plus merdeuse, et par conséquent vous le voyiez venir : "L'ordure à l'état pur".


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(*) Expression empruntée aux natiofachotrucs qui ne reflète pas les convictions de l'auteur etc, un petit ocazou ne fait jamais de mal
(**) ὕϐρις pour mes amis les τρυε.
(***) Blague à part, "Présence Humaine" vaut le détour.