La première fois que j'ai écouté l'album éponyme de la bande à Jared Leto, je fus plus qu'agréablement surprise : un disque frais, sorte de version réussie des derniers LINKIN PARK et d'une ambiance à la DEFTONES en plus lumineuse. Et surtout, le groupe avait décidé de ne pas jouer sur la présence du gossebo Jared Leto pour se faire connaître (difficile à croire, mais c'est pourtant vrai).

2005 : "A Beautiful Lie" sort et c'est le drame. Frustré de n'être qu'un acteur cantonné aux seconds rôles et probablement vexé du succès finalement modéré du premier album de son groupe, Jared Leto va tout faire pour que 30 SECONDS TO MARS cartonne : et vazy que j'affiche mon minois de mignon de minet de partout et que je sorte mon plus bel apparat de rock de pacotille : lunettes de soleil, maquillage, mitaines avec impressions tête de mort… difficile de croire qu'il approche de la quarantaine…

Et musicalement, entre les ballades puantes et les faux tubes en carton (quand tu compares avec le précédent qui ne contenait que des bons tubes, ça fait mal au cul), le groupe est prêt à tout pour s'attirer les faveurs d'un public plus large (suffit de voir qu'ils ne jouaient quasiment aucun morceau du premier album en tournée). Simplification à outrance des compostions, strictement rien n'est bon à garder (allez, peut-être "R-Evolve" et "Battle Of One" dans un moment de grande bonté). Les riffs sont mous, les refrains ne décollent jamais, les arrangements sont pauvres, et l'attitude insupportable de rock star de Leto finissent de ranger "A Beautiful Shit" au panthéon des disques les plus insipides de 2005.

Effectivement, le voyage dans l'espace aura bien eu lieu, mais seulement pour le disque : il a fait un très beau vol-planée entre ma platine et ma poubelle.