Ah mes bien chers frères, nous voilà à présent devant le testament de CORONER. Cinquième et dernier véritable album d’une discographie courte mais d’une qualité admirable. A se battre contre des moulins, on finit par perdre son âme, la gloire ne nourrit pas son homme, c’est donc la mort dans l’âme mais la passion chevillée au corps que les trois Suisses s’attellent à ce qui sera, comme ils le pressentent, leur dernier album. Certains bâclent cet exercice, il est rare que les dernières œuvres soient les meilleures.
Dans le cas présent, nous avons droit au chef-d’œuvre, pas moins. Un disque qui fait date dans l’histoire du Metal, et, à mon sens, une des œuvres les plus abouties de notre musique.
La pochette tout d’abord, énigmatique et arborant des teintes inhabituelles, est un prélude visuel d’un monde onirique et unique.

"Caveat"… Je vous défie de ne pas trouver quelque chose de spécial à ce morceau, une véritable pépite dont l’unicité jouxte l’ubiquité, une ambiance résolument différente ponctuée par des rires d’enfants… Car il y a quelque chose de dimensionnel dans ce morceau, dans ce skeud, inexplicable et irréel.
On y touche au sublime comme sur l’inexorable "Serpent Moves", on y côtoie l’indicible Lovacraftien sur "Paralysed Mesmerized", et son intro toute de béatitude et où la guitare de Tommy devient céleste. La dissonance exacerbée de "The Lethargic Age" nous rapproche des meilleurs moments de leurs cousins francophiles de VOIVOD.
Enfin, les blasts de "Grin" nous convient à la naissance d’un nouveau style mixant des éléments Metal et techno.

Ah, par ma foi ! Que nous voila comblés d’une part, et tellement déçus de l’autre ! Car ceci est le dernier élan de ce groupe original et juste essentiel du Metal.
Vous trouvez le monde injuste ? Bienvenue au club ! Prions juste pour que leur présence au Hellfest de 2011 ne soit pas qu’un feu de paille et que Tommy trouvera les mots pour motiver ses petits camarades.
La résurrection est pour bientôt, si Dieu le veut !