Comme beaucoup d'amateurs de Heavy Metal, le Black Symphonique, c'est plutôt ma came en fait, le sous-genre de l'extrême qui rassemble le plus d'éléments en commun avec mon genre de prédilection, comme le Melodeath le fait pour le Death Metal. Mais cela ne veut pas dire que le Black Metal plus orthodoxe m'effraie ou ne parvient pas à me procurer des sensations de dingue. Ce qui est vrai en revanche, c'est qu'en l'absence d'une personnalité bien affirmée et sans un petit quelque chose en plus, il me sera aussi facile de me lasser dans le Power que dans le Black.

SETH vocifère en français, un français très compréhensible même, et bâtit son album du retour aux sources autour de la tragédie historique qui a bouleversé l'île de la Cité et vu le fleuron du compagnonnage dévoré par les flammes.

Prenant la succession directe du monument "Les Blessures De L'Âme" qui avait placé les Français très haut sur l'échiquier, témoignant de textes français soignés et d'un Black symphonisant qui n'avait rien à envier aux maîtres norvégiens rendus en un album possibles, "La Morsure Du Christ" met en avant un groupe mâture, sûr de ses qualités, et clairement pas décidé à lever le pied. Renforcé par l'arrivée de Pierre Le Pape, qui avait déjà su admirablement illustrer la musique de WORMWOOD et EMBRYONIC CELLS, SETH s'affirme en conquérant.

De la marche victorieuse de "Metal Noir" aux plaintes d'obsidienne du troisième volet des hymnes au vampire en finissant sur le triomphe sépulcral du Malin, SETH sort un album de Black quasi parfait, seulement freiné dans ses louanges par la certitude qu'il n'est pas l'inventeur de la recette, au demeurant si délectable. Un grand moment de Black Metal, au souffle dramatique puissant et à la force évocatrice idoine.