C'était quand même une bombe à l'époque... La scène britannico-dépressivo-gothico issue du death nous arrivait en pleine face (PARADISE LOST, ANATHEMA et MDB) alors que le plat du jour était les PANTERA ET MACHINE HEAD.

J'avais été séduit par le morceau “The cry of mankind”, ce chant atone et déprimé sur fond de mélodies guitaristiques traînantes appuyés par une section rythmique discrète et ce clavier entêtant tout en avant... J'achetais l'album sûr de mon coup. Et hop catastrophe ! “The cry of mankind” dure 12 minutes (moi, qui avait été séduit par la version du vidéoclip qui est finalement très concise...), dont la moitié en bruitages interminables bah bah bah... Et ce guitariste puni, comme Sisyphe, à répéter les mêmes actions : 6 notes ad lib ! Pourquoi mettre ce titre en première piste et ainsi casser l'”écoute” ?!

Ça n'est que bien plus tard que j'ai accroché à cet album. La mélancolie sous-jacente, le travail mélodique des guitares et du violon, Aaron dépité, l'expression réussi du chagrin allié à l'amertume... Ces tempos lents.

Comment parler de ce disque, sans mentionner le rond, lent et accoustico-intimiste qu'est “Two winters only” ? Chef d'œuvre tout en sensibilité agrémenté de quelques passages électriques.

Alliance de simplicité, d'efficacité et d'immédiateté un disque intemporel, beau, triste et sensible à la fois.