Ah… 1984… Voilà typiquement l’album qui brille de mille feux malgré un petit côté bras cassé assez flagrant. Son grand point fort ? Sa pochette que l’on reconnait immédiatement, qui en devient du coup iconique comme celle du premier album ou de "Women And Children First". Son point faible ? Il y en a quelques uns, mais rien d’assez dramatique pour faire de ce classique un ratage bien déguisé. Après "Fair Warning", Eddie va donc s’offrir un studio high tech chez lui, qui sera baptisé le 5150. Et là, il va imposer son point de vue aux autres musiciens, malgré des avis peu favorables : ce disque contiendra son lot de synthés, point barre.

Et le groupe le prouve tout de suite avec une intro un peu inutile (les instrumentaux de VAN HALEN sont vraiment des bouche-trous à cette époque) et surtout avec "Jump", devenu un hymne d'Arena et de stade de football en ébullition. Un morceau très simple, où la guitare n’intervient que le temps d’un solo ; derrière la rythmique se veut très sommaire et David Lee Roth est extrêmement sobre, quand on attend sa gouaille habituelle. Un succès planétaire donc, mais que son statut de morceau culte protège des ravages du temps. "I’ll Wait", dans le même délire, n’aura pas cette chance et sonne aujourd’hui très daté.

DLR ne donne pas l’impression d’être plein d’envie sur "1984". On sent, avec le recul, que son départ est déjà acté dans sa tête et qu’il ne fait que le strict minimum derrière le micro, sauf quand il s’amuse vraiment ("Hot For Teacher"). Il fait le job, il cabotine dans les clips, mais ce n’est pas aussi probant que sur les albums précédents où il s’imposait comme un énorme frontman. Là, on devine qu’Eddie a pris les clés et qu’il en fait ce qu’il veut. "1984" pourrait presque être un disque solo du guitariste tant il s’écarte par moment du son VAN HALEN.

Après, il y a moyen de passer de très bons moments sur cet album. "Panama" est un excellent titre, "Top Jimmy" ne fait pas dans la demi-mesure et "House Of Pain" propose une espèce d’apothéose finale qui n’est pourtant pas un feu d’artifice. Le reste n’est pas spécialement mauvais, ce n’est pas grandiose non plus, cela relève le niveau après un "Diver Down" calamiteux et cela devra suffire à notre bonheur parce que l’on n’aura pas mieux. "1984" marque la fin d’une époque et une orientation plus calibrée radio pour VAN HALEN.

Note réelle : 3,5/5