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- Style : Godsmack, Nickelback, Soundgarden
 

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SHINEDOWN - Us And Them (2005)
Par KOL le 7 Mai 2023          Consultée 488 fois

Quel que soit le genre dans lequel vous évoluez, la base pour composer de la bonne musique, c’est de savoir écrire de bonnes chansons. Oui, vu comme ça, ça paraît un peu con de le dire, mais pour moi, il n’y a pas 3000 façons de faire. Un bon titre, c’est avant tout du rythme et/ou surtout des mélodies. Si les deux sont combinés, cela fait de très bons morceaux. Un peu comme une bande-dessinée (dédicace à Dark Beagle) : on peut être séduit par le scenario et/ou le dessin. C’est ce que j’appelle, du haut de ma quarantaine bientôt avariée, l’effet "Tac-O-Tac" : une chance au grattage/une chance au tirage. Et rien n’empêche de gagner sur les deux tableaux.

Ça tombe bien, car question mélodies, SHINEDOWN en connaît un rayon et déçoit rarement. Le sens du refrain qui fait mouche, des couplets souvent inspirés, un chanteur évoluant au-dessus de la mêlée, voilà ce qui a permis aux Floridiens de se faire une petite réputation avec leur premier opus, "Leave A Whisper", au milieu du marasme Post-Grunge. Leur reprise de LYNYRD SKYNYRD était magnifique, et l’album assumait pleinement les influences de Seattle pour nous pondre un joli moment de musique, simple et diablement efficace. A peine 2 ans après, encouragés par l’accueil plus que positif reçu dans les charts US, Brent Smith et sa bande nous reviennent avec "Us And Them", et se confrontent au périlleux exercice de la confirmation.

Message reçu sans grande prise de risque toutefois, puisqu’"Us And Them" persiste dans la veine de leur essai séminal, restant dans le créneau qui leur avait réussi deux ans plus tôt. S’il faut trouver une référence particulière à leur son, c’est bien vers SOUNDGARDEN qu’il convient de se tourner. Le sens des riffs tantôt sinueux, tantôt hachés, et plus encore les lignes de chant de Brent qui ne sont pas sans évoquer le regretté Chris Cornell ("Yer Majesty"), tout ici évoque les pionniers de la scène des années 1990, en y adjuvant un côté pop légèrement plus marqué que l’original, ce qui permet également d’échapper au procès en plagiat. L’influence des PIXIES ("Some Day" ou plus encore le "I Dare You", quelque part entre NIRVANA et Kim Deal & son gang) sur certaines pistes est également assez marquée, à travers notamment les lignes de basse de Brad Stewart, qui quittera malheureusement d’ailleurs la formation peu après.

Ce second LP possède un charme assez similaire à celui de son prédécesseur, et également son quota de tubes assumés ("Heroes" qui dépote sérieusement, "Save Me" qu’aurait pu interpréter Kurt Cobain sans coup férir) et est habilement construit, entre titres percutants et d’autres plus lents et radiophoniques, sans que l’utilisation de ce mot soit prise de façon ordurière. Barry Kerch, tout en restant bien sobre, sait appuyer ses frappes lorsque nécessaire, et maintient le groove tout au long des 48 minutes de "Us And Them".

Sans faute de goût, SHINEDOWN nous pond donc une suite logique et au final prévisible. Pourquoi changer une équipe qui gagne, me direz-vous ? "45" avait fait son petit effet ? "Beyond The Sun" fera le même, lente balade mélancolique, soutenue par de discrètes guitares saturées venant soutenir le chorus en remplacement de l’acoustique. "Shed Some Light" tentera de reproduire "Simple Man", à grand renfort de violons, mais pour le coup loupe sa cible, même si elle mettra une fois de plus en avant les belles capacités de Brent Smith.

A vrai dire, le risque de tourner en rond n’est quand même pas bien loin. Nous sommes en 2005 et le genre se meurt, peinant à se renouveler. Cela fait maintenant 15 ans que la recette est délivrée avec plus ou moins de réussite par une myriade de groupes, répétant la formule ad nauseam pour se frayer un chemin, y compris sur NRJ. Un comble pour un mouvement musical censé représenter l’intégrité absolu et le refus du système. Il a bon dos le système… Quiconque enchaînera l’écoute d’affilée des deux premiers efforts studio de SHINEDOWN arrivera à cette même conclusion. Plaisant, prometteur, mais un peu vain.

D’ailleurs, il n’est pas anecdotique de constater que le producteur, Tony Battaglia a ici co-signé la plupart des chansons prenant clairement une place plus importante dans la création, comme si Smith et sa clique avaient quelque part déjà tout dit sur "Leave A Whisper" et étaient à court d’idées au moment d’entrer en studio, plus que pressés par leur label de battre le fer tant qu’il était chaud. Sans pour autant changer de style, on a parfois l’impression qu’une couche de polish a été passée pour faire briller un peu plus la carrosserie, à défaut d’avoir œuvré sur la mécanique ("Lady So Divine").

Il n’en reste pas moins qu’"Us And Them" est une jolie pièce, très agréable à défaut de se montrer mémorable. Pour continuer d’avancer, SHINEDOWN doit évoluer et briser ses chaînes pour quitter un univers à bout de souffle. Ça tombe bien, c’est ce qu’ils feront avec "The Sound Of Madness", 3 ans plus tard, prenant cette fois tout son temps pour se donner une véritable direction.

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   KOL

 
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- Brent Smith (chant)
- Jasin Todd (guitare)
- Brad Stewart (basse)
- Barry Kerch (batterie)


1. The Dream
2. Heroes
3. Save Me
4. I Dare You
5. Yer Majesty
6. Beyond The Sun
7. Trade Yourself In
8. Lady So Devine
9. Shed Some Light
10. Begin Again
11. Atmosphere
12. Fake
13. Some Day



             



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