À l’occasion de la prochaine sortie (2023) du nouvel et potentiellement dernier album de GODSMACK, il est temps pour moi de mettre la lumière sur ce qui fut l’un de mes LP favoris de 2018, toutes catégories confondues. Relativement méconnus en France alors qu’ils sont prophètes en leur pays, le combo de Boston a su faire évoluer son Post Grunge très influencé au niveau des voix par ALICE IN CHAINS, vers un Hard Rock d’Arena plus que savoureux. À l’exception d’un décevant "1000 HP", peu inspiré mais malgré tout parfaitement audible, le groupe a eu le bon goût d’éviter de commettre un faux-pas tout au long de sa déjà riche carrière (25 ans, tout de même !).

Quand débarque "When Legends Rise", près de quatre ans après le seul écart évoqué précédemment, la pression est assez forte sur les épaules des Américains. Il faut dire que ceux-ci ne se sont jamais précipités pour se jeter en studio (sept disques en tout et pour tout). Exit les influences de Seattle, l’opus est destiné à remplir les stades avec une musique bien plus directe et simple que par le passé. Plus commerciale aussi, sans aucun doute. Il est clair que GODSMACK cherche à séduire le plus grand nombre ici, mais c’est fait avec tellement de classe que je ne peux que me ranger du côté des rednecks.

La raison pour laquelle cet album a fait grincer plus d’une ratiche réside sans doute dans son ouverture bâclée. Je ne critique pas ici le title-track, qui pour le coup annonce clairement la couleur, à base de gros riffs bien « Metal », d’une prod massive et de refrains ultra-catchy, le tout porté par la voix si particulière du frontman qui me procure toujours autant d’émotions malgré les années. Non, le bonnet d’âne concerne plutôt les deux morceaux qui suivent : "Bulletproof" et "Unforgettable". Le premier manque sa cible sur un chorus franchement peu inspiré et le second présente des chœurs proprement insupportables. Du genre de ceux qui enlèvent une étoile directement à l’album.

Heureusement, le pire est déjà passé et les 8 pistes suivantes possèdent chacune des hooks de qualité. Pour ma part et à défaut d’être la meilleure composition de la galette, la balade "Under You Scars" passe bien, même si je sais qu’il n’en est pas nécessairement de même pour certains chroniqueurs du site. Pour le reste, ce n’est qu’une succession de hits. Et faire « simple » n’est pas nécessairement mission si aisée, surtout lorsqu’on ne cède pas à la facilité, comme c’est ici le cas. Chaque instrument, chaque arrangement est consacré à renforcer l’efficacité du titre.

Sully Erna a annoncé que GODSMACK cesserait sans doute d’enregistrer de nouvelles chansons à l’avenir, évoquant le fait que le public se déplaçait majoritairement pour les entendre jouer leurs tubes, et qu’ils en avaient plus qu’assez dans leur besace pour remplir deux setlists totalement différentes l’une de l’autre. Force est de constate que "When Legends Rise" apporte son écot en la matière.

Note réelle : 4/5, minoré d’une étoile pour ces voix dégueulasses sur "Unforgettable", effectivement "inoubliablement" mauvaise. Si l’on passe les deux pistes citées plus haut, c’est assez proche de la perfection dans le style.

Pistes favorites : "Every Part Of Me", "Take It To The Edge", "Someday", "Say My Name", "Let It Out", "Eye Of The Storm"