Si vous demandez aux fans de la première heure, le VAN HALEN avec Sammy Hagar est à vomir (j'exagère à peine). En revanche, ils ont parfois du mal à admettre que tout ce qui a été fait avec David Lee Roth n’était pas non plus exceptionnel. Mais Diamond Dave avait son charisme pour lui et forcément, il l’impactait sur ses enregistrements avec le groupe. Que certains fans refusent d’admettre que "Van Halen II" se traine un peu et qu’il n’a pas l’aura de son grand frère, je peux le concevoir même si je trouve qu’il s’agit d’un jumeau difforme. "Diver Down" me pose problème également.

Déjà, il s’agit d’un format bâtard, comme s’il s’agissait d’un EP présenté comme un LP. Imaginez : cinq reprises, quatre compositions originales et trois instrumentaux de moins de deux minutes… Cela part dans tous les sens et l’album peine à être accrocheur. Il lui manque un truc, genre de la personnalité, surtout après un "Fair Warning" qui en mettait encore plein la vue tout en étant très diversifié. "Diver Down" donne l’impression d’être un album de compromis et quand on sait que David et Eddie connaissaient de vives tensions entre eux, cela n’est pas très étonnant : entre concessions et titres imposés, "Diver Down" pue la bataille d’égo.

En réalité, l’album possède au moins un titre original, une reprise et un instrumental vraiment excellents : "Hang’em All" qui aurait mérité d’ouvrir l’album, "Oh, Pretty Woman" qui semble avoir été écrit pour David Lee Roth et "Intruder" qui se veut menaçant à souhait et qui aurait pu ouvrir un morceau nettement plus Heavy tant il fait monter la pression. Mais sa jonction avec la reprise précitée fonctionne à merveille. Le reste est déjà nettement plus sujet à débat.

Ainsi, "Where Have All The Good Times Gone !" ressemble à une erreur de casting. Parce que VAN HALEN a déjà rendu hommage aux KINKS de bien belle façon sur leur premier album et que celle-ci ne renouvelle pas l’exploit de pouvoir nous donner l’envie de nous briser la nuque à force de bouger la tête dans tous les sens. Ça manque de mordant, c’est trop tranquille. A contrario, le "Big Bad Bill" se veut bien plus intéressant puisque le groupe se fait Jazz en compagnie de Jan Van Halen à la clarinette, et accessoirement père des frères Eddie et Alex. En revanche DLR n’apporte pas grand-chose ici au chant.

Quand j’entends "Little Guitars", je m’attends presque à voir Christophe prendre la relève d’un David Lee Roth qui cabotine dans le vide. "Cathedral", bien que ne durant qu’une minute vingt, semble interminable et inconsciemment inutile, "Happy Trails" ne conduit à rien avec sa session a capela avec les musiciens qui clôture l’album sans éclat. Le reste est correct, sans plus. Il n’y a plus cette passion qui semblait animer les opus précédents. D’ailleurs, très déçu du résultat, Eddie se fera construire son propre studio, le fameux 5150, où il pourra devenir un control freak de sa musique, en commençant par imposer les synthés, contre l’avis des autres musiciens…