Si l’intro est mélancolique, l’album en lui-même est un monument dans le Black atmosphérique tant les compositions respirent la volonté de présenter les valeurs d’un genre. Ici, nous sommes la plupart du temps au croisement du mid-tempo et des accélérations d‘un album qui est bien moins virulent que ses petits frères en devenir ! Ok, c'est entendu, mais l’essence du Black à l'ancienne est bien présente et son univers crasseux et démoniaque plane tout au long de "Stormblast".

Et oui, il s’agit bien du deuxième album de DIMMU BORGIR (et non du rhabillage délesté de sa personnalité, neuf ans plus tard) dont il est question ici. Le son et les structures musicales ne sont pas les plus sophistiqués qui soient au monde mais le souffle qu’ils dégagent en devient presque plus maléfique !

Tous les titres sont en norvégien. Et celui qui déconcerte le plus c’est l’instrumental placé en quatrième plage, "Sorgens Kammer" tout en finesse à l’aide d’un piano et de quelques nappes d’ambiance solitaire et morne. DIMMU ne nous avait pas habitué à ce genre d’épanchement. Il est d’ailleurs dommage qu’à sa réédition, ce titre fut tout simplement éradiqué !

Le pouvoir d’attraction de ce deuxième album est l’attachement des musiciens à parfaire un environnement qui leur est déjà propre mais dont les finesses sont encore recherchées. Œuvre d’une jeunesse qui ne doit pas avoir honte d’avoir fait partie des pionniers traditionalistes du Black avant de s’épanouir dans l’orgiaque orchestration que nous leur connaissons depuis…

Dans la veine d’un Black underground avec son charme glacial d’un côté et de ses réminiscences maléfiques de l’autre, "Stormblast" est une étape importante d’avant l’explosition de méga-gigantesque "Enthroned Darkness Triumphant". Un an les sépare mais quelle fascinante métamorphose que celle-là !