Le troisième âge du monde des CORONER, avec un Marky Marquis sur la pochette, photographe d’art à ses heures perdues, et machine de guerre percussive Thrash dans la vraie vie. Album de la maturité, qui aurait dû être celui d’une consécration mondiale sans fioriture. Cet opus eut du faire des Suisses l’égal des plus grands et lui réserver une place de choix dans le Panthéon de l’histoire de la musique, sans doute plus, certainement pas moins…
Car le skeud est rempli jusqu’à la gueule de titres phénoménaux – oui, j’ai conscience que le terme revient assez souvent dans mes litanies pro Coroneriennes. Allez, en vrac et sans développer plus que de raison, nous avons là l’incroyable "No Need To Be Human", qui résonne encore et toujours dans ma tête décérébrée plus de 20 ans plus tard, quel refrain ! On y note un Royce plus présent, plus efficace, enfin à son aise dans son rôle de frontman, poste qu’il n’a jamais souhaité.
Mais c’est Tommy Baron qui occupe la place centrale de toute l’œuvre, il est partout, vole de droite de gauche, en haut en bas, avec facilité, grâce et décontraction, comme si tout ceci était d’une benoite simplicité. Pour avoir vu le groupe en concert cette année-là, bin croyez-moi, je n’ai pas osé toucher à mes grattes pendant un paquet de temps. Car écoutez donc "Die By My Hand" ou "DOA" ou "Read My Scars", vous aurez bien du mal à reproduire tout l’attirail des rythmiques du divin Suisse. Je ne vous parle même pas des soli, là on rentre carrément dans une autre dimension… Qui parle de Hammett, Mustaine, King ou autres Kisser ? Dans le monde du Thrash, Tommy est incomparable, il n’y a guère que Jeff Waters qui peut prétendre – mais certainement pas obtenir - à l’égalité.
Je terminerai sur ce titre apocalyptique qu’est "Last Entertainement", aux paroles prononcées par Marky, et je vous laisserai médusés devant ce refrain associant une guitare solo d’outre espace à cette voix a la résonnance moderniste.
Répétez donc avec moi : « Putain que c’est bon ! »