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HEAVY METAL  |  STUDIO

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- Style : Shaârghot, Black Cross Hotel
- Membre : Marilyn Manson, John 5, The Dead Daisies
- Style + Membre : White Zombie

Rob ZOMBIE - Educated Horses (2006)
Par BAAZBAAZ le 17 Avril 2006          Consultée 8021 fois

Rob Zombie, depuis des années, c'est la même chose. Les mêmes trucs, les mêmes ficelles pour refourguer la même musique, froide, sans émotion, certes énergique mais souvent monotone. Une sorte de rock bouseux et bas du front, lancinant et répétitif, planqué sous une grosse production et des riffs recyclés sans honte à chaque disque. C'est une imposture, de la poudre aux yeux. Il faut l'entendre pour le croire : l'enchaînement des morceaux, notamment de « 17 Year Locust » à « Let It All Bleed Out » est d'une fadeur rare ; c'est une collection terne de clichés fastidieux dont la seule vertu est cette fausse énergie lancinante, basée sur une rythmique que l'on aimerait décrire comme inexorable mais qui, tout en faisant illusion au début de chaque chanson, finit toujours par s'enliser. Rob Zombie, c'est le Rammstein du pauvre. Un même genre d'accroche : riffs couillus, chant cadencé, avec un côté glacial et mécanique. Sauf que Rammstein sait se renouveler, ou du moins balancer des refrains gras et entraînants qui sont la marque de fabrique de leur indus de supermarché. L'ami Rob, lui, n'a même pas ce talent. Et chaque album – forcément – est aussi décevant que le précédent.

Comment en est-on arrivé là ? Peut-on retracer objectivement la généalogie d'une telle supercherie ? Quand on entend « Ride », et juste après quand il faut ingurgiter – et dégurgiter aussi sec – l'inénarrable « The Devil's Rejects » et son douloureux tempo pseudo-groovy, on se dit que l'analyse mérite d'être un peu approfondie. C'est presque un devoir citoyen ; une œuvre de salubrité publique. Allons-y, donc. Il y a plus de dix ans sortait dans les bacs La Sexorcisto puis Astro Creep, les deux disques qui ont fait de White Zombie l'une des grosses machines commerciales des Etats-Unis. A un époque d'évolution des styles et de mutation de la scène métal, ces deux albums un peu vides mais malins ont pu faire illusion : on y entendait quelques bons riffs, une voix agressive et syncopée, et des petits samples horrifiques qui donnaient à l'ensemble une vague coloration indus. Et puis il y avait le packaging, l'imagerie un peu grand-guignol propre au film de série Z. Pourquoi pas, après tout. Sauf que très honnêtement, la musique ne laissait pas une trace impérissable, et tout semblait y être un peu… calculé. Les White Zombie, c'était un peu les Milli Vanilli du hard rock. Girl You Know It's True…

Déjà, à l'époque, le ver était dans le fruit. Déjà, les morceaux était moyens, et une prod bien carrée aidait à booster le tout dans les charts. Et puis Rob a dégainé les disques solo, ou plutôt devrait-on dire : Rob a dégainé le même disque solo trois fois de suite, en comptant celui-là. Et ce coup-ci, personne n'a plus trop envie de chercher à lui sauver la mise. Non pas que l'album soit mauvais sur toute la ligne. Le premier morceau, « American Witch », sans être original, s'écoute gentiment. Même chose pour « Death of It All », qui est de façon paradoxale le moins heavy et peut-être le plus intéressant. Rob Zombie cesse (parfois) d'y chanter comme un sous-Alice Cooper pour passer à du sous-Tom Waits un peu grippé. Le changement de registre brise un peu la routine infernale qui s'installe au fur et à mesure que défilent les chansons. Et surtout, surtout (surtout !), qu'on arrête de parler de la soi-disant efficacité des riffs, de trouver des excuses à cette musique qui serait – une fois le son monté à fond – entraînante, voire irrésistible. Désolé, mais réentendre pour la centième fois le même son, ce n'est pas irrésistible, c'est une torture.

Que Rob Zombie soit sympathique n'est pas ici en cause. Oui, c'est un personnage étonnant, qui joue deux ou trois décennies plus tard dans un registre proche de celui d'Alice Cooper. Et il ajoute une pincée de hype, une sorte de coolitude tranquille et multi-tâche (disques, remix des disques par des mecs tout aussi cool, films, etc) qui doit correspondre à peu près à la définition de ce qu'est un artiste chez nos cousins d'Amérique. Cela veut dire que l'on ne serait pas contre le fait d'aimer ses disques. On pourrait faire mine, oublier toute l'histoire du rock, effacer toute trace de ce qu'on a écouté jusqu'à présent. On pourrait abandonner toute forme de goût musical. Alors peut-être serait-il possible d'apprécier Educated Horses : si c'est le premier disque de métal que vous entendez, vous pourrez sans doute le supporter. Mais si c'est le second, alors il est déjà trop tard. Votre culture musicale est déjà trop étendue pour que Rob Zombie, dans ce domaine, mérite votre attention. Mieux vaut Rammstein qui, au moins, fait vraiment de l'indus et pas du gros rock yankee déguisé (quoi que) et qui, par rapport à ça, propose une musique incroyablement novatrice et diversifiée. C'est tout dire.

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   (2 chroniques)



- Rob Zombie (chant)
- John Five (guitare)
- Blasko (basse)
- Tommy Clufetos (batterie)


- educated Horses
1. Sawdust In The Blood
2. American Witch
3. Foxy Foxy
4. 17 Year Locust
5. The Scorpion Sleeps
6. 100 Ways
7. Let It All Bleed Out
8. Death Of It All
9. Ride
10. The Devil's Rejects
11. The Lords Of Salem



             



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