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SHINEDOWN - Planet Zero (2022)
Par KOL le 14 Juillet 2022          Consultée 1660 fois

Autant dire que "Attention Attention" m’avait grandement déçu. Le précédent essai de SHINEDOWN m’était ainsi apparu boursouflé de par sa production et plus embêtant encore, souffrant de déficits importants en matière de songwriting. Quasiment pas de mélodies accrocheuses, pourtant l’indubitable marque de fabrique des Floridiens à travers les époques. Tout sentait l’absence d’inspiration, que le groupe avait cherché à cacher sous d’épaisses tartines de post-prod. Alors quand a été évoqué le principe d’un concept-album autour d’un monde dystopique, de la place des réseaux sociaux et de la cancel culture, je me suis dit « rebelote », le retour à la simplicité n’est pas pour ce coup-ci. Autant dire que je n’attendais pas grand-chose de ce "Planet Zero", également auto-produit, et que je ne me suis pas précipité dessus à sa sortie.

Et pourtant… L’impensable s’est réalisé. À travers vingt pistes (dont sept interludes sensés contextualiser les morceaux autour du thème évoqué, soient treize chansons à proprement parler), SHINEDOWN renait de ses cendres, retrouve un sens musical perdu, et apure sensiblement sa musique des artifices passés. Si l’éponyme single sorti en avance était toujours un peu trop synthétique à mon goût, il n’en reste pas moins une bonne chanson, aux lignes originales et au refrain percutant. Mais que dire d’un "Dysfunctional You", qu’il aurait été inimaginable de retrouver sur l’opus précédent ? Guitare acoustique, voix habitée, la comptine quasiment folk pourrait être issue des escapades de SMITH & MYERS, projet « extra-conjugal » du chanteur et du guitariste. À croire que dans l’adultère, les deux compères ont retrouvé la flamme.

N'allez cependant pas croire que le groupe a perdu tout mordant, le très martial "Dead Don’t Die" fait renaître de ses cendres l’époque de "The Sound Of Madness", reposant sur des riffs simples mais efficaces, et proposant une lourdeur disparue depuis (trop) longtemps. Sur ce titre, SHINEDOWN s’offre même le luxe de nous sortir deux soli de guitare et des parties lead tapant dans le mille. "No Sleep Tonight", Punk et agressif à souhait, quoique moins abouti, évolue dans la même veine, comportant quelques plans de tapping bien sentis. Mine de rien, tout cela nous fait une entame plus que satisfaisante, et assez inespérée. La polyvalence de Brent Smith est flagrante sur cette entrée en matière, et démontre à quel point le chanteur figure parmi les meilleurs frontmen du genre. Et pour l’avoir entendu plusieurs fois en live, je peux attester qu’il sait reproduire la même qualité vocale en concert, ce qui est l’apanage des grands. Le travail sur les chœurs sur cet opus est également à souligner, ne venant jamais baver sur les morceaux, mais venant apporter des harmonies bienvenues.

Un petit air de banjo enjôleur ("America Burning") pour varier les plaisirs, et le groupe retrouve le sens du chorus qui fait mouche sur ce septième LP après vingt ans de carrière, et ça, ça fait rudement plaisir à votre humble serviteur. Le concept de l’album est finalement plutôt bien senti, ne sombrant jamais ni dans le misérabilisme ni dans le prétentieux, mais sachant ménager une touche d’espoir. "Daylight", superbe balade piano-voix aux paroles post-pandémie, touche au cœur et apporte cette humanité recherchée sur fond de Gospel, rappelant à qui le veut la versatilité et l’étendue du répertoire du groupe, loin des préjugés et des idées préconçues.

Bien sûr, des pistes comme "Sure Is Fun" ou le conclusif "What You Wanted" pourront apparaître plus anecdotiques avec leur dimension « Musical », mais ils viennent servir l’histoire narrée par le combo, apportent un relief toujours porté par des chœurs aguicheurs, et réservent leur quota d’air entêtants. On ne connaissait pas ce côté engagé chez les Américains, souvent qualifiés à raison de superficiels, et il est toujours étonnant de révéler une âme, si longtemps après ses débuts.

Aucun mauvais titre tout au long de ces presque 49 minutes, "Planet Zero" nous fait traverser une Amérique à bout de souffle, tant à travers les textes que la musique, variant les plaisirs à propos afin de proposer une écoute continue, jamais lassante. "There’s a crack, a crack in everything. That’s how the light gets in" disait Leonard COHEN sur "Anthem". Cet album en est l’éclatante démonstration. Tout juste notera-t-on une seconde partie peut-être un poil moins inspirée quoique toujours agréable, qui me retient de proposer cette sortie en sélection. Ce n’est pourtant par l’envie qui m’en manquait tant j’ai été surpris et séduit par cet opus.

Note : un franc 4/5. Passez vos préjugés et (re)donnez à Brent et sa bande la chance qu’ils méritent. Ce n’est pas tous les jours qu’un groupe sort d’une tombe qu’il avait lui-même creusée.

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   KOL

 
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- Brent Smith (chant)
- Zach Myers (guitare)
- Eric Bass (basse)
- Barry Kerch (batterie)


1. 2184
2. No Sleep Tonight
3. Planet Zero
4. Welcome
5. Dysfunctional You
6. Dead Don’t Die
7. Standardized Experiences
8. American Burning
9. Do Not Panic
10. A Symptom Of Being Human
11. Hope
12. A More Utopian Future
13. Clueless And Dramatic
14. Sure Is Fun
15. Daylight
16. This Is A Warning
17. The Saints Of Violence And Innuendo
18. Army Of The Underappreciated
19. Delete
20. What You Wanted



             



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