"OU812" possède peut-être bien l’un des pires faux-départ du Rock. En effet, "Mine All Mine" n’est pas un très bon opener, ce n’est clairement pas sa place et "When It’s Love" est une ballade tellement sirupeuse et dégoulinante de claviers que cela en est presque gênant. Pour l’anecdote, ce disque fut mon premier contact avec le VAN HALEN période Sammy Hagar et j’ai arrêté l’écoute passé ces deux titres et il ne fallait plus m’en parler. J’y suis revenu des années plus tard, pour découvrir la suite, qui est quand même bien plus intéressante.

Un autre morceau est vraiment dispensable sur cet album : "Feels So Good", une autre place forte dédiée aux synthés qui vieillissent mal. Et "OU812" est clairement le disque où les claviers sont le plus détestable au sein de VAN HALEN, à mes oreilles. C’est simple, les morceaux où ils sont absents ou bien plus en retrait brillent de mille feux quand les autres sont relativement pauvres, pour ne pas dire mauvais. Sur "5150", ces derniers étaient pourtant nombreux, mais ils se fondaient mieux dans la masse, ils servaient totalement les morceaux tandis que là ils donnent l’impression d’être présents pour le décorum, donc autant s’en abstenir.

Parce que lorsqu’Eddie décide de prendre les choses en main au niveau de la guitare, il montre qu’il ne craint pas trop la concurrence dans ce domaine tant il est en maîtrise et feeling. "A.F.U" est un très bon exemple ; ce titre vient remettre les pendules à l’heure après deux titres plutôt mollassons, "Source Of Infection" est le « "Hot For Teacher"-like » du disque, avec un jeu de batterie très dense de la part d’Alex, "Finish What Ya Started" est plus chaloupé et permet à Hagar de livrer une prestation de haut vol. Tout cela est bien jubilatoire, la guitare prend ses aises et on l’apprécie d’autant plus quand le groupe se met au Blues sur la reprise du "A Apolitical Blues" de Lowell George, parce que c’est rare et que cela tranche avec le son de ce disque.

À noter toutefois que ce titre n’apparaît que sur les versions CD de l’album, la cassette et le vinyle ne la comptaient pas (cette période où il fallait du bonus pour bien vendre le CD, période qui précède celle où il fallait les bourrer jusqu’à ras-la-gueule et proposé ainsi des œuvres bien indigestes). Personnellement, s’ils l’avaient conservé à la place de "When It’s Love" ou de "Feels So Good", cela aurait été plus plaisant. Et j’avoue ne pas être contre une version plus courte de "Cabo Wabo", morceau qui se perd un peu à force de traîner en longueur comme il le fait.

"OU812" aurait pu être un grand disque de VAN HALEN, il n’est au final « que » bon par rapport à la discographie du groupe, bien qu’il surnage au milieu de pas mal de productions de combos de la même époque et qui doivent beaucoup à Eddie & co. Cela ne l’aura pas empêché de cartonner dans les charts. Si les années David Lee Roth ont été celles du fun, celles de Sammy Hagar auront été celles du pognon.