La meute de loups est de retour…
De retour aussi bien sur l’artwork de ce "Humanicide" que dans le line-up dont la stabilité est posée depuis quatre albums désormais. On retrouve donc dans ce changement dans la continuité une nouvelle fois aux manettes Jason Suecof. C’est donc d’ailleurs la première fois que le groupe enregistre un L.P avec le même line-up plus de trois galettes. Formule gagnante ?

Sans grande surprise, pas grand-chose à se mettre véritablement sous les crocs : les Américains sont toujours en course pour nous proposer un Thrash Metal assez linéaire et sans surprise, sans l’hostilité et la furia des toutes premières années. Mais cela vous le savez parfaitement si vous suivez la discographie du groupe. Il en découle des morceaux efficaces, très bien produits et aux sonorités rondes et chaudes. C’est toujours le cas mais DEATH ANGEL malgré son "âge" sonne toujours aussi "moderne".

Le titre "Humanicide" qui ouvre l’album ne laisse pas planer le moindre doute : on retrouve une influence proche par exemple de DESTRUCTION. Le riffing lead est malin mais terriblement classique. Les soli agréable mais sans dinguerie. La voix de Oseguada a véritablement suivi les époques et fait preuve et démonstration d’une sacrée capacité d’adaptation : il semble évident que le gaillard peut œuvrer dans un Thrash bien classique entre un MEGADETH ou un SLAYER tout en fleurtant allègrement avec le Metalcore moderne actuel notamment. Pourtant, un morceau comme "I Came For Blood" semble fortement influencé par un MOTÖRHEAD sous speed avec ici une voix plus aiguë. Il propose d’ailleurs une prestation plus grave sur le titre bonus "Of Rats And Men" qui n’est pas forcément à retenir.

DEATH ANGEL ne révolutionne donc rien ici. "Humanicide" alterne entre un Thrash assez traditionnel ("Ghost Of Me" avec ses chœurs) et plus moderne par moments. Le groupe y distille du mid-tempo agréable mais sans grand intérêt ("Immortal Behated" bien trop longue, "Revelation Song" ultra répétitive et au refrain ultra pénible). À mes oreilles, c'est clairement "Divine Defector" qui surnage clairement au dessus du lot et constitue le titre vraiment Top 1 ici. Sincèrement peu attaquable mais toutefois sans bien d’audace, ce neuvième album studio n’arrive pas à marquer ni véritablement à mettre en valeur plusieurs titres dans cet ensemble plutôt homogène.
Évidemment, les soli sont intéressants et virevoltants, je ne peux que vous citer "Ghost Of Me" mais surtout car mon Alexi Laiho (CHILDREN OF BODOM) y est un guest majeur, mais sans retourner la table et révolutionner le genre dans les autres titres pour autant.

Certes frais et fleurtant parfois vers le Heavy Metal, à d’autres moments le Death Mélodique (l’intro de "Divine Defector" me fait parfois penser à du AT THE GATES), DEATH ANGEL fait honneur à sa carrière et à son engagement sans faille au service du Thrash depuis 1982. De toute évidence ici l’un des historiques qui mérite le respect des vrais mordus du genre notamment.

Au final, une livraison trop moyenne, certes proprette mais sans éclat. Fade pourrait vous venir à l’esprit mais c’est bien là que DEATH ANGEL est déroutant : il est difficile de crier au scandale tant on peut mesurer le travail proposé ici. Le processus de création semble toutefois reposer toujours sur les mêmes, à savoir les paroles de Mark Osegueda et des musiques de Rob Cavestany. Les écoutes s’enchainent et une forme d’ennui s’installe : ce sont bien des titres marquants qui sont attendus pour cet effort et qui font clairement défaut.

Note réelle : 2,5/5.

Top : "Divine Defector", "Humanicide", "Ghost Of Me" mais vraiment histoire de vous en proposer ici...