À travers les commentaires de cet album, il est à la fois amusant et déconcertant de constater l'étroitesse d'esprit inhérente au Metal en général qui devient insupportable depuis quelques années ; comme s'il fallait dénigrer tout le reste ou garder l'exclusivité d'un genre ou d'un groupe, pour rester protestataire ou anti-conformiste... Comme le disait si bien Mefisto dans son edito "Fusion/évolutions", le Metal est passé à l'âge adulte et on peut maintenant l'écouter avec objectivité sans considération de style !

Deuxième opus seulement (ne l'oublions pas) de 30 SECONDS TO MARS, "A Beautiful Lie" est le disque qui les a fait exploser sur la scène médiatique, malgré un premier opus intéressant mais encore trop inégal. Et on comprend pourquoi ! Outre la belle gueule (et la carrière d'acteur) de son chanteur qui se perçoit plus comme un musicien que comme un acteur (et au passage auteur/compositeur des 9/10 de la discographie du groupe), le groupe a des atouts à faire valoir. Car le père Leto a en plus un sacré grain de voix qui lui permet de tutoyer les sommets et de hurler comme bon lui semble en fonction de l'effet ou de l'intention désirée, en témoigne l'intensité de certains passages sur "The Kill (Bury Me)" leur plus gros succès à ce jour où encore "A Beautiful Lie", qui avec son atmosphère à la DEFTONES me donne aussi envie de hurler comme un possédé. D'autres, comme "The Fantasy" sont un peu à mi-chemin (car assez empreintes de l'ambiance du premier album) mais valent tout de même le détour, de par leur efficacité et leurs mélodies imparables. Le père Leto a d'ailleurs un frangin au jeu de batterie syncopé très inventif bien que pas forcément hyper technique et qui est sans doute l'autre élément très caractéristique de la musique du groupe.

Alors il serait faux de dire que l'album est bon du premier au dernier morceau, aussi faux qu'affirmer que c'est une bouse ! Combien de groupes rêveraient d'avoir un jour un album de cette trempe (surtout dès le deuxième essai). La fructueuse carrière d'acteur de Jared Leto a tendance à donner l'impression qu'il a déjà une longue carrière discographique derrière lui, ce qui n'est évidemment pas le cas.

Car avec des titres de la trempe d'"Attack", qui soulève les montagnes comme un bon vieux LED ZEP, "The Kill (Bury Me)", hymne pour minettes avec des parties vocales théâtrales magnifiques et d'une intensité rare, "The Fantasy", haletante ou encore "From Yesterday", la perfection mélodique incarnée, il faut admettre que le groupe dépote. Le visuel de ce groupe n'est pas des plus dégueu non plus. Car même si sur ce disque, ils appuient franchement sur le look Emo à grand renfort de noir sous les yeux, leurs clips sont tous de belles réussites qui apportent énormément aux morceaux. Écouter "A Beautiful Lie" avec ou sans le clip change la dimension de ce morceau. Il en est de même pour "The Kill (Bury Me)" ou Jared Leto affronte son double au passage le plus intense. Et ne parlons pas de "From Yesterday" ou encore des clips des autres disques tous aussi réussis.