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NEO METAL  |  STUDIO

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Lexique neo metal
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2000 1 The Sickness
2002 2 Believe
2005 Ten Thousand Fists
2008 Indestructible
2010 Asylum
2015 Immortalized
2018 Evolution
2022 Divisive
 

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DISTURBED - Believe (2002)
Par BAAZBAAZ le 8 Octobre 2006          Consultée 3162 fois

Quelques années ont passé depuis la sortie de Believe, et il est possible aujourd'hui de mieux appréhender ce disque, de le juger de façon sereine et objective. Sans préjugés, sans volonté d'alimenter tel ou tel débat immature sur les qualités de tel ou tel style de metal plus ou moins à la mode. En se concentrant sur la musique, on peut dès lors envisager de juger Believe pour ce qu'il est, et non pour ce que l'on voudrait qu'il soit. Un peu de discernement critique, un soupçon de détachement, et le jugement s'en trouve rehaussé d'un zest de lucidité. Bien sûr, à l'époque, il est évident que toute la difficulté résidait dans la terrible originalité de cette œuvre à part : face à un événement, à l'irruption de quelque chose de totalement original et jusqu'alors inconnu, il est compréhensible que l'esprit humain, rétif à la déstabilisation, manque la nouveauté. Qu'il se contente de lieux communs puisés dans l'air du temps, c'est-à-dire de la haine très subjective et irrationnelle du metal alternatif, que seul les français, par facilité, appellent encore le neo-metal.

Depuis, les polémiques se sont apaisées, et n'importe quel amateur de rock a compris que le « neo » était une source de renouvellement précieuse pour le metal international. Sa diversité, sa richesse, sa soif de mélanges et d'expérimentations (et de pognon, certes) en ont fait un genre phare que seuls quelques puristes rétrogrades, arc-boutés à leurs vieilles rengaines désuètes et intégristes (ha, le bon vieux temps du hard rock de papa), ne parviennent pas à saisir dans toute sa formidable inventivité. Aujourd'hui, alors que l'on se rend compte et que l'on admet finalement un peu partout que le « neo » a sauvé le metal, il est possible de jeter un regard respectueux sur un disque qui a marqué d'une empreinte indélébile l'évolution du rock. Et ce d'autant plus que l'on sait aussi qu'il n'était finalement qu'une étape, un palier à franchir, à destination du chef d'œuvre qui a suivi : maintenant que Ten Thousand Fists a placé la barre encore plus haut, maintenant que Disturbed s'est installé sur le trône très disputé du heavy metal, on comprend mieux le rôle clef joué par Believe.

Ce disque fut, tout d'abord, une incroyable prise de risque. Disturbed avait connu un succès foudroyant avec The Sickness, son premier album. Un album âpre, dur, aux sonorités électroniques marquées. Un machine de guerre qui puisait sa force dans le hardcore et dans l'indus. Mais Believe fut le contre-pied exact de ce que les fans attendaient alors : ce fut un virage mélodique intense, dramatique, la hargne d'un groupe capable de se réinventer, et soudain de découvrir une nouvelle façon de jouer du metal. Et que Ten Thousand Fists ait été ensuite une fuite en avant aussi incroyable que géniale, prouvant que Believe malgré ses qualités extrêmes n'était encore qu'un coup d'essai, n'ôte rien à son caractère décisif. Un grand chanteur venait de naître – le très charismatique David Draiman – et sa voix unique allait devenir le symbole du groupe : ses phrasés envoûtants, inscrits dans une cadence hypnotique inimitable, devenaient les fondations d'une pulsation musicale sinueuse, énergique et saturée d'émotions. Subtile malgré des apparences simples et directes.

Beaucoup furent frappés par autant de personnalité et d'identité : Disturbed venait de créer un son absolument unique. Et même si le groupe est allé depuis encore plus loin, les « Liberate », les « Breathe » gardent encore aujourd'hui une saveur troublante et ensorcelante. Ce mélange étrange d'agressivité et de fatalité, ces compositions syncopées, à la fois froides – cliniques – et brulantes, ces breaks vertigineux, passent avec une facilité désarmante l'épreuve du temps. Le riff épique de « Remember » demeure fascinant même après tant d'années, de même que les couplets de « Mistress » et l'ambiance délicate et sauvage qu'ils distillent. Parfois, quelques rides apparaissent, notamment à la surface de « Prayer » qui ouvre le disque de façon un peu plate, ou encore de « Intoxication », assez faible. Mais Disturbed n'a jamais sorti d'album parfait, voulant toujours trop en faire. Simplement la quasi-perfection de Ten Thousand Fists fait à présent ressortir un peu plus les défauts d'un Believe plus inégal. Mais après tout, Appetite For Destruction l'était aussi…

En 2002, il n'était donc pas si facile d'apprécier Believe. Sa brutalité tranchante devait cacher ses nuances et ses méandres à ceux qu'une écoute superficielle pouvait satisfaire. Ce disque était destiné à ceux qui sont capables d'écarter leurs préjugés, d'entendre la musique au lieu de l'étouffer sous ces poses un peu maniérées de mélomane réactionnaire dont sont friands les pourfendeurs du « neo ». Believe fut une révolution dans le monde du metal. Une petite révolution, une convulsion annonciatrice des explosions à venir. Mais comme toute révolution, dans quelque domaine que ce soit – art, mentalité, politique – elle produisit ses retardataires, ses pamphlétaires aigris par la modernité, enivrés à la simple idée d'un retour à l'ordre ancien. Sans doute en existe-t-il toujours, même si les années ont passé et que le tribunal de l'histoire a tranché définitivement et sans appel en faveur des Disturbed, des Korn et Slipknot… Sans doute existe-t-il toujours des détracteurs qui, par réflexe, ont fait du rejet de ces groupes un gimmick lancinant. Après tout, aucune révolution n'est infaillible…

Robespierre aussi, en son temps, a eu du mal à finir le boulot.

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   (3 chroniques)



- David Draiman (chant)
- Dan Donegan (guitare)
- Mike Wengren (batterie)
- John Moyer (basse)


1. Prayer
2. Liberate
3. Awaken
4. Believe
5. Remember
6. Intoxication
7. Rise
8. Mistress
9. Breathe
10. Bound
11. Devour
12. Darkness



             



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