Régulier, SILENT VOICES sort son troisième opus, deux ans après un "Infernal" remarquable. J’ai été presque triste d’apprendre en interview, de la bouche de Michael Henneken, que le groupe avait eu pour volonté au commencement de ce second opus, de proposer des titres plus rapides et plus efficaces pour donner du rythme à ses sets live.

L’engouement infernal du second opus retomberait-il quelque peu sur ce "Building Up The Apathy" ?
Le groupe a souhaité ne plus avoir à faire de compromis, et sous la férule de son leader Pasi Kauppinen, s’est extrait de toute contrainte stylistique. J’y vois aussi une habile façon de s’éloigner un peu du Power Metal pratiqué par l’autre groupe d’Henrik Klingenberg, à savoir SONATA ARCTICA.

Un peu des deux pourrait-on dire. Si le côté Heavy permet au groupe de conserver de l’efficacité ("Corridors", "The Realm Of Flames"), on assiste à un retour en force de l’aspect purement progressif, à l’image du premier titre "World’s End" qui prend le temps de se développer d’une façon très DREAM THEATER-ienne sur fond de riffing haché ou encore cet inquiétant "Hollowed" qui évoque les grandes heures de SAVATAGE.

Le grand homme de l’album c’est Michael Henneken, qui d’exécutant des parties chant, devient véritablement leader-chanteur sur les morceaux de "Building Up The Apathy". S’il est parfaitement servi par des musiciens chevronnés, c’est grâce à lui qu’on tient enfin un titre fédérateur et instantanément mémorisable avec ce mid tempo "Blood Of Eden" à la mélodie entêtante et au pont atmosphérique de toute beauté.

À défaut de transformer l’essai, SILENT VOICES parvient à sortir un successeur honorable à "Infernal", tout en manifestant une volonté d’évolution notable.