Bon, SUP, je le cacherai pas, je suis fan. Donc va falloir faire un réel effort de comparaisons pour pas foutre 5/5 à tous les albums, j'en ai bien envie mais ça serait absolument pas constructif..
On se retrouve maintenant en compagnie de "Room Seven", qui est la suite pas logique du tout de "Anomaly", lui-même suite illogique du "Cube". Pour une nouvelle orientation qui a de quoi surprendre son monde...

Beau digipack. Y'en a qui s'en foutent, mais j'en fais pas partie. Chez SUP, l'objet fait part intégrante de l'œuvre, vu à quel point c'est toujours ultra chiadé. 4 volets en croix, un visuel psychédélico-géométrique à l'asile, intrigant. Et dans le livret, allez, balance ton histoire traduite en 7 langues. Histoire bien plus terre-à-terre que d'habitude d'ailleurs, presque rationnelle, suivant des divagations d'un psy par rapport à sa patiente Anthéa. Ou pas.
Donc, on est dans le concret, finis les robots pratiquant l'éradication à la chaîne. Dans la musique ça se sent. J'ai tendance à clamer haut et fort que SUP n'est pas du Metal Froid, ben cet album en serait le parfait exemple. Prod chaleureuse et organique, ambiance confortable. Voix claire primant totalement sur la voix death, à peine plus présente que dans "Anomaly". Par contre, gros problème de mix qui nous met les guitares dans le placard du 3e étage. Mais on finit par s'y habituer...
Enfin presque.
Disons que ce mix zarbi plombe les morceaux les plus agressifs/catchy, en particulier le tout premier sur lequel j'ai un énorme blocage. Pourtant il est franchement pas mauvais. Mais nan, y'a un truc qui passe pas, "Deliverance" c'est pas pour moi...
Mais, une fois ce cap passé, c'est baffe sur claque au détour d'une grosse torgnole.
Bon, "Room Seven" est assez inégal. Mais quand c'est de la bonne, ça l'est pas qu'un peu !
A tel point que l'enchaînement des pistes 2 à 7 nous en fait tourner la tête.
"Bangs In My Head" et "World Of Cushions" sont particulièrement envoûtantes, avec un véritable pouvoir transcendant tellement confortable qu'on s'endort vautré en plein milieu des notes...
"Real Nature" est pour moi la tuerie totale de l'album, contrastée tout ce qu'il faut, avec des patterns de batterie jouissifs se renouvelant sans cesse et surtout un refrain en voix death beau à en chialer. Si, vous avez bien lu. Et il en reste. La title-track balance des influences "autres" avec un riff principal qu'on jurerait avoir déjà entendu. Et surtout faut pas oublier "Snake Eyes" qui pourrait passer sur RTL2 sans problème...

C'est bien beau tout ça, mais il manque des points. Sont passés où ?
Ben déjà j'ai dit que c'était inégal. Merde, "The Calling" et les 3 derniers morceaux, désolé mais ça coince. Répétitif et absolument pas intéressant.
Et aussi, c'est tout con, mais "Chronophobia", "Angelus", "Imago", "The Cube" et "Anomaly" sont mieux. Donc faut bien départager. C'est "Room Seven" qui prend parce qu'il n'est pas aussi constant que certains de ses frères. Tout en sachant bien évidement que c'est un bon gros 3 gonflé et boosté aux stéroïdes hallucinées.

En résumé, un bien bel album, nouveau véritable OVNI, comme absolument toute la discographie des Ch'tis. Mais, pas le meilleur, alors forcément faut bien saquer à un moment.
Très bonne première approche du groupe, obligatoire pour le fan, intéressant pour l'amateur.

3,5/5.