On peut dire que ce deuxième opus se sera fait attendre ! Quatre ans, c’est long quand on est un jeune groupe. Personnellement, j’ai arrêté de compter les minutes au bout de deux ans. À 191 844 000, on finit par perdre le compte de toute façon. Je pensais même que "The Hunter" serait le seul méfait des Suédois et qu’ils sont partis sur ce coup d’éclat (moins tagada tsoin tsoin qu’une bonne partie de la scène, ils n’ont pas eu le succès mérité il faut dire). Puis arrive ce "Evolution Purgatory". Le truc auquel on ne s’attend pas du tout ! Mais cela fait plaisir, comme de revoir un pote perdu de vue complètement par hasard dans la rue (aujourd’hui, saurions-nous le reconnaitre avec les masques ?).

Et pourtant, les retrouvailles ont été difficiles. Je n’ai pas aimé ce disque à la première écoute. PERSUADER semblait avoir perdu la fougue qui caractérisait "The Hunter", cette force de caractère qui dressait un doigt face à la critique qui aurait souhaité quelque chose de lisse et de plus mignon. Mais PERSUADER, ce n’est pas mignon. PERSUADER, c’est hirsute, ça sent sous les bras, ça rote, ça pète et c’est aussi fleur bleue qu’un… qu’un… euh… qu’un Batman en train de tabasser le Joker. PERSUADER, c’est le mauvais garçon de la classe, mais c’est lui qui fait craquer les filles. Dans lesquelles je m’inclus. Et je change de paragraphe, ça devient n’importe quoi ici.

Bref. Déçu à la première écoute, mais quelques autres ont suffi à me convaincre au final que ce n’était pas si mal finalement. Certes, la prod est un peu plus soignée, ça tabasse légèrement moins, mais ça continue à envoyer de sacrées décharges. Les compositions sont peut-être moins aventureuses aussi, ça va plus facilement droit au but, il y a un peu moins de moments de folie brute, mais bon, avec l’âge, hein ! En revanche, PERSUADER continue à jouer les bad boys en se rapprochant par moment de riffs un peu Thrash ("Turn To Dust") ou en retrouvant la patate qui caractérisait The Hunter ("To The End").

En revanche, la relecture de "Fire At Will" ne sert pas à grand-chose. Ça s’inscrit dans la continuité de l’album, mais je lui préfère toutefois l’originale qui a ce parfum d’authenticité barbare à nulle autre pareille. Et la pochette est sacrément moche aussi. Enfin, on sent que le budget alloué au disque n’est pas passé là-dedans. En plus, elle est un peu trompeuse dans le sens où :
1. Elle fait songer à celle d’un combo de Thrash
2. Elle n’a rien de joli, arc en ciel, licornes ou armure rutilante pour faire référence au Power Metal.
3. Je suis mauvaise langue.

"Evolution Purgatory" reste un très bon album, très direct, toujours bien in your face, plus policé que le premier qui reste intouchable pour ceux qui aiment le Power Metal quand il est méchant et qu’il fleure bon le BLIND GUARDIAN (en plus simple et moins épique toutefois). Franchement, entre "Reckoning Night" et ce disque, mon choix est fait et un jour, je vous parlerai plus en détail de l’album de SONATA ARCTICA (quand je serai certain que Jeff n’a pas de problèmes cardiaques. Je m’en voudrais s’il lui arrivait quelque chose). Après, je dois bien avouer que l’affaire se corse pour PERSUADER…