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POST GRUNGE  |  STUDIO

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- Style : Godsmack, Nickelback, Soundgarden
 

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SHINEDOWN - Leave A Whisper (2003)
Par KOL le 12 Mars 2023          Consultée 2127 fois

"Post-Grunge my ass ? Hold my beer !"

C’est orné de mon plus beau heaume (celui avec les oreilles de Mickey) et d’une armure de mithril rutilante que je me présente devant vous, bien aimés lecteurs, pour défendre une nouvelle cause perdue d’avance. Après le Neo, après le Metalcore, après le Deathcore, je m’attaque à présent à l’un des sous-genres les plus honnis de la planète Metal, le Post Grunge. Comme toute bonne suite, la quête doit apparaître plus ardue encore, dans une escalade de violence masquant probablement un scénario cousu de fil blanc et en panne d’inspiration.

Pour vous décrire l’immensité de la tâche qui m’incombe, précisons que le vaisseau amiral du style est prétendument NICKELBACK. Relevons également l’antinomie théorique entre un genre, le Grunge, supposément ancré dans l’authenticité absolue en réaction au surjeu assumé des courants en vogue à l’époque, Glam ou Hard en premier lieu, et le terme Post, qui ici évoque autant une temporalité (courant musical ayant émergé après les premières vagues de Seattle, vers la fin des 90's) qu’une volonté de rendre sa musique plus accessible encore, comme si le Grunge n’avait pas déjà connu une reconnaissance allant bien au-delà de notre sphère musicale favorite. Qu’à cela ne tienne, me (re)voilà avec le premier LP de SHINEDOWN, "Leave A Whisper".

Pour être tout à fait transparent avec vous (cela fait partie des serments prononcés sur le Nécronomicon du Grand Maître du Metal lors de notre intronisation en tant que chroniqueur pendant que celui-ci joue à Shifumi avec ses plantureuses succubes), je n’ai pendant longtemps pas bien compris pourquoi les Floridiens étaient rattachés au sous-courant évoqué dans cette trop longue introduction, les ayant découverts avec "The Sound Of Madness" en 2008, soit cinq ans plus tard. Et je n’ai que trop récemment creusé leur discographie antérieure, pour enfin comprendre et voir la lumière s’allumer dans ma cervelle de pigeon. Ainsi, pour survivre, SHINEDOWN fera évoluer sa musique vers un Hard Rock bien moins monodimensionnel et échappera ainsi à l’oubli comme tant de leurs contemporains (3 DOORS DOWN, PUDDLE OF MUD, FILTER…). Le seul autre combo à y être également parvenu, c’est bien GODSMACK, et ça tombe plutôt bien, car il y a de nombreuses similarités dans leurs débuts comme dans leur développement à travers les années.

La recette est assez simple : posez des gros murs de grattes et ajoutez des voix torturées, régulièrement harmonisées selon la formule dite « Layne Staley » (ALICE IN CHAINS) jusqu’à friser le plagiat. Incorporez délicatement quelques lignes plutôt simples et des refrains qui dépotent. Laissez reposer et vous pouvez consommer. SHINEDOWN n’échappe pas à la règle, mais possède ce petit plus, comme les Bostoniens de GODSMACK donc, qui fait la différence avec la meute.

Déjà, posséder un grand frontman dans ses rangs, ça aide, il faut le reconnaître. Brent Smith a la classe, et chante superbement, étant à l’aise dans tous les domaines, parvenant à transmettre ses émotions sans coup férir. En concert, il sait également maîtriser son public, l’emmenant là où il le souhaite quand il le souhaite, tout en restant impeccable dans sa restitution vocale. Sortir ce niveau de voix sur un premier LP, c’est assez bluffant.

Ensuite, l’écriture est maline et bien plus riche que ce que la concurrence propose (à part qui-vous-savez, je ne vais pas le répéter à chaque ligne). Les guitares acoustiques qui viennent régulièrement se frayer un chemin parmi les quinze pistes sont bienvenues et apportent de la variété et du volume aux compositions du gang de Jacksonville. Le summum en la matière étant atteint sur les deux titres "Simple Man" et "45", étendards assumés de "Leave A Whisper". Deux balades, certes, mais deux balades réussies. Ça aussi, ça fait une sacrée différence entre le vulgaire tâcheron et le niveau supérieur. Mention spéciale d’ailleurs à la première, reprise aboutie de la chanson de LYNYRD SKYNYRD et particulièrement touchante, qui vous confirmera tout le bien relaté concernant l’organe de Brent Smith.

Pour le reste, il y a peu de surprises, il convient de le reconnaître. Sans pour autant que ce ne soit mauvais, loin de là. C’est même plutôt agréable à écouter, permet de replonger dans cette époque si controversée. J’imagine que c’est avant tout une question d’âge ou de génération, mais ça me parle assez bien, moi qui ai vu l’acné pousser sur mon visage à la fin du siècle dernier. Les guitares, quoique globalement monolithiques, savent parfois se montrer plus mordantes, laissant filer une harmonique ici ou là ("In Memory"). Les chœurs sont discrets mais présents comme il faut. Bref, c’est peu original, mais hyper bien foutu. L’opener "Fly From The Inside" et son intro à blanc ou "Burning Bright" et son ambiance feutrée en sont d’éclatantes démonstrations.

Je peux à présent reposer mes apparats divers et variés, espérant vous avoir convaincu de (re)donner une chance à cette première itération de SHINEDOWN, qui ne durera que le temps de deux disques, avant d’ensuite prendre son envol vers de nouveaux horizons moins honteux, pour le meilleur et pour le pire.

Note réelle : 3,5/5.

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   KOL

 
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- Brent Smith (chant)
- Jasin Todd (guitare, lap steel, thérémine, sitar)
- Brad Stewart (basse)
- Barry Kerch (batterie)


1. Fly From The Inside
2. Left Out
3. Lost In The Crowd
4. No More Love
5. Better Version
6. Burning Bright
7. In Memory
8. All I Ever Wanted
9. Stranger Inside
10. Lacerated
11. Crying Out
12. 45
13. Simple Man (acoustic)
14. Burning Bright (remix)
15. 45 (acoustic)



             



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