Le 16 juin 2012, j'étais au Hellfest et j'ai assisté en direct à un passage à tabac en règle d'un auditoire médusé par un groupe américain de Thrash Metal : DEATH ANGEL.
Ils venaient jouer leur premier album en intégralité et dans l'ordre, pour fêter les 25 ans de "The Ultra-Violence" datant de... 1987.
DEATH ANGEL est une référence incroyable dans le Thrash de la Bay Area : une bande de gamins avec des racines issues des Philippines se regroupe en 1982, enregistre une démo avec Kirk Hammett à la production en 1985 après l'avoir rencontré deux ans plus tôt, permettant inévitablement l'enregistrement d'un premier L.P alors qu'aucun des membres n'a encore vingt ans... le batteur Andy Galeon est même âgé de 14 ans !
Pour quelle raison dois-je vous préciser tout cela ?
Tout simplement car "The Ultra-Violence" est absolument monstrueux de maturité pour à la fois un premier essai (largement transformé) et surtout pour des musiciens aussi jeunes.
C'est bien simple : tout est en avance sur son temps que ce soit l'artwork, brillant car minimaliste et terriblement clair, la diversité du travail, sa qualité des morceaux et leur efficacité mais surtout le niveau technique de ces gamins !
Les hurlements sur "Kill As One" sont hystériques, le riffing d'une speederie démente, les choeurs dans les règles de l'art (toujours "Kill As One", vous aurez compris que j'adore ce titre), des soli efficaces et j'en passe.
J'en oublie presque de préciser que DEATH ANGEL propose un Thrash très rapide, un Speed Thrash donc, qui sonne comme "Kill'Em All" de METALLICA ("Thrasher" et son côté "Metal Militia") mais fortement influencé par ANTHRAX avec ce côté riffing "happy" et une voix qui se rapproche de celle de Joey (l'incroyable "Misères Of Pain")... avec des petits morceaux de SLAYER, période "Show No Mercy" ("Thrasher"). Pas mal non ?

Bien évidemment, le titre "The Ultra-Violence" est une folie totale : oser un morceau de 11 minutes, instrumental, Thrash Metal jusqu'au bout des ongles, sans aucune longueur, personne n'a fait aussi bien depuis !

Au final, le seul défaut de "The Ultra-Violence", c'est son année de naissance : en sortant en 1987, il sera toujours associé à la seconde vague, avec TESTAMENT par exemple, ne permettant pas une véritable reconnaissance car trop souvent comparé...
Plus sérieusement, un peu moins fan de "Final Death" mais histoire de chipoter, ce qui explique que je n'arrive pas à lui placer la note maximale.

43 minutes de Thrash Metal en huit titres ? Comment se priver d'un tel menu ?

Note réelle : un 4,5/5 bien burné.

Top : "Kill As One, "The Ultra-Violence", "Mistress Of Pain".