En 2006, Rob Zombie est maintenant un artiste accompli : "House Of 1000 Corpses" et "The Devil's Rejets" ont trouvé des fans un peu partout chez les amateurs d'horreur. Et comme tout artiste qui ce respect, il aime expérimenter quand l'envie lui en prend. À l'instar de la pochette de ce troisième effort solo, "Educated Horses" est sans contredis l'album le plus sobre du bonhomme Zombie. Pas de photos malsaines, diminution marquante de séquences horrifiques en arrière-plan, on sauve seulement de la purge la musique Indus si typique de l'Américain. Si l'éviction temporaire de se qui faisait d'un album de Zombie un album de Zombie, restez tout de même assuré : le monsieur n'a rien perdu de son mordant. Néanmoins, il est assez clair qu'après deux albums aux concepts similaires (morceaux Indus entrecoupé de bande-son malsaine), le père Rob a voulu faire les choses un peu différemment. Bien sûr, ce nouveau style peu aussi s'expliquer par la venu du nouveau guitariste John 5 (qui contribue aux compositions) et Tommy Clufetos, deux musiciens de talent qui seront connus dans le futur dans d'autres groupes.

Les titres sont tantôts mid-tempo avec "17 Year Locust" ou "The Devil's Rejects"(frère spirituel de "House Of A 1000 Corpses"), tantôt catchy avec des relents Glam comme sur "Foxy Foxy" ou "The Scorpion Sleeps". Les amateurs qui se sont procuré les deux premiers méfaits seront relativement décontenancés face aux changements apportés. Suite à quelques écoutes, un constat s'impose : lorsque Zombie prend la décision de mettre le cap vers un chemin plus classique, une partie de ce qui faisait son charme et sa personnalité le quitte également, un peu comme les récents albums de MANSON par exemple. Loin de moi l'idée de réprouver ce changement de direction, mais il est clair que la nouvelle galette apporte moins de personnalité et rend le tout un peu plus stérile. Le milieu de l'album en particulier représente bien la difficulté de Zombie de sortir des chemins battus : "Let It All Bleed Out", "Death Of It All" et "Ride" sont des morceaux sans réelles personnalités qu'on s’écoute d'un mouvement de tête tranquille.

En fin de compte, "Educated Horses" est exactement à l'image de sa pochette : en demi-teinte. Pas un échec complet, mais on est très loin des deux premiers méfaits qui avaient fait la popularité du monsieur.

Morceau préféré : "The Devil's Rejects".