Si "la Denrée" débarquait tout droit de la planète Oxo pour découvrir les charmes de notre belle mais fragile Terre, et demandait à entendre quoi ressemble le Metal en 2023 de ce côté-là de l’univers, il y a fort à parier que "le Glaude" et "le Bombé" lui serviraient ce quatrième LP des Suédois d’ORBIT CULTURE tant il réunit assez justement les différents courants de ce que certains pourraient bravement affubler du qualificatif de "Metal Moderne". Ce sobriquet-même qui, je n’en doute pas un instant, ne manquera pas de filer des plaques rouges à mon pointilleux, mais néanmoins estimé, collègue Positron.

De racines Deathcore ne subsiste plus grand-chose. Peu s’en offusqueront tant le genre n’envoie d’ordinaire pas de rêve au commun des mortels, mais il me semble important de le préciser afin de ne pas tromper le chaland. Tout au plus quelques matraquages disséminés ici et là, mais au final, de façon quasi-anecdotique au regard du contenu de la galette. Est-ce si mal ? Pas forcément. Les (plus si) jeunes Suédois creusent finalement le sillon tracé sur leurs deux précédents méfaits, "Nija" et "Shaman", brassant allègrement du côté d’un Death Mélo jusqu’à toucher des notes Indus / Sympho en passant par le Groove. La recette a beau être connue, la dégustation n’en reste pas moins succulente.

Le point fort de Niklas et sa bande, c’est cette capacité à écrire des morceaux à la fois puissants et mélodiques, et cette qualité reste bien vivace sur cette nouvelle cuvée. Les hooks sont plus que jamais présents, mais ne prennent pas le pas sur la lourdeur, portée par une production contemporaine, qui réussit d’ailleurs l’exploit d’en coller beaucoup dans sonner fouillis (l’écoute au casque est chaudement recommandée). L’ajout d’éléments synthétiques visant à parfaire les ambiances est subtilement et justement dosée.

Tous les marqueurs sont au vert sur "Descent". La variété des titres, les riffs dévastateurs, la délicatesse des compositions, la versatilité du chant de Viking de Niklas, passant d’un growl profond à une voix claire Helfieldesque, les grattes qui envoient du bois tout du long (certains passages leads sont vraiment impressionnants), le boulot est tout simplement remarquable et vous n’avez qu’à vous coller le très AMON AMARTHien "Black Mountain" entre les feuilles si vous ne me croyez pas, vous me direz des nouvelles de la déflagration ("le souffle de la roquette" selon l’abbé).

Mais voilà…

Il manque depuis quelques temps cette touche de folie, d’imprévisibilité qui faisait quelque peu le sel du combo, ce côté -Core tombant à l’improviste, ces envolées d’épopées brutales et audacieuses, qui distinguaient ORBIT CULTURE de ses grands frères scandinaves ou d’un TRIVIUM, qui joue parfois dans la même cour. Cela se ressent surtout sur la seconde partie de l’album (après "Vulture Of North"), moins inspirée et marquante que les premières pistes. Si j’avoue bien volontiers éprouver un réel plaisir à écouter ce disque assez immédiat, je reste en revanche circonspect quant à sa durée de vie, passée la moite excitation de sa découverte.

Note réelle : 3,5/5.