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THRASH METAL  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1987 1 R.I.P
1988 1 Punishment For Decadence
1989 3 No More Color
1991 2 Mental Vortex
1993 5 Grin

COMPILATIONS

1995 Coroner
 

- Style : Sadus
- Membre : Tar Pond, Kreator

CORONER - No More Color (1989)
Par CANARD WC le 25 Avril 2007          Consultée 14336 fois

Il y a quelques années, vous m’auriez dit : "No more Color ?", j’aurais répondu presque automatiquement : "Le meilleur album de CORONER, point barre !". C’était une évidence à l’époque pour moi. Je connaissais tous leurs albums et je les aimais tous, mais ce "No More Color" (NMC) sortait du lot selon moi. C’était la quintessence du groupe, une sorte de sommet stylistique.

Les années ont passé et j’ai digéré la discographie de CORONER plusieurs fois. Je ressens toujours cette impression de facilité à l’écoute de cet album, une sorte d’aisance "haut la main". D’aucuns diront "Fingers in the Noise".

Il est évident que "No More Color" reste l’un des albums les plus réussis du groupe, peut-être même le maître étalon du Techno Thrash. Mais avec le recul, cet album ne dépasse que d’une courte tête des albums comme "Mental Vortex" et "Grin". "No More Color" se présente comme une forme d’aboutissement du style ("Grin" étant le jusqu’au-boutisme). Là où "Mental Vortex" ne faisait que bredouiller la copie à grands renforts de riffs accrocheurs, "No More Color" se positionne davantage comme un point d’équilibre.

Tel un funambule au dessus d’un grand précipice, CORONER joue de l’équation entre "balancer la purée" et "affirmer son style complexe". Les avalanches de riffs et de plans déboulent d’un coin à l’autre de la galette à en étourdir un progueux ("Read My Scars"). Les mélodies sont grinçantes, les structures pénibles, les refrains poussifs. C’est un Thrash lancinant auquel on finit par s’habituer jusqu’à ce que le break mid tempo éclaire le morceau à des kilomètres à la ronde ("No Need To Be Human"), jusqu’à ce que le solo lumineux donne un sens nouveau à ce vaste chantier ("Die By My Hand"). Quand ce n’est pas tout simplement une bête accélération qui vous cloue sur place ("Read My Scars")...

CORONER déroule son Thrash comme un tapis dans lequel on finit par se prendre les pieds. Il s’agit bien là du Thrash le plus fascinant qui soit. De celui qui vous hante, vous marque et vous mange tout cru. Plus qu’une expérience, "No More Color" est un pamphlet à tous ceux qui pensaient que le Thrash n’était que bourrinage.

CORONER joue de cette ambiguïté en arborant avec complaisance une complexité déstabilisante. Même quand le groupe décide de changer un peu et de varier les plaisirs sur son dernier morceau ("Last Entertainement"), il finit par dérouter. La petite mélodie laisse place à un titre sombre et monolithique. Guitares furieuses sur voix outretombesques, solo dément sur ambiance mortuaire... Où sommes-nous ? Dans une stratosphère inconnue où CYNIC se prendrait pour SLAYER. Même ce morceau à bout de souffle est à la fois étrange, dérangeant et magnifique. Une conclusion terrible pour un album hors normes.

Avec "No More Color", CORONER se trouve au-delà du Beau. Au dessus de toute notion d’esthétisme musicale (DOA) : point de tubes, refrains et autres mélodies. Va falloir vous accrocher (la voix de Royce n’arrangeant rien à l’affaire, loin s’en faut).

Certains seront surpris.
Certains seront fascinés.
Certains feront la grimace.
Certains vont froncer les sourcils...
Parfois, tout ça à la fois.
Et c’est le problème de CORONER qui faute de consensus a su créer un Thrash génial mais sans repère, presque élitiste et d’une oppressante complexité.

Pourtant, le potentiel mélodique était là pour accrocher (Cf. passage "arabisant" sur "Mistress Of Deception"), mais on dirait que CORONER a tenu à saborder lui-même le navire en accélérant, en complexifiant, en torturant les quelques éléments consensuels de sa musique. Le Beau est volontairement enlaidi pour que la Technique soit et que le Thrash explose.

Note : 4,5/5

Morceau préféré : "Die By My Hand"
La curiosité : "Last Entertainment"
Ça tue : "No Need To Be Human", "Read My Scars"

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   (4 chroniques)



- Tommy T. Baron (guitare)
- Ron Royce (basse, chant)
- Marquis Marky (batterie)


1. Die By My Hand
2. No Need To Be Human
3. Read My Scars
4. D.o.a.
5. Mistress Of Deception
6. Tunnel Of Pain
7. Why It Hurts
8. Last Entertainment



             



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